Entre le concept et l'usage de la démocratie électronique, le décalage est grand, si l'on en croit une étude menée en France auprès d'un échantillon représentatif de 1167 élus locaux par la filiale française de SPSS, éditeur de solutions d'analyse prédictive, pour le compte du World eGov Forum, rendez-vous annuel isséen d'acteurs de la gouvernance électronique.
Selon l'étude rendue publique fin janvier 2007, 77% des maires interrogés estiment que le pays est plutôt en retard en matière d'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le processus démocratique. Plus préoccupant, 92% des élus concernés déclarent n'avoir jamais participé à un débat politique sur Internet ! Si 97% des mairies ont un site web, la majorité ne fournit pas de services publics en ligne.
La théorie plutôt que la pratique ? 86% des élus interrogés déclarent qu'Internet est un bon moyen pour améliorer le fonctionnement de la démocratie locale. Pour 73% des élus concernés, le développement de la démocratie électronique est un des principaux chantiers des TIC. Suivent : la réduction de la fracture numérique (pour 58% des élus) et l'équipement informatique des établissements scolaires (50%).
« Les résultats de l'étude témoignent d'un retard français en matière d'e-démocratie, mais prouvent également qu'une prise de conscience est là : Les élus sont désormais prêts à mieux communiquer avec leurs administrés », commente Hervé Dhélin, directeur marketing Europe du sud chez SPSS. Avant de prêcher pour sa paroisse : « Aujourd'hui, il existe sur le marché des outils simples de sondage en ligne. Si les administrations les utilisaient, elles éviteraient bien des déroutes ! » Au delà des outils, il semble que les bonnes intentions freinent l'action.