Le modèle du Minitel est il de retour ? Depuis 1999 et l'apparition du i-mode chez NTT DoCoMo, les kiosques internet mobile comme Vodafone Live, Orange World ou Gallery ont toujours séparé les revenus du trafic data (GPRS, Edge, UMTS), qui profitent uniquement aux opérateurs, et les revenus des services, qui vont en grande majorité dans les poches des éditeurs.
Selon Philippe BORNSTEIN, ancien VP de Netsize et spécialiste de l'internet mobile, l'opérateur ukrainien Kyivstar (l'étoile de Kiev) -qui revendique plus de 20 millions de clients en Ukraine- pourrait toutefois jeter un pavé dans la marre en proposant un partage à 50/50 des revenus data avec les éditeurs de services.
«Igor Shraibman, le CEO de Jump, me l'avait dit en novembre dernier à Saint Petersbourg. Michael Novikov, d'ADMIN Ltd. (IT, investments, consulting) l'indique dans sa newsletter parue cette semaine et Roman Savvin, en charge du département contenu mobile et m-Commerce chez Kyivstar, l'a confirmé la nouvelle lors du Mobile Monday tenu à Kiev le 22 janvier dernier.» explique Philippe BORNSTEIN sur son blog Live In a Click.
Ressuscitant le modèle économique du minitel, qui partageait les revenus d'accès au service entre l'opérateur (France Telecom), le serveur télématique et l'éditeur du service, Kyivstar pourrait en tout cas bouleverser la petite industrie des services mobiles. Interrogé sur ce nouveau modèle économique, Bouygues Telecom indique toutefois vouloir rester fidèle au modèle de l'i-mode. «Nous souhaitons continuer à séparer les revenus du trafic de ceux des contenus. Partager les revenus du trafic s'apparenterait à une forme de subvention» explique une représentante de l'opérateur.
Intéressant pour les éditeurs ukrainiens, le modèle proposé par Kyievstar arrive en tout cas sans doute un peu tard sur un marché qui commence à s'aligner sur le modèle de l'internet, avec des forfaits data illimités, et des applications de plus en plus monétisées par la publicité et les liens sponsorisés...