La fusion Sony-BMG ne se fait pas sans mal. La Commission européenne a annoncé jeudi 1er mars 2007 l'ouverture « d'une enquête approfondie » sur le rapprochement des activités musicales des groupes multimédias japonais et allemand. Cette procédure fait suite à deux années d'imbroglio : En 2004, l'exécutif européen a approuvé le projet de fusion entre la maison de disques Sony Music et la filiale spécialisée de Bertelsmann. A travers cette opération, la concentration du marché s'est accélérée, le nombre de majors passant de 5 à 4 : Universal, Sony-BMG, devenu numéro deux mondial du marché, Warner et EMI.
Deux ans plus tard, à la suite à d'un recours déposé par des labels indépendants réunis au sein du syndicat européen Impala, le Tribunal de première instance de l'UE (TPI) a annulé l'approbation estimant que l'autorisation donnée par l'exécutif européen en 2004 était « entachée d'erreurs », que « ni l'inexistence d'une position dominante collective avant la concentration, ni l'absence de risque de création d'une telle position du fait de l'opération » n'ont été démontrées. En octobre dernier, Sony et Bertelsmann ont fait appel de cette décision. La procédure en cours est parallèle au nouvel examen de la fusion effectué par la Commission européenne. Hier, celle-ci s'est donné quatre mois supplémentaires, soit jusqu'au 2 juillet 2007, pour revoir ses arguments et se prononcer définitivement sur le projet de fusion.
Il est peu probable que Sony Music et BMG soient obligés de faire machine arrière. Toutefois, l'américain Warner Music, qui lui aussi envisage de fusionner avec un concurrent, le britannique EMI, vient, pour sa part, de signer un accord avec les labels indépendants autour des questions de concurrence.