Longtemps ignoré par les différents candidats, le numérique commence à trouver sa place dans la campagne pour les élections présidentielles de 2007.
Après le colloque E-Démocratie organisé par Club Sénat ou le livre blanc publié par Renaissance Numérique, c'est au tour de Michel Rocard, ancien premier ministre de François Mitterrand, de remettre un rapport, intitulé "Vers une société de la connaissance ouverte", à la candidate Ségolène Royal.
En 70 pages et 94 recommandations, Michel Rocard revient sur les enjeux du numérique en matière d'emploi, d'innovation, de culture et préconise plusieurs mesures aussi bien pour les entreprises (crédits d'impôts, soutien aux PME, logiques de type « business angels », soutien à la Recherche & Développement, etc.) que pour les particuliers (tarif social de l'accès haut débit d'environ 5 € / an et le financement d'un ordinateur portable pour 100 000 étudiants) avec comme objectif d'atteindre 75 % des foyers équipés d'un ordinateur et connectés à internet (contre 46% de foyers connectés aujourd'hui).
Plus prudent que Ségolène Royal, qui a réaffirmé son «opposition à la loi sur 'le droit d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information' (DADVSI)» dans un récent ouvrage, Michel Rocard se dit «Soucieux d'assurer une juste rémunération des artistes, de dynamiser l'emploi dans ce secteur et de garantir la liberté des internautes» et se limite à prôner «une large concertation sur le sujet».
Citant Bernard BENHAMOU, Michel Rocard se prononce également pour le respect de la «neutralité du net», confirme son opposition aux brevets logiciels et, fidèle aux doctrines socialistes, affiche sou soutien à la «mutualisation» de la production de contenus.