Faute de s'être pliés à certaines obligations juridiques, les sites web du magazine L'Express et du quotidien Libération ont été dans l'obligation de fermer des blogs mis à la disposition de candidats aux législatives 2007.
« Pas plus que la notre, leur motivation n'est en cause dans cette décision », a indiqué L'Express dans un article mis en ligne jeudi. Avant de préciser : « Alertée, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a jugé que l'hébergement de ces blogs relevait du don en nature, espèce soigneusement encadrée par la loi électorale. Et qu'à ce titre, ils pourraient conduire à invalider leurs comptes de campagne, avec d'importantes conséquences, financières ou politiques. Il n'en était naturellement pas question ».
Mis en ligne par L'Express le 3 juin 2007, les blogs des candidats Najat Vallaud-Belkacem (PS), Marielle de Sarnez (MoDem) et Arno Klarsfeld (UMP) ont été désactivés le 6 juin. A la suite de cette décision, Liberation.fr a choisi de mettre en veilleuse un blog collectif. Le quotidien indique : « Frédéric Cuvillier, candidat PS dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais, et Arnaud Danjean, candidat UMP dans la 6e circonscription de Saône-et-Loire, préfèrent finalement se taire sur ce site jusqu'au 17 juin, date du 2e tour des législatives ».
Il est étonnant que le quotidien et l'hebdomadaire français n'aient pas envisagé qu'une prestation technique, l'hébergement de sites ou plutôt de « tribulations » de campagne, puisse être considérée comme « un don en nature » par la CNCCFP. Les candidats peuvent, comme tout un chacun, créer gratuitement ou sur leurs propres deniers un blog. Quoi qu'il en soit, L'Express comme Libération soulignent qu'un espace d'intervention classique, chronique ou tribune, n'aurait pas fait l'objet d'une remise en cause de la part de la CNCCFP. Ils déplorent que la loi soit « peu adaptée aux nouveaux médias » et s'interrogent sur « une jurisprudence qui tâtonne ».
Pour la Commission nationale des comptes de campagne la situation semble moins floue. Interrogée par Le Monde, une chargée de mission à la CNCCFP a déclaré : « Dans la mesure où il est écrit par le candidat lui-même, ou un de ses représentants, et que celui-ci ne présente pas des faits généraux sur la campagne, mais met en avant son image ou son programme, la publication peut revêtir un caractère électoral. Elle doit alors être intégrée aux comptes de campagne ».