L'opposition entre blogueurs et journalistes a-t-elle encore lieu d'être ? D'après le classement mondial de la liberté de la presse rendu public mardi par Reporters sans frontières, les blogueurs sont désormais autant menacés par les atteintes à la liberté d'expression que les journalistes professionnels, notamment ceux de la presse traditionnelle.
En Malaisie (124e du classement), par exemple, mais aussi en Thaïlande (135e), au Vietnam (162e) et en Egypte (146e), des blogueurs ont été appréhendés et des sites d'informations fermés ou rendus inaccesibles, souligne l'organisation internationale de défense de le presse. « Nous sommes inquiets de la multiplication des cas de censure sur la Toile. De plus en plus de gouvernements ont pris la réelle mesure du rôle essentiel que peut jouer Internet dans le combat pour la démocratie et mettent en place de nouveaux moyens de censurer le Réseau. Les autorités des pays répressifs s'en prennent désormais avec la même force aux blogueurs et aux journalistes en ligne qu'aux employés des médias traditionnels ».
Le fait que la répression soit élergie aux nouveaux supports de communication en ligne (notons que la blogosphère compte de nombreux journalistes comme Jay Rosen, et entreprenautes comme Loïc Le Meur, ex-dirigeant de six-apart Europe, ou Mark Shuttleworth, fondateur d'Ubuntu et de la société Canonical) témoigne à la fois de l'impact des contenus générés par les utilisateurs et de la multiplication des sources d'information librement accessibles aux internautes.
RSF estime qu'au moins 64 personnes sont emprisonnées dans le monde à ce jour pour s'être exprimées sur la Toile, la majorité en Chine, les autres au Vietnam. En Egypte, l'internaute Kareem Amer a été condamné à quatre ans de réclusion pour avoir critiqué le chef de l'Etat sur son blog et dénoncé la mainmise des islamistes sur les universités du pays.