Le petit État insulaire, plaque tournante du commerce asiatique, se retrouve au cœur d'une affaire de trafic de composants technologiques sensibles. Trois hommes sont inculpés pour avoir potentiellement exporté illégalement des puces NVIDIA vers la Chine, défiant les restrictions américaines.

La tension technologique entre les États-Unis et la Chine ne cesse de monter, particulièrement autour de l'accès aux semi-conducteurs avancés. Washington multiplie les mesures pour freiner l'essor technologique chinois, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle. Dans ce contexte explosif, Singapour, hub commercial majeur, se retrouve malgré lui au centre d'un réseau de contrebande présumé de puces NVIDIA, cruciales pour l'IA.
Singapour au cœur d'un trafic de puces sensibles
Les autorités singapouriennes ont récemment arrêté et inculpé trois individus pour fraude liée à la revente illégale de serveurs équipés de puces NVIDIA. Ces composants, destinés à des entreprises locales, auraient en réalité été exportés vers la Chine via des circuits complexes. Cette affaire intervient alors que les États-Unis imposent des restrictions strictes sur l’exportation de technologies critiques vers Pékin.
Singapour, qui est devenue l’un des principaux hubs de facturation pour NVIDIA, joue un rôle clé dans cette affaire. Les autorités locales enquêtent sur les pratiques commerciales qui pourraient avoir permis à des entreprises chinoises comme DeepSeek, spécialisée dans l’IA, d’obtenir des semi-conducteurs interdits.
Un réseau sophistiqué pour contourner les sanctions
Les trois accusés incluent deux citoyens singapouriens et un ressortissant chinois. Ils sont soupçonnés d’avoir trompé des fournisseurs en déclarant que les serveurs équipés de puces NVIDIA étaient destinés à des entreprises locales. En réalité, ces équipements auraient été réexportés vers la Chine, notamment pour alimenter les besoins en IA de DeepSeek.

DeepSeek est déjà au centre d’une controverse depuis qu’elle a dévoilé un modèle d’intelligence artificielle performant, supposément entraîné sur des puces H100 et H800 de NVIDIA. Ces composants sont pourtant soumis à des restrictions américaines en raison de leur potentiel stratégique. L’enquête a révélé que ces serveurs auraient transité par la Malaisie avant d’atteindre leur destination finale en Chine, bien que cela reste à confirmer.
Les autorités singapouriennes ont perquisitionné 22 sites et arrêté neuf personnes dans le cadre de cette enquête. Si les accusations sont confirmées, les suspects risquent jusqu’à 20 ans de prison et de lourdes amendes pour fraude et fausse déclaration.
Source : Tech Crunch