Alors que Facebook l'accuse d'escroquerie, Aleksandr Kogan réplique par l'intermédiaire de l'un de ses avocats qu'il ne fut qu'un bouc émissaire de l'entreprise.
Aleksandr Kogan soigne sa défense, alors que Facebook se restructure en renouvelant ses têtes d'affiche. Le chercheur est accusé par la société de Mark Zuckerberg d'avoir menti au sujet de la collecte de données personnelles à laquelle il s'adonnait à partir des profils des utilisateurs. Il a décidé de poursuivre Facebook en diffamation.
Kogan, le créateur de l'appli d'où tout est parti
L'ancien chercheur en psychologie de l'Université de Cambridge a une réputation ô combien sulfureuse. Kogan avait mis au point l'application de quiz de personnalité « Thisiyourdigitallife » permettant de collecter les données de près de 87 millions d'abonnés du premier réseau social mondial à leur insu, plusieurs années durant. Ces données furent ensuite exploitées par la société de Kogan, Cambridge Analytica, pour mener une pratique de publicité ciblée et adaptée à la personnalité de l'utilisateur, ainsi que participer à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.Pour sa défense, l'entreprise Facebook a toujours indiqué avoir été induite en erreur par Aleksandr Kogan, qui aurait trompé son monde en affirmant que les données seraient utilisées à des fins scientifiques. Le réseau social avait même précisé que ses règles lui interdisaient une telle réutilisation des données.
Pour Facebook, la poursuite de Kogan est « frivole »
Sauf que le principal intéressé est en total désaccord avec les arguments avancés par Facebook. Via ses avocats, Kogan considère comme diffamatoires les dires de la société américaine. « Alex n'a pas menti, Alex n'est pas un escroc, ce n'était pas une arnaque », a déclaré l'un de ses représentants, Steve Cohen. « Facebook savait bien ou aurait dû savoir ce que cette application était en train de faire. Facebook avait besoin désespérément besoin d'un bouc émissaire et Alex était le leur », a poursuivi l'avocat.Facebook a tenu à réagir après cette nouvelle déclaration, qui n'est pas la première de Kogan. Un porte-parole de la société considère la démarche de Kogan comme « une poursuite frivole de quelqu'un qui a violé imprudemment nos conditions d'utilisation et mis en danger les données personnelles des utilisateurs ».
En attendant, aux États-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) négocie pour infliger une amende de plusieurs milliards de dollars à Facebook pour ne pas avoir respecté ses engagements en matière de protection des données personnelles de ses utilisateurs.