L'Association des services internet communautaires (ASIC) s'oppose au projet de taxe du gouvernement sur les revenus publicitaires en ligne dans le but de financer l'audiovisuel public.
Créée en décembre 2007, en France, par Dailymotion, PriceMinister et les sociétés internet d'origine américaine Google, et AOL, rejoints depuis par Exalead, Microsoft, Skyrock, Zlio, Kewego, Over-blog et Wikimedia, l'ASIC s'inquiète d'un projet qui s'attaque à « un pilier essentiel du développement citoyen de l'internet » : la publicité, source de revenus majeure des sites web d'information.
Dans un communiqué daté du 1er février 2008, Pierre Kosciusko-Morizet et Giuseppe de Martino, co-présidents de l'ASIC, précisent : « taxer les revenus liés à Internet, c'est taxer, directement ou indirectement, des créateurs français innovants qui font la démarche d'utiliser les nouveaux supports et outils numériques, voire vont à la rencontre des internautes ».
Pour financer un modèle en perte de vitesse, taxer la publicité sur Internet, outil d'information, de communication et d'innovation par excellence, est-ce pertinent ? Pour l'ASIC, la réponse est claire : « taxer les revenus liés à l'internet, c'est taxer un secteur émergent et prometteur en terme de croissance, et c'est donc inciter à la délocalisation ».
L'étonnement est d'autant plus grand que le rapport Attali sur la libération de la croissance française remis le 23 janvier au Président de la République, précise : « pour s'inscrire dans la croissance mondiale, la France doit favoriser l'épanouissement de nouveaux secteurs clés [...] en particulier formuler et mettre en œuvre une stratégie numérique ambitieuse, à l'instar de certains pays nordiques et des nouvelles puissances asiatiques ». Par ailleurs, selon le rapport Lévy-Jouyet sur l'économie de l'immatériel remis à l'exécutif fin 2006, le développement du secteur numérique est en mesure, à lui seul, d'apporter un point de croissance supplémentaire à l'économie française !
Par conséquent, l'ASIC prône un changement d'approche politique de l'Internet et avertit :« il ne s'agit pas d'un espace à juguler ou à taxer, mais un espace de création à soutenir et surtout un réservoir de croissance et d'emplois dont le développement doit être encouragé ».