Le constructeur aéronautique français, qui a vu ses profits plonger au premier semestre, pourrait bénéficier d'un assouplissement de son calendrier envers le ministère des Armées. Dans le même temps, il a reçu une autre nouvelle rassurante.
Le gouvernement et Dassault Aviation discutent. L'avionneur aurait sans doute préféré négocier de nouveaux contrats et commandes, mais en réalité, les discussions tournent autour d'un ajustement du calendrier initial d'une commande à venir de 30 chasseurs Rafale, qui devait à la base être passée en 2023.
L'État prêt à faire un geste
En janvier 2019, le ministère des Armées avait établi un calendrier sur lequel était inscrite l'année 2023 pour déposer chez Dassault une commande de 30 Rafale, initialement prévue pour 2023. Avec la crise de coronavirus, le constructeur aéronautique, qui souffre comme tous ses concurrents de conséquences économiques, souhaiterait pouvoir bénéficier d'un geste du gouvernement.
Et l'État pourrait bien accéder à la requête de Dassault. La ministre des Armées, Florence Parly, s'est exprimée dans l'émission politique Le Grand Rendez-vous, dimanche sur Europe 1, CNews et Les Échos. « Nous allons voir comment nous pouvons adapter le mieux possible le calendrier de ces commandes afin que les chaînes de production de Dassault Aviation soient préservées », a-t-elle indiqué, tout en assurant que le constructeur avait de quoi voir venir grâce à l'exportation et les commandes de Rafale passées par l'Inde, l'Égypte et le Qatar.
Il s'agit, pour Dassault, de respirer après un premier semestre 2020 éprouvant, marqué par la crise, le recul des commandes et le décalage des livraisons, qui ont conduit à faire passer son chiffre d'affaires semestriel sous la barre des 3 milliards d'euros, à 2,64 milliards sur les six premiers mois de l'année.
La Grèce, futur cliente de Dassault ?
Florence Parly a confirmé les discussions menées avec Dassault Aviation, indiquant réfléchir au meilleur moment, pour l'État, Dassault et ses sous-traitants, pour lancer les commandes. Aux 30 Rafale censés être commandés d'ici 2023, on peut ajouter la trentaine (28, très exactement) d'exemplaires que l'avionneur doit en théorie livrer entre 2022 et 2024 aux Armées françaises.
Depuis la déclaration de la ministre dimanche, Dassault a reçu la confirmation - puisque nous parlions d'export - de l'intérêt de la Grèce pour les avions de chasse français. La république hellénique serait entrée en négociations avec la France en vue de l'acquisition de Rafale, peut-être entre 12 et 18.
Source : Capital