© Adrien Daste / Safran
© Adrien Daste / Safran

Le groupe français, géant de l'aéronautique, a signé mercredi un accord avec les syndicats qui vient limiter l'impact humain de la crise de coronavirus. Il n'y aura donc pas de licenciements secs.

À l'heure où des entreprises comme Air France ou Airbus ont annoncé des milliers de licenciements en France, Safran pourrait presque faire figure d'ovni du secteur de l'aéronautique. L'équipementier et motoriste a annoncé avoir signé, mercredi 8 juillet, un accord avec les organisations syndicales qui va permettre de sauvegarder l'emploi, grâce au mécanisme du chômage partiel de longue durée, entre autres. Il y a aura des concessions, certes, mais le groupe évite le pire.

Les salariés français échappent au pire

Mercredi, Safran a annoncé avoir signé avec les quatre organisations représentantes, à savoir la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC à l'unanimité, un accord permettant officiellement de « sauvegarder l'emploi et les compétences face à la crise du Covid-19 », qui a plongé tout le secteur aérien dans des difficultés que certains n'arrivent pas à surmonter.

Ce ne sera pas le cas de Safran, qui a habilement mené les négociations avec les partenaires sociaux ces dernières semaines. Le groupe français, qui n'envisage pas un retour à la normale avant 2022-2023, au mieux, a déjà supprimé 10 000 postes dans le monde, en licenciant notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Mexique. Avant la crise, l'entreprise comptait 95 000 employés.

Les salariés français, répartis sur une centaine de sites dans l'Hexagone, craignaient de devoir subir un sort similaire à celui de leurs collègues étrangers. Finalement, ils sont parvenus à échapper aux licenciements (départs contraints). Mais les rangs vont tout de même être un peu plus fins dans les prochains mois chez Safran.

Safran va mettre en place le chômage partiel de longue durée, une première !

Il y aurait bien des départs dans les effectifs français de Safran, mais ces derniers seront contrôlés. Le groupe a trouvé un accord pour 3 000 départs anticipés à la retraite, d'ici fin 2021. Les motoristes concurrents de Safran vont aussi tailler dans leurs effectifs : GE Aviation va voir un salarié sur quatre partir (13 000 au total), et Rolls Royce va supprimer 9 000 emplois, soit 17% de ses effectifs.

Autre élément important, Safran a pu obtenir des syndicats un accord permettant de réduire de 40% le temps de travail d'environ 6 000 salariés (leur nombre n'est pas encore arrêté), grâce au dispositif d'activité partielle de longue durée, fraîchement imaginé par le gouvernement. Durant cette période, les salariés percevront 90% de leur salaire net.

Pour la CFE-CGC, cette attente avec Safran prouve « sans équivoque qu'une alternative aux licenciements massifs est toujours possible ». Force ouvrière, de son côté, salue un plan qui permet d'éviter « la catastrophe sociale des plans de licenciements », outre l'obtention d'une modération des dividendes en 2021.