Un A350 d'Air France (© Airbus SAS)
Un A350 d'Air France (© Airbus SAS)

Les deux compagnies proposent désormais le choix à leurs clients, qui pourront trancher entre l'avoir et le remboursement. Mais il faudra prendre son mal en patience pour obtenir satisfaction.

Alors que la Commission européenne a rappelé il y a quelques jours que le remboursement des billets pour des vols annulés par les compagnies aériennes devait systématiquement être proposé aux voyageurs, au même titre que l'avoir, Air France a annoncé, en fin de semaine, un ajustement de sa politique de remboursement. Même chose du côté de KLM, l'autre compagnie majeure de l'alliance franco-néerlandaise, qui a accusé une perte nette de près de 2 milliards d'euros au premier trimestre.

Le remboursement, alternative à l'avoir

Comme easyJet au mois d'avril ou encore Emirates, voilà qu'Air France est l'une des compagnies d'importance à avoir modifié sa politique tarifaire de remboursement, suivie de KLM, autre mastodonte de l'alliance Air France-KLM (qui ne comporte pas que ces deux compagnies, rappelons-le).

Les deux transporteurs aériens ont décidé de proposer le remboursement pour les annulations de vol effectifs à partir du 15 mai 2020, et ce à tous les clients qui en feront la demande. Ces derniers se voient désormais proposer le remboursement comme solution alternative à l'avoir remboursable (après 12 mois si inutilisé), qui était jusque-là la norme du côté des deux compagnies.

Air France et KLM ont tout de même prévenu les clients qui décideront de réclamer un remboursement qu'ils verront le traitement de leur demande être rallongé. Emirates avait par exemple annoncé en avance que la gestion du demi-million de remboursements en attente prendrait plusieurs mois.

Air France et KLM réévaluent les avoirs de 15%, pour limiter les demandes de remboursement

Air France a donc décidé de se ranger du côté de la Commission européenne, qui tient à ce que le règlement européen 261/2004 soit appliqué. Une stratégie que l'Association internationale du transport aérien (IATA) ne comprend pas, d'autant plus que sa position est soutenue par 16 États de l'Union européenne, parmi lesquels la France, l'Allemagne et l'Italie.

L'organisation a rappelé il y a encore quelques jours que l'application stricte de la législation de l'UE coûtera au moins 9 milliards de dollars aux compagnies aériennes européennes, pour les seuls vols annulés jusqu'à la fin du mois de mai. Une manne dont ne disposent pas les compagnies, qui voient leur trésorerie fondre comme neige au soleil à mesure que le blocage quasi-intégral du trafic aérien se poursuit.

La Commission européenne a tout de même essayé de convaincre les transporteurs de rendre les avoirs plus attractifs, de façon à limiter au maximum les demandes de remboursement. Air France et KLM, qui ont entendu l'appel, ont ainsi annoncé la bonification de 15% de la valeur totale du billet initial, pour les bons émis avant ou après le 15 mai. Valeur qui pourra être appliquée sur une autre réservation, mais qui ne sera pas comprise dans le remboursement si l'avoir n'est pas utilisé dans les 12 mois.