© Alexandre Boero pour Clubic
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Elle aussi frappée par la crise de la Covid-19, la compagnie des Émirats arabes unis est dans le rouge. Elle n'avait plus connu une telle déconvenue depuis 1987/88.

La nouvelle n'est évidemment pas étonnante, mais elle prouve que même un mastodonte de l'aérien comme Emirates n'est pas épargné par la crise du coronavirus. Le groupe aéronautique de Dubaï a annoncé, jeudi, ses résultats pour le premier semestre 2020-2021. Et pour la première fois depuis plus de 30 ans, ceux-ci sont en baisse à base comparable.

Le fret vient sauver un semestre des plus moroses

Le groupe Emirates a vu son chiffre d'affaires baisser de 74% au premier semestre, à hauteur de 3,15 milliards d'euros, contre les 12,26 milliards d'euros générés au premier semestre de l'exercice 2019/2020. La compagnie aérienne du même nom, de son côté, a enregistré un chiffre d'affaires de 2,90 milliards d'euros au premier semestre, soit une baisse de 75% par rapport à l'an dernier.

Signe fort des difficultés constatées sur le premier semestre, la compagnie a enregistré une perte nette qui s'élève à 2,90 milliards d'euros (3,24 milliards d'euros pour l'ensemble du groupe, si l'on englobe les résultats de dnata, le fournisseur de services aéroportuaires de la firme des Émirats arabes unis). Bien loin des 198 millions d'euros de bénéfices de l'année précédente.

Forcément, ces mauvais résultats sont à imputer à la crise de coronavirus, qui a très fortement impacté les déplacements aériens et les voyages partout dans le monde, avec des fermetures de frontières par dizaines et des avions cloués au sol. La compagnie a tout de même pu sauver une partie de son chiffre d'affaires grâce à une activité soutenue dans le fret, qui n'a baissé, elle, « que » de 35%, à 0,8 million de tonnes.

L'actionnaire a injecté de l'argent pour soutenir les efforts de la compagnie

« Face à la disparition du trafic passagers, Emirates et dnata ont su réagir rapidement et se réorienter vers la demande de fret et d’autres niches commerciales, au profit de notre chiffre d’affaires que nous avons ainsi pu faire remonter de zéro à 26 % de son niveau du premier semestre de l’an dernier », a déclaré Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, Président du groupe Emirates.

Autres signes du quasi-arrêt de l'activité commerciale, Emirates n'a transporté que 1,5 million de passagers entre le 1er avril et le 30 septembre 2020, soit 95% de moins que le premier semestre 2019/2020. Une baisse de l'activité qui a entraîné la suppression de 24% des effectifs du groupe, soit plusieurs milliers d'emplois sacrifiés (81 334 personnes travaillaient toujours pour la firme au 30 septembre 2020). Et la trésorerie du groupe, qui était de 5,89 milliards d'euros au 31 mars 2020, n'était plus que de 4,76 milliards d'euros au 30 septembre.

« Nous avons pu mobiliser nos importantes réserves de trésorerie et, par le biais de nos actionnaires et des intervenants des milieux financiers au sens large, nous disposons toujours de suffisamment de fonds pour poursuivre notre activité et tenir jusqu’à la fin de cette période difficile », a indiqué le président du groupe, tout en précisant que l'actionnaire de ce dernier avait injecté 2 milliards de dollars dans l'entreprise au cours du premier semestre, sur ses fonds propres, pour soutenir la compagnie sur le chemin de la reprise.