Vue d'artiste du futur Miniliner de Pipistrel. Crédit : Pipistrel Aircraft
Vue d'artiste du futur Miniliner de Pipistrel. Crédit : Pipistrel Aircraft

La compagnie slovène Pipistrel a récemment dévoilé son concept Miniliner, un petit avion de transport régional à propulsion hybride hydrogène-électrique. Si ce projet est nettement moins ambitieux que les concepts d’Airbus, il semble toutefois bien adapté au marché et aux technologies de la décennie à venir.

Pour Pipistrel, cet avion de 19 places constitue toutefois un projet très ambitieux.

Pipistrel, le discret spécialiste de l’aviation électrique

La société Pipistrel est apparue à la fin des années 1980 en ex-Yougoslavie. Les règlementations de l’époque y interdisant le vol privé d’avions ultralégers, les premiers prototypes de la société volaient à la tombée de la nuit. La compagnie a alors pris le nom de la pipistrelle, une espèce de chauve-souris très commune en Europe.

Après la dislocation de la Yougoslavie, l’entreprise slovène est toutefois sortie progressivement de l’ombre. Elle s’est d’abord spécialisée dans la conception de planeurs et d’ULM. À eux seuls, ces planeurs motorisés des gammes Sinus et Virus se sont vendus à plus de 1 000 exemplaires !

S’étant spécialisée dans les appareils légers et économiques, l’entreprise a alors investi, dès les années 2000, dans la propulsion électrique. En 2007, Pipistrel est ainsi la première compagnie au monde à produire en série des avions biplaces à propulsion entièrement électrique.

Forte de son expertise dans la propulsion électrique et les structures composites, Pipistrel a récemment décidé de redimensionner ses ambitions. Fin 2020, l’entreprise slovène a ainsi présenté le Nuuva V300, un drone à décollage vertical et à propulsion électrique capable d’emporter plusieurs centaines de kilos de cargo. L’année précédente, la compagnie avait également présenté son eVTOL 801, un petit avion de tourisme capable d’emporter cinq passagers et pouvant décoller verticalement.

Révolutionner le transport aérien régional

Pipistrel annonce continuer à travailler sur ces deux projets, particulièrement disruptifs, qui nécessiteront cependant de réelles avancées règlementaires avant de pouvoir se concrétiser, notamment sur le marché des taxis volants. Avec son Miniliner, dévoilé il y a quelques jours, l’entreprise semble tenir un concept nettement plus réaliste et abordable.

Doté de quatre hélices, le Miniliner peut embarquer 19 passagers, et vise ainsi le marché civil des connexions inter-aéroports, ainsi probablement que celui des avions d’affaires. Sur ce segment de marché déjà bien occupé, Pipistrel espère faire la différence avec son système de propulsion hybride. De base, les moteurs électriques seront alimentés par une batterie à combustible brulant de l’hydrogène. Un unique plein permettra à l’appareil de franchir près de 1 800 km. Dans la pratique, cela permettra de réaliser trois allers-retours pour une utilisation de type « navette » entre deux aéroports distants de 250 ou 300 km. Des batteries seront également ajoutées pour donner un coup de boost lors du décollage, permettant à l’appareil d’opérer depuis des pistes très courtes.

Vendu comme étant écologique, économique et très silencieux, le Miniliner pourrait, d’après son concepteur, redynamiser le marché de l’interconnexion entre hubs aéroportuaires. L’appareil pourrait entrer en service en 2030, et Pipistrel espère en vendre plusieurs douzaines chaque année.