Une équipe d'escrocs a récemment été arrêtée par la police, accusée d'avoir dérobé les données de milliers de personnes à bord d'une voiture espion.
Nous avons affaire ici à une véritable escroquerie en bande organisée. C'est en tout cas la qualification qui a été retenue par la justice pour mettre en examen cinq individus, deux femmes et trois hommes âgés de 21 à 31 ans. Ils ont, à l'aide d'une voiture espion circulant en région parisienne, capté tous les smartphones qu'ils croisaient, siphonnant ainsi leurs données pour mettre en place un système d'arnaque par SMS.
Une opération de « SMiShing » d'envergure
La voiture, anodine d'apparence, embarquait un dispositif en théorie réservé aux services de renseignement et à la lutte antiterroriste, plus particulièrement un « IMSI catcher ». Ce dispositif électrique redoutable d'efficacité permet de récupérer tous les numéros de téléphone à proximité de l'appareil pour espionner une personne sans qu'elle soit au courant.
La machine, qui prend la forme d'une antenne relais mobile (portable), peut ensuite intercepter les communications aux alentours. Bien utilisée, elle peut offrir de précieux renseignements aux forces militaires. Entre de mauvaises mains, elle peut en revanche être détournée à des fins frauduleuses.
C'était bien le cas des cinq individus arrêtés il y a quelques semaines en région parisienne. Ces derniers récupéraient des numéros de téléphone appartenant aux Franciliens pour ensuite envoyer des SMS frauduleux (une technique appelée le SMiShing) au nom de l'Assurance maladie.
16 000 personnes concernées et des retraités piégés
Les individus ont pris soin de connecter leur antenne en 2G (et non en 4G), car cette génération est bien moins sécurisée. L'arnaque aura duré une bonne année, à Paris et dans sa petite couronne. Sur cette période, l'équipe d'escrocs aurait aspiré les données de 16 000 personnes.
Mais le gang ne s'est pas contenté de siphonner les numéros de téléphone d'autres conducteurs. Une enquête confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine s'intéresse aux autres activités des malfrats, qui semblent avoir utilisé leurs compétences pour piéger des retraités. Cette fois, ils se seraient fait passer pour des banquiers et des policiers dans l'optique de leur dérober bijoux et cartes bancaires.