Le W3C, l'organisme chargé de superviser les standards du Web, planche régulièrement sur de nouvelles interfaces programmation. Sur mobile, celles-ci permettent d'établir une communication avec les composants du téléphone. Un site Web pourra par exemple accéder au microphone pour effectuer une requête vocale, tandis qu'un autre pourra exploiter les API de l'explorateur de fichiers pour y charger une photo. Un autre encore pourra activer la caméra frontale pour la création d'un avatar. Actuellement le W3C planche sur des interfaces de programmation permettant de visualiser l'état de la batterie.
Dans un document, le W3C explique qu'en analysant l'état de la batterie il pourrait être possible d'optimiser le surf. Ainsi si un site en particulier repère que la batterie du smartphone d'un visiteur est presque vide, il pourrait retourner une page plus légère, par exemple, sans JavaScript, sans publicité et avec une feuille de style moins élaborée.
Si en soit ces travaux sont plutôt les bienvenus, l'accès à la batterie pose justement quelques problèmes de confidentialité. En effet, en 2012, à l'introduction de ces fameuses Battery Status API, la fondation Mozilla ainsi que les développeurs du navigateur Tor Browser, avaient tiré la sonnette d'alarme. Toutefois, comme le souligne un groupe de chercheurs ayant publié une étude (PDF) sur le site International Association for Cryptologic Research , l'implémentation prévue par le W3C n'a pas évoluée.
A l'aide de JavaScript il est ainsi possible de déterminer le niveau de la batterie, l'heure de la dernière charge ou encore le temps restant en secondes pour le cycle en cours. Au total en mélangeant toutes ces données, il serait possible d'obtenir 14 millions de combinaisons possibles. Par ailleurs, ces informations ne se rafraîchissant que toutes les 30 secondes, il est donc possible de suivre le surf d'un internaute sur une courte durée pour par exemple réactiver un cookie.
Les Battery Status API sont aujourd'hui implémentées au sein de Chrome, Firefox et Opera mais pas Internet Explorer, ni Safari. Les chercheurs avaient prévenu Mozilla au mois de janvier et la fondation a publié un correctif en juin dernier. Reste à savoir si dans sa globalité le standard en cours d'élaboration sera revu.