L'attaque, vraisemblablement ciblée, visait des responsables politiques et des journalistes dans de nombreux pays.
Zero Day pendant plus d'un an
Très souvent critiqué pour ses vulnérabilités, le célèbre plugin vidéo et d'animation de contenus Flash Player a été une fois de plus la cible d'une attaque de son code source. Dans un communiqué de presse publié le 10 octobre, l'éditeur d'antivirus Kaspersky rapporte avoir alerté Adobe Systems, l'éditeur de Flash, qu'une équipe de hackers était parvenue dès juin 2015 à exploiter une faille de vulnérabilité découverte par Adobe Systems seulement un an plus tard, en juin 2016. Non décelé, l'exploit est donc resté zero day pendant plus d'un an.Une découverte pour le moins tardive qui porte sur tous les Flash Player antérieurs à la version 21. Cette longue période d'impunité pour les hackeurs de BlackOasis s'explique par la discrétion de leur attaque. Ces derniers sont en effet parvenus à utiliser Flash comme vecteur pour implanter des logiciels malveillants dans des ordinateurs ciblés, avant de les relier à plusieurs serveurs disséminés en Europe.
Un malware qui interroge
La nature du malware utilisé par BlackOasis pose d'ailleurs question, de même que sa finalité : Kaspersky explique en effet qu'il s'agit de FinSpy, connu aussi sous le nom de FinFisher, un logiciel de surveillance développé par l'Allemand Gamma Group, dont les clients sont généralement des Etats ou des grands comptes, notamment des FAI, comme le révélait récemment l'éditeur Eset.BlackOasis s'est servi de FinFisher pour espionner plusieurs responsables politiques au Proche et au Moyen-Orient, ainsi que des agents de l'ONU, des blogueurs et des journalistes. La liste des pays concernés est longue : Russie, Afghanistan, Irak, Iran, mais aussi le Royaume-Uni et plusieurs Etats africains. La découverte de cette faille constitue en tout cas une mauvaise nouvelle de plus pour Adobe, critiqué depuis des années pour le manque de fiabilité de Flash Player. Star du net des années 2000, il devrait disparaître totalement d'ici moins de 3 ans au profit de format open source type HTML5, que l'on espère moins vulnérables...