Les appels répétés au renforcement de ses mots de passe émis ces dernières années n'ont pas suffi. On retrouve en effet les mêmes « hits » d'une année à l'autre.
Le mot de passe demeure un peu, par définition, la première barrière de sa protection numérique. Parfois, il reste même l'unique protection, une preuve qu'il ne faut surtout pas le négliger. Pourtant, de nombreux internautes et mobinautes utilisent toujours des mots de passe d'une évidence décapante, ce qui est une aubaine pour les cybercriminels qui procèdent à des attaques par dictionnaire et déchiffrent les mots de passe d'une base de données regroupant les combinaisons les plus courantes et les plus faciles à décrypter.
Des classiques qui ont la peau dure
Ces deux dernières, on retrouve plus ou moins le même top 10 des mots de passe les plus populaires, listés par la société SplashData. En 2017, « 123456 » (l'indémodable !), « Password » et « 12345678 » occupaient les trois premières places, devançant « Qwerty », « 12345 », « 123456789 », « Letmein », « 1234567 », « Football » et « Iloveyou. »Plus de 750 000 demandes d'extraits d'actes de naissance américains ont fuité sur le web
Signe que les mauvaises habitudes ont la peau dure, ce classement était quasiment le même en 2018. Le podium était occupé par « 123456 », « Password » et « 123456789 ». Puis suivent « 12345678 », « 12345 », « 111111 », « 1234567 », « sunshine », « qwerty » et « iloveyou. » Nul doute que le top de 2019 rassemblera fortement au précédent.
« Les cybercriminels et leurs outils ne connaissent pas de barrière linguistique »
Hors du top 10, on retrouve également des suites de lettres et de chiffres communs comme « abc123 » ou « qwerty123. » Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France, nous rappelle que ces listes doivent servir de base à l'élaboration de mots de passe plus sécuritaires. « Éviter de choisir des mots que ce soit des noms communs, noms propres, verbes... et quelle que soit votre langue », fait partie de ses recommandations. « Évidemment, les internautes anglo-saxons sont plus nombreux, mais les cybercriminels et leurs outils ne connaissent pas de barrière linguistique quand vient le temps de déchiffrer les mots de passe ».Face à la menace sur les données biométriques, Kaspersky veut vous passer la bague au doigt
Les séries de caractères facilement déchiffrables sont aussi à bannir, tout comme les mots de passe qui auraient potentiellement pu être identifiés dans une fuite de données. La règle d'or reste d'utiliser un mot de passe différent pour chaque site consulté, chaque service sollicité ou chaque application utilisée.