La vidéosurveillance algorithmique séduit de plus en plus de communes en France, et c'est notamment le cas de Thonon-les-Bains, où elle est plébiscitée par la police municipale.

La vidéosurveillance algorithmique est à différencier de la reconnaissance faciale. ©Trismegist san / Shutterstock
La vidéosurveillance algorithmique est à différencier de la reconnaissance faciale. ©Trismegist san / Shutterstock

Pour rappel, le vidéosurveillance algorithmique consiste à intégrer des algorithmes d'intelligence artificielle (IA) pour analyser les flux en temps réel issus des caméras de vidéosurveillance. Ils sont en mesure de détecter des comportements suspects, des mouvements anormaux, ou des événements spécifiques. La reconnaissance faciale, elle, permet d'identifier ou de vérifier l'identité d'une personne en analysant les caractéristiques de son visage. Une pratique interdite en France.

Une alerte dès qu'un comportement est suspect

Appliquée lors des Jeux Olympiques de Paris, la vidéosurveillance algorithmique est en essai au sein de l'Hexagone jusqu'en mars 2027, permettant à de nombreuses communes de l'adopter. Elle est aussi déployée lors d'événements à risque, comme la rencontre entre la France et l'Israël en Ligue des Nations en novembre dernier.

À Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, la technologie facilite le quotidien des forces de l'ordre en permettant de détecter les comportements suspects aux abords des établissements jugés sensibles comme les crèches ou les écoles.

Pour démontrer la pertinence du dispositif, la commune a même fait une démonstration à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes : sur la retransmission d'une caméra positionnée devant une crèche, un individu fait les 100 pas ; il est tout de suite mis en surbrillance par l'IA. Il tente ensuite de forcer une fenêtre, déclenchant dans la foulée une alarme pour avertir les policiers.

« On peut avoir un rôdeur, une effraction, un dépôt d’immondices. Quand à l’époque on mettait plusieurs heures voire plusieurs jours pour faire des recherches, là en quelques secondes on a les éléments qui nous intéressent, c’est une aide incroyable au quotidien de manière opérationnelle et surtout on gagne en réactivité », fait valoir Djamel Keriche, responsable de la direction sécurité et tranquillité publique de Thonon-les-Bains.

Une caméra de vidéosurveillance. ©randomasiandude / Shutterstock
Une caméra de vidéosurveillance. ©randomasiandude / Shutterstock

Une technologie pertinente pour les enquêtes et recherches

La vidéosurveillance algorithmique s'avère également utile pour faire avancer des enquêtes, poursuit le dirigeant. Il est par exemple possible de demander à l'IA des éléments spécifiques, comme l'identification d'un véhicule jaune sur une période donnée. De quoi octroyer un gain de temps considérable.

« On peut faire une requête et dire qu’on cherche un enfant avec un pull rouge. Ça permet de retrouver un enfant et d’éviter le pire. C’est un exemple concret et on n’a pas besoin de mettre une photo avec la reconnaissance faciale de cet enfant », étaye Christophe Arminjon, le maire de Thonon-les-Bains.

À l’issue de l’expérimentation de la technologie, le gouvernement et le Parlement devront trancher entre sa pérennisation, son abandon ou le prolongement de la phase de test. Cette décision dépendra notamment du rapport d’évaluation, et suscitera sans doute un vif débat sur l’équilibre entre sécurité et libertés individuelles.