On avance un peu plus dans la dystopie avec le projet Worldcoin Orb, qui promet des crypto-monnaies gratuites en échange d’un scan de la rétine. Après avoir suscité pas mal d’interrogations, il y a quelques mois, les créateurs de la start-up Worldcoin expliquent leur façon de voir les choses.
Pour collecter les données de l’iris de milliers de gens, ils utilisent des orbes futuristes. Mais quel est le but de la manœuvre ?
La prunelle de vos yeux
Créer sa propre crypto-monnaie, c’est presque devenu un passage obligé pour des jeunes créateurs d’entreprises aux dents longues. Sam Altman et Alex Blania travaillent dans l’intelligence artificielle depuis des années. Leur nouvelle société, Worldcoin, propose une nouvelle crypto du même nom, fondée sur la blockchain Ethereum. Pourquoi pas le Bitcoin ? « Le Bitcoin n'est pas adaptable à des milliards de personnes. Aujourd'hui, il est très cher, car les transactions sont lentes », précise Alex Blania.
Jusqu’ici, rien d’anormal, si ce n’est le mode de récupération des données biométriques, qui propose de scanner la pupille à des fins d’authentification. The Orb est une masse sphérique métallisée de 2,5 kilos. Une trentaine de modèles parcourent le monde et ont déjà rassemblé les données de 130 000 personnes. À la clé, un cadeau : quelques dizaines de dollars en crypto-monnaies pour les gens qui veulent bien se plier à l’expérience.
Le but avoué, pour Worldcoin, est de pouvoir créer des portefeuilles de crypto-monnaies pour aider les gens à gérer leur argent sans compte en banque. Altman insiste sur le fait que le revenu universel sera peut-être en vigueur dans certains pays dans un futur proche. Une initiative comme Worldcoin aurait donc l'avantage de donner un pouvoir d’achat à n’importe quel citoyen du monde à partir de son smartphone.
Le projet suscite des interrogations
Il n’en fallait pas plus pour qu’Edward Snowden voie cette entreprise d’un très mauvais œil. Il faut dire que le fait de collecter l’iris de millions de personnes, un endroit unique du corps humain, est problématique à bien des égards. Il s’agirait, selon le lanceur d’alerte, d’un grand danger pour la protection de la vie personnelle. De leur côté, Altman et Blania se défendent : « Nous avons déjà effacé les scans. » Le reste des données collectées sont cryptées et ne peuvent pas servir à reconnaître un individu.
En tout cas, Worldcoin et ses orbes chasseurs d’iris parcourent toujours le monde, avec une ambition assumée : être capable de collecter les infos biométriques de plus d’un milliard de personnes d’ici la fin 2022. Même si l’entreprise a pu rassembler de nombreux investisseurs, nous ne savons pas si un tel déploiement aura lieu en Europe ou aux États-Unis dans un futur proche. Le projet se heurte encore à des problèmes de régulation.
Source : TechCrunch