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Entre les risques spéculatifs et son assimilation par certains à un vaste système de Ponzi, le Bitcoin ne manque pas d'opposants. Mais plus encore, c'est son impact environnemental qui lui est reproché.

Régulièrement épinglé pour sa consommation d'énergie, semblable à celle d'un pays comme la Finlande ou le Mali, le Bitcoin est un actif aussi écologique qu'il est centralisé. Et malgré de timides progrès en la matière, la grande majorité de l'électricité que son minage consomme est produite par des énergies fossiles.

Une grosse marge de progression… mais presque pas d'avancées

Une récente étude publiée par l'université de Cambridge a pointé l'impact environnemental du Bitcoin, et surtout, le manque de progrès en la matière. Ses auteurs ont montré qu'entre 2021 et 2022, la part des énergies vertes dans la consommation mondiale du Bitcoin n'avait que très peu progressé. En effet, en janvier de cette année, 62 % de l'électricité consommée par la crypto-monnaie était d'origine fossile, contre 65 % (dont 37 % de charbon) un an plus tôt. Une proportion qui reste donc tout sauf négligeable, surtout au regard de la consommation totale d'électricité engendrée par le Bitcoin.

Le minage du Bitcoin, et des crypto-monnaies en général, représente une part importante et croissante de la consommation d'électricité mondiale. Cette opération nécessite l'utilisation d'ordinateurs dotés d'une considérable puissance de calcul, et donc très énergivores. À titre de comparaison, le minage du Bitcoin au niveau mondial représente la consommation de 2,35 millions de foyers américains ou d'un pays comme le Mali.

Rien n'incite le Bitcoin, opaque et non réglementé, à changer de modèle

Décentralisé et très peu transparent, le Bitcoin est relativement protégé des décideurs politiques qui souhaiteraient le réglementer. De plus, ces réglementations ne pourraient s'appliquer qu'au minage du Bitcoin à l'intérieur des frontières des pays qui choisiraient de les appliquer. Quand on sait que des puissances comme la Russie et la Chine, qui représentent une large part des mineurs au niveau mondial, produisent encore largement leur électricité grâce à des centrales thermiques, cela ne laisse pas réellement entrevoir de changement à court terme.

Pourtant, certains projets visant à réduire le bilan écologique désastreux du Bitcoin, ou des cryptos en général, ont vu le jour. Le plus marquant est sans doute la décision prise par les développeurs de l'Ethereum, en août dernier, de changer radicalement son système. Appelé The Merge, ce changement doit, selon ses promoteurs, réduire de plus de 99 % la consommation d'énergie nécessaire au minage de cette crypto. Il faut bien reconnaître que les débuts de The Merge ont été pour le moins critiqués, mais il s'agit d'un pas dans la bonne direction.

Sources : Reuters, Le Monde