Un tournant s'amorce dans l'affaire FTX avec finalement la mise aux arrêts aux Bahamas de son ancien patron Sam Bankman-Fried, qui devrait rapidement prendre la route des États-Unis.
La police des Bahamas a décidé de faire avancer l'affaire après avoir reçu une notification des autorités américaines annonçant la mise en accusation prochaine de Sam Bankman-Fried. Ce dernier expliquait encore quelques heures avant « ne pas penser être arrêté » selon une information du New-York Post.
Une décision du procureur du district sud de New-York
Et la décision, sans être surprenante, n'était pas non plus si attendue que cela. Il faut dire que Sam Bankman-Fried enchaînait depuis un peu plus d'une semaine les sorties médiatiques tranquilles lors lesquelles il a tenté de se déculpabiliser. Et malgré des déclarations assez hallucinantes, comme celle expliquant que de faux bitcoins avaient été vendus sur FTX, ou son refus net de témoigner devant le Sénat, sa liberté ne semblait pas tant menacée.
Cependant, la police des Bahamas où il s'était réfugié depuis la faillite de la plateforme de cryptomonnaies a finalement décidé de l'arrêter. Elle a été poussée dans cette décision par une information reçue de la part du gouvernement américain, qui a lancé des poursuites criminelles, et « devrait vraisemblablement demander une extradition ».
Une action menée par le procureur du district sud de New York Damian Williams, qui a confirmé l'arrestation. « Nous prévoyons de lever les scellés sur l'acte d'accusation dans la matinée, et nous aurons plus à dire à ce moment-là » a-t-il par ailleurs ajouté.
Une gestion catastrophique de FTX
En attendant d'en savoir plus sur les opérations menées par Sam Bankman-Fried, le United States House Committee on Financial Services, qui surveille à la Chambre de Représentants les secteurs financiers et bancaires, va interroger demain celui qui est en charge de la restructuration de FTX : John Ray III.
Déjà en charge il y a 20 ans de la supervision des restes d'Enron, entreprise américaine dont la faillite a découlé d'un important scandale financier, il a pu commencer son travail. Et ses premiers constats sont saisissants. « Jamais dans ma carrière je n'ai vu un échec aussi complet des contrôles d'entreprise et une absence aussi complète d'informations financières fiables comme cela s'est produit ici » a-t-il déclaré.
Dans une note préparatoire à son témoignage devant la Chambre des Représentants, il a établi plusieurs points problématiques. Parmi les irrégularités citées, il explique notamment que les actifs de FTX étaient mélangés avec ceux d'Alameda, que les fonds des clients étaient utilisés dans des opérations de marges, les exposant à de grosses pertes. Il a aussi noté qu'entre la fin 2021 et 2022, des acquisitions et des investissements avaient été effectués pour 5 milliards de dollars dans des actifs qui ne valent maintenant qu'une faible fraction de cette somme.
Source : The Verge