L'application de messagerie accuse l'Empire du Milieu, qui n'aurait pas apprécié son utilisation par les Hongkongais pour relayer l'opposition sur place.
Hong Kong vit l'une des périodes les plus difficiles de son histoire et connaît ses pires violences depuis 1997 avec, rien que mercredi, pas moins de 79 personnes blessées et plusieurs arrestations. Pour partager leur contestation et exhiber la réponse policière, les habitants de la Perle de l'Orient ont largement utilisé la messagerie cryptée Telegram. Ce qui n'a visiblement pas été du goût de la Chine qui, selon les équipes de l'application, aurait lancé une cyberattaque à son encontre.
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Les Hongkongais utilisent Telegram pour se coordonner et être les yeux du monde
Les Hongkongais s'opposent à un projet de loi qui pourrait autoriser les extraditions vers la Chine, ce qui reviendrait à mettre fin à la semi-autonomie du territoire, qui bénéficie toujours de l'héritage laissé par le colonisateur britannique. Pour échapper à la surveillance en ligne et organiser sans couac leurs actions contre ce projet de loi grandement remis en cause, les Hongkongais ont utilisé les services de Telegram.L'application a annoncé, mercredi soir, avoir subi une attaque puissante par déni de service (DDoS), une technique qui consiste à inonder un serveur de requêtes de façon à le submerger, le faisant ainsi tomber, ce qui a eu pour conséquence de causer des problèmes de connexion dont les premières victimes ont été les utilisateurs.
Entre 200 et 400 Gb/s de requêtes inutiles
Pour Telegram, il n'y a aucun doute, c'est bien depuis la Chine que les assauts ont été lancés, atteignant entre 200 et 400 Gb/s de requêtes inutiles. « Les adresses IP viennent principalement de Chine. Historiquement, tous les DDoS que nous avons rencontrés calibrés par un acteur étatique ont coïncidé avec des manifestations à Hong Kong », rapporte le cofondateur de l'application russe, Pavel Dourov.Dimanche, Hong Kong manifestera une fois de plus, en espérant battre un record d'habitants mobilisés. Mercredi, les forces de l'ordre se sont servis de balles en caoutchouc et de sacs remplis de billes en plomb (une première !) pour disperser les manifestations, qui s'étaient rendus coupables de crier leur colère, bouteilles, barres de fer et briques à la main.
A DDoS is a “Distributed Denial of Service attack”: your servers get GADZILLIONS of garbage requests which stop them from processing legitimate requests. Imagine that an army of lemmings just jumped the queue at McDonald's in front of you - and each is ordering a whopper. (1/2)
— Telegram Messenger (@telegram) 12 juin 2019
Source : Bloomberg