Après plus de deux ans d'enquête, le gouvernement américain aurait trouvé les responsables de l'attaque ayant visé l'entreprise Equifax en 2017. Washington a donc inculpé quatre membres de l'armée chinoise, que la police ne peut pas interpeller pour l'instant. Mais Pékin a démenti.
Voilà qui ne devrait pas réchauffer les relations entre les États-Unis et la Chine. Lors d'une conférence de presse, le Procureur général américain, William Barr, a pointé du doigt le rôle supposément joué par l'armée chinoise dans « l'un des plus grands piratages de données jamais enregistré ».
Près de la moitié de la population américaine affectée
Retour sur les faits. Equifax est une société d'évaluation, qui vise notamment à prévoir la capacité de remboursement d'un citoyen américain effectuant une demande de crédit. En septembre 2017, l'entreprise a révélé avoir été victime d'un piratage de grande ampleur. Des hackers auraient profité d'une faille de sécurité dans un de ses logiciels pour accéder aux noms, adresses, ou encore numéros de Sécurité sociale de près de 150 millions d'Américains, soit plus de 45 % de la population.L'attaque n'avait donc pas seulement porté atteinte à Equifax, mais également à de très nombreux citoyens. Ces derniers ont en effet « dû prendre des mesures pour se protéger contre le vol d'identité », selon William Barr.
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Pour l'entreprise, les conséquences avaient été désastreuses. Car il a été révélé que la faille exploitée par les hackers avait été découverte par la société deux mois avant l'intrusion, sans qu'aucune action corrective n'ait été mise en place. Equifax a donc été confrontée à différentes poursuites judiciaires, qui ont notamment abouti à des centaines de millions de dollars déboursés et à la démission de son P.-D.G. de l'époque, Richard Smith.
La Chine contre-attaque
Deux ans plus tard, la justice américaine aurait donc identifié les coupables. Il s'agirait de quatre membres d'une unité de recherche de l'armée chinoise : Wu Zhiyong, Wang Qian, Xu Ke et Liu Lei. Le Directeur adjoint du FBI, David Bowdich, a toutefois regretté de ne pas pouvoir les arrêter, les accusés se trouvant en Chine. Mais il a tenu à les mettre en garde : « Un jour, ces criminels feront un faux pas, et quand ce sera le cas, nous serons là ».De son côté, Pékin a nié toute implication de ses organismes gouvernementaux dans cette affaire. Et a même renversé l'accusation. Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a ainsi reproché aux États-Unis de « se livrer à des activités de surveillance, d'espionnage et de vol en ligne, à grande échelle, de façon organisée et sans discernement ». « La Chine en est également victime », a-t-il ajouté.
Source : CNN