Alors que la médiation entre DAZN et la LFP patine, le piratage s’impose comme un point de rupture majeur. D’après les données communiquées par le diffuseur britannique, certaines grandes affiches de Ligue 1 réuniraient jusqu’à 1,5 million de téléspectateurs, dont près d’un million via des moyens illégaux.

Pour DAZN, c'est la désillusion : la Ligue 1 est loin de répondre aux attentes du diffuseur. ©Victor Velter / Shutterstock
Pour DAZN, c'est la désillusion : la Ligue 1 est loin de répondre aux attentes du diffuseur. ©Victor Velter / Shutterstock

Le constat est amer pour DAZN qui, aux dernières nouvelles, ne compterait qu'entre 550 000 et 650 000 abonnés. Le diffuseur y voit un manque à gagner, avec une large partie de l’audience qui lui échappe et des moyens de lutte qu'il juge trop peu efficaces.

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Un million de pirates pour les plus grosses affiches, selon DAZN

Les deux tiers des spectateurs de DAZN proviennent-ils de flux illégaux ? À en croire le diffuseur, ce serait bel et bien le cas, notamment sur les grandes affiches du championnat français. Une situation jugée intenable par la plateforme, qui accuse la LFP d’avoir sous-estimé l’ampleur du phénomène au moment de la signature du contrat.

DAZN pense d'ailleurs avoir trouvé le loup. Le diffuseur britannique va plus loin et désigne en effet les accords de diffusion internationale comme l'une des failles majeures dans la captation et la retransmission illégale de la Ligue 1. Le chiffre avancé est sans appel : 45 % du piratage total viendrait des États-Unis. Une donnée qui jette une ombre sur la stratégie de distribution globale du championnat.

Cela ne signifie pas pour autant que les pirates sont majoritairement américains, mais que de nombreux utilisateurs accèdent illégalement aux matchs via des flux étrangers, notamment ceux diffusés légalement par beIN Sports USA. Ces flux sont parfois détournés ou récupérés par des plateformes illégales, et certains spectateurs y accèdent via VPN pour contourner les restrictions géographiques.

Pour DAZN, c’est une double peine : non seulement le marché hexagonal ne répond pas aux attentes, aussi en raison d'un fort boycott des spectateurs, mais la diffusion mondiale du championnat devient une porte d’entrée vers le piratage de masse, difficilement contrôlable.

Un mal ancien, une solution incertaine

Néanmoins, le piratage n'est pas nouveau : le football français y est confronté depuis des années, bien avant l’arrivée de la plateforme. Que ce soit via les flux IPTV, les sites de streaming illégaux ou les détournements de chaînes étrangères, une partie du public a depuis longtemps pris l’habitude de consommer sans payer. Et malgré les efforts législatifs engagés – une loi portée par le sénateur Laurent Lafon pourrait entrer en vigueur fin 2025 – le mal semble profondément ancré.

La grande inconnue reste la capacité à convertir ces spectateurs illégaux en abonnés payants. Rien ne garantit qu’une meilleure protection des contenus suffira à changer les comportements. Or c’est bien ce pari que DAZN estime avoir perdu. Derrière le bras de fer contractuel avec la LFP, c’est surtout une désillusion sur la rentabilité du football français qui se dessine.