Le décollage de la campagne VV-20. Il en reste encore deux avant de boucler l'année en Guyane... Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/S. Martin
Le décollage de la campagne VV-20. Il en reste encore deux avant de boucler l'année en Guyane... Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/S. Martin

Ce matin à 10 h 27, le lanceur européen Vega s'est élancé depuis le Centre spatial guyanais pour son troisième vol de l'année. Il a réussi à emmener le trio de satellites Ceres français sur orbite basse… Un succès déterminant pour l'Armée de l'Air et de l'Espace, qui se dote de nouveaux outils d'écoute électromagnétique.

Un avantage de premier plan.

Mission discrète, mais réussie !

Le décollage d'un satellite de la défense est toujours un moment déterminant pour les armées d'un pays, qui plus est comme la France, qui ne dispose pas d'autant d'unités en orbite que d'autres superpuissances. Reste que les responsables de l'Armée de l'Air et de l'Espace peuvent souffler ce mardi : le décollage du trio de petits satellites Ceres s'est très bien passé depuis le Centre spatial guyanais.

Comme à leur habitude, les militaires avaient gardé la campagne de préparation au vol dans une discrétion relative, tandis que les unités de la défense en Guyane ont considérablement haussé leur niveau d'alerte. Pas question d'approcher les Ceres ! Restait le lancement lui-même, qui a duré pratiquement une heure pour que les satellites de 446 kg chacun soient largués sur une orbite circulaire.

Vega n'a pas failli

Pour la troisième fois cette année (après deux échecs en 2019 et 2020), le lanceur Vega n'a pas failli à sa mission. Il retrouve par la même occasion des statistiques très honorables (18 réussites sur 20 tirs) pour sa catégorie de lanceurs « légers », à quelques mois de l'introduction d'une version améliorée, Vega C.

Il ne reste d'ailleurs que deux décollages de Vega classiques avant que l'ensemble de la chaîne de production soit orientée vers Vega C.

Vue d'artiste du trio de satellites CERES. Crédits : Airbus DS/DGA
Vue d'artiste du trio de satellites CERES. Crédits : Airbus DS/DGA

Ceres se met à l'écoute

Les trois satellites Ceres envoyés aujourd'hui en orbite basse à environ 700 km d'altitude voleront en formation, éloignés les uns des autres de plusieurs dizaines (voire quelques centaines) de kilomètres. Leur mission est dévolue à l'écoute électromagnétique : ils peuvent capter les signaux de différents équipements au sol, notamment les radars (qu'ils peuvent caractériser et positionner puisqu'ils sont trois), mais aussi les équipements radios, les transpondeurs, certaines émissions vers des satellites, etc. Tout dépend de la sensibilité de leurs capteurs embarqués, dont les caractéristiques n'ont évidemment pas fuité.

Si la France développe depuis 1996 cette capacité à travers ces satellites, mais aussi et surtout les démonstrateurs Élisa (2011), Ceres devrait permettre un énorme pas en avant pour les capacités de détection électromagnétique françaises. Et il s'agit d'instruments de tout premier plan, qui n'ont que quelques rares équivalents militaires en Chine, en Russie et aux États-Unis… Ce qui en fera aussi un bon argument diplomatique dans le cadre d'accord avec d'autres puissances, en particulier européennes (échanges avec les satellites radar allemands, par exemple). Avec le nouveau satellite de communication Syracuse 4A et les unités d'observation optique CSO, les armées françaises sont actuellement en plein renouvellement de leurs moyens en orbite.

Source : Arianespace