Lancé en 2005 pour remplacer l'iPod mini, l'iPod Nano est rapidement devenu le baladeur le plus populaire de la marque, et ce malgré l'introduction, en 2007, de l'iPod Touch qui reste encore aujourd'hui un produit haut de gamme. Il est vrai que le petit Nano, contrairement au vieillissant iPod Classic, dispose encore de nombreux atouts, notamment sa petite taille et sa robe colorée qui en font un baladeur très attractif. Preuve de son succès : il est incontestablement la star de la gamme 2009, entre un iPod Touch qui n'évolue que technologiquement et un iPod Shuffle qui se contente de reprendre des couleurs. Sans évoluer de manière aussi radicale que l'an dernier, le Nano nouveau s'enrichit d'une caméra vidéo (étrangement absente du Touch) ainsi que de quelques améliorations esthétiques ou internes.
Un baladeur enfin à maturité ?
Depuis son introduction, l'iPod Nano a connu de nombreuses évolutions dans ses fonctionnalités comme dans son design variant d'une année à l'autre au niveau de la forme, de la taille de l'écran ou des matériaux utilisés. La cinquième version du baladeur semble enfin apporter un peu de stabilité avec un modèle qui se veut une évolution significative, mais en douceur, du modèle précédent. Un constat à double tranchant : si l'iPod Nano cinquième du nom est un baladeur séduisant, offre-t-il suffisamment de raisons, pour un possesseur d'iPod 4G, de craquer à nouveau ? Nous tenterons de répondre à ces questions.iTunes : une version 9 révolutionnaire ?
Parallèlement à sa nouvelle gamme de baladeurs, Apple a également présenté la nouvelle version d'iTunes, qualifiée par Steve Jobs de l'évolution la plus importante d'iTunes depuis longtemps. En réalité, iTunes 9 apporte plusieurs changements dans son interface comme dans celle de sa boutique en ligne, quelques nouvelles fonctionnalités comme le partage de bibliothèque entre ordinateurs autorisés ou la réorganisation des applications de l'iPhone ou de l'iPod Touch et un nouveau format d'album virtuel, censé redonner aux « LP » leur côté visuel perdu avec la dématérialisation. La complémentarité entre l'iPod et iTunes ayant fait le succès d'Apple jusque-là, nous nous pencherons également sur iTunes 9, un chiffre décidément dans l'air du temps.Sommaire :
- iPod Nano 5G : Vidéo de présentation et design
- iPod Nano 5G : fonctionnalités musicales
- iPod Nano 5G : capture et lecture vidéo
- iPod Nano 5G : autres fonctionnalités
- iTunes 9 : nouvelles fonctionnalités
- iTunes 9 : synchronisation iPod/iPhone
- Conclusion
iPod Nano 5G : Vidéo de présentation et design
Le premier contact avec l'iPod Nano 5G est un mélange de familiarité et de nouveauté. Le baladeur reprend à peu de choses près la robe de son prédécesseur. Après l'anomalie (pourtant assez réussie en fait) que constituait le « fat Nano », Apple semble avoir définitivement adopté le format en longueur et l'écran en mode portrait comme standard pour son baladeur. Néanmoins, deux différences sautent aux yeux. La première concerne la robe du baladeur. La valse des matériaux continue. Cette fois-ci, pas de plastique ultra sensible aux rayures ou d'éternel retour du dos chromé, mais un passage d'une finition mat à brillant. En d'autres termes : le retour des traces de doigts sur la coque, de manière tout de même moins prononcée que sur les iPod à dos chromé. Le modèle est toujours disponible en 10 couleurs, mais celles-ci sont plus franches et foncées sur la plupart des modèles. On aime ou pas, mais il faut admettre que certaines couleurs se marient très bien au passage à la finition brillante. Au passage, on notera qu'en plus du modèle Product Red, déjà exclusif à l'Apple Store, la couleur jaune n'est plus disponible en magasin mais uniquement en ligne.
La deuxième différence concerne l'écran, légèrement plus haut que celui du 4G. Ca n'est pas qu'une illusion d'optique : l'écran embarqué par l'iPod Nano 5G passe d'une résolution de 320x240 à 376x240. Ça n'est pas grand-chose, mais on verra que cela permet d'ajouter un ou deux items dans certains menus ou d'améliorer sensiblement la lecture des vidéos. En revanche, l'augmentation de la taille de l'écran a une conséquence fâcheuse sur la molette cliquable qui perd encore quelques millimètres, ce qui devient un peu limite pour les gros doigts.
Le dos de l'appareil accueille la fameuse caméra vidéo. Celle-ci est placée sur la partie inférieure de la coque, à l'opposé de l'objectif de l'iPhone, ce qui occasionne comme on le verra de nombreux désagréments au niveau du placement des doigts. On retrouve enfin le placement traditionnel du jack et du connecteur iPod en bas de l'appareil, alors que le bouton de verrouillage se situe au sommet.
La qualité de fabrication du Nano 5G est dans l'ensemble satisfaisante mais nous avons constaté un petit défaut au niveau de la molette de notre modèle de test, qui avait tendance à s'incliner très légèrement. Rien de dramatique, mais comme vous pourrez le constater sur certaines photos, ça n'est pas une illusion d'optique (on se consolera en se rappelant des Nano 3G dont c'était plutôt l'écran qui était incliné sur certains modèles). Terminons sur l'emballage. Aucune révolution sur ce point : le packaging est rigoureusement identique à celui de la version précédente, tout comme son contenu : un câble USB, une paire d'écouteurs standard (pas de télécommande façon Shuffle ou iPod Touch, quel dommage !) et un adaptateur pour dock universel.
Même si les iPod ont acquis, au fur et à mesure de leurs évolutions, de plus en plus de fonctionnalités, ils restent avant tout des baladeurs audio. Que propose le Nano 5G à ce niveau par rapport à ses prédécesseurs ? On notera la présence du mode VoiceOver. Déjà présent sur les derniers iPod Shuffle, il permet d'écouter une annonce vocale du morceau en cours d'écoute, façon DJ. Plutôt endormi le DJ d'ailleurs, plus proche de l'animateur radio de Reservoir Dogs que d'un annonceur survolté. VoiceOver utilise un système de synthèse vocale, mais celui-ci est assez tordu : la synthèse vocale ne réside pas dans l'iPod, mais elle est générée par le Mac ou le PC exécutant iTunes. Lors de la synchronisation du baladeur, iTunes crée ainsi un message vocal pour chaque titre !
La qualité des voix est donc variable, selon que l'on synchronise son baladeur avec un Mac ou un PC sous Windows. Bon point en revanche : un algorithme analyse les métadonnées des morceaux pour déterminer l'utilisation d'une voix française, anglaise, ou dans toute autre langue. En pratique, c'est assez pertinent : notre Nano de test annonçait les titres de Serge Gainsbourg en français, ceux des Beatles en anglais et ceux de Neu! en allemand. Les quelques ratés pourront faire sourire : essayez de lui faire annoncer la version allemande de « I Want To Hold Your Hand » des Beatles. Effet comique garanti ! Au final, VoiceOver est une fonctionnalité bien implémentée, mais peut être pas aussi utile sur un Nano que sur un baladeur dépourvu d'écran. Précisons également que l'iPod Nano 5G est le premier iPod « non iPhone OS » à disposer d'un haut-parleur intégré.
Pour le reste, on ne constate pas de nouveautés majeures : la navigation classique Artiste/Album/titre est toujours présente, tout comme le mode Coverflow, associé comme sur le 4G à l'accéléromètre intégré. On notera au passage la réactivité et la fluidité impeccables de l'interface. C'était déjà le cas sur le modèle précédent, mais ceux qui auraient sauté une génération seront ravis de ne pas retrouver les saccades et l'actualisation des pochettes à la traine du Nano 3G. Les menus de configuration révèlent également un ajout peu médiatisé, voire passé sous silence, mais pourtant fort sympathique : il est enfin possible d'activer un fondu enchainé entre les pistes, ce qui est idéal pour le mode aléatoire où les coupures entre certains morceaux peuvent s'avérer brutales. Bien entendu, comme les modèles précédents, le Nano 5G gère également la lecture « gapless ». En ces temps de réédition des Beatles, on rappellera qu'écouter le medley final d'Abbey Road sans coupures entre les morceaux est un plaisir pour les oreilles.
Radio FM : enfin en standard
« Mieux vaut tard que jamais », c'est sans doute ce que l'on peut se dire en constatant que 9 ans après la sortie du premier iPod, Apple a enfin consenti à doter un de ses modèles d'un tuner FM intégré, sans qu'il soit nécessaire de passer à la caisse pour acheter une télécommande. Tout ce dont vous aurez besoin est d'une paire d'écouteurs dont le fil fera office d'antenne. La réception est correcte : la sensibilité du tuner FM nous a paru satisfaisante malgré quelques interférences sur certaines fréquences testées. L'interface plutôt jolie et le RDS est de la partie, mais s'il est possible de mémoriser des fréquences d'un simple appui prolongé sur le bouton central, le nom des stations détectées n'est pas sauvegardé. On se retrouve donc avec une liste de fréquences pas franchement parlantes. Point appréciable : Apple a inclus une fonctionnalité de pause du direct plutôt bienvenue, permettant de mettre une station en pause, comme son nom l'indique, mais également de revenir en arrière, avec une mémoire tampon de 15 minutes. On restera en revanche dubitatif sur la possibilité de « tagger » les morceaux diffusés, faute de radio compatible en France. De toute manière, cette fonctionnalité a plutôt un but commercial : vous permettre d'acheter les morceaux en question sur l'iTunes Store de retour chez vous.Quid de la qualité audio et de l'autonomie ?
La qualité sonore de l'iPod Nano 5G est relativement fidèle aux précédents modèles. Elle n'a apparemment pas bougé par rapport à son prédécesseur immédiat et, pour les utilisateurs qui auraient sauté une génération, s'avère légèrement supérieure à celle du Nano 3G. L'écart est très minime, mais sur nos tests réalisés avec un PX 200 de Sennheiser, le 5G nous a semblé un tout petit peu plus détaillé. En revanche, il ne faudra pas attendre des miracles des écouteurs fournis avec l'appareil. Ceux-ci n'ont pas bougé depuis la précédente génération et seront insuffisants pour les utilisateurs les plus exigeants.Niveau autonomie, le bilan est tout à fait satisfaisant, puisqu'à volume moyen, on constate des résultats conformes à ceux annoncés par Apple , soit 24 heures de lecture continue.
Une caméra vidéo pour le Nano
La grande nouveauté de l'iPod Nano 5G réside comme nous l'avons dit dans la présence d'une caméra vidéo. Vidéo et non photo : Apple justifie cette limitation par la finesse de l'appareil qui ne permettrait pas d'y placer un objectif d'appareil photo numérique. Soit... On imagine également que le placement de cet objectif a dû être un casse-tête pour Apple. En conséquence, malgré tous les efforts du constructeur, la caméra du Nano 5G se retrouve à un emplacement qui favorise nettement les captures vidéo de ses propres doigts, quand on ne le recouvre pas carrément avec la paume de sa main.Concernant l'interface de la caméra, celle-ci est assez réussie dans l'ensemble même s'il manque un bouton permettant de l'activer sans passer par les menus. On appréciera notamment la prise en charge de l'accéléromètre qui déplace automatiquement l'indicateur de durée. Le bouton central de la molette démarre et arrête l'enregistrement. Une pression prolongée sur celui-ci active la bonne surprise de la partie vidéo : les effets. Ceux-ci sont assez nombreux et vont des plus simples (sepia, négatif, noir et blanc...) aux plus fantaisistes. On appréciera particulièrement les effets « caméra de surveillance », « grain de pellicule » et « cyborg » qui devraient faire un malheur chez vos proches.
Quid de la qualité ?
La qualité des vidéos est moyenne, sans plus. Les vidéos sont au format 640x480 en 30 images par seconde. Le rendu est loin d'être optimal, notamment dans des conditions de faible éclairage. On gardera bien sûr à l'esprit que le but affiché de cette caméra est de produire des films à destination de sites tels que YouTube, ce pour quoi la qualité sera sans doute suffisante. En revanche, l'argumentaire de Steve Jobs consistant à placer le Nano comme un concurrent aux caméras de poche style Flip est complètement démesuré et oublie juste de mentionner que ce type d'appareil offre un rendu largement supérieur à celui du petit baladeur d'Apple.Lecture vidéo
La partie lecture vidéo de l'iPod Nano 5G ne subit aucune amélioration, mais profite en revanche du nouvel écran plus large, qui fait gagner quelques précieux pixels lors de la lecture de vidéos au format 16/9e. En conséquence, les bandes noires sont moins importantes et l'image moins rognée en plein écran. Les formats pris en charge sont toujours les mêmes (H264, MP4 avec résolution maximum de 640x480). Le passage du baladeur en mode paysage occasionne toujours un petit souci d'ergonomie : les contrôles de la molette cliquable ne sont pas inversés. Il faudra donc cliquer vers le haut ou vers le bas pour passer les chapitres d'une vidéo.Même s'il n'est plus l'iPod le plus polyvalent depuis l'ouverture de l'iPod Touch aux jeux et applications de l'iTunes Store, l'Ipod Nano bénéficie toujours de quelques fonctionnalités supplémentaires qui en font un peu plus qu'un simple baladeur multimédia. La première est l'intégration, en standard, d'un dictaphone. Caméra vidéo oblige, le Nano 5G intègre en effet un micro, contrairement au Nano 4G qui disposait déjà d'une telle fonctionnalité, mais uniquement à condition de disposer d'un casque équipé d'un micro externe. L'interface du module dictaphone se voit au passage mise à jour pour adopter le look retro du module de mémos vocaux de l'iPhone. Par rapport à ce dernier, le dictaphone du Nano fait même mieux en proposant l'ajout de chapitres au fichier audio généré, par simple pression sur le bouton central.
Podomètre : pour les coureurs
Depuis plusieurs générations, l'iPod Nano est compatible avec le kit Nike+ qui permet aux heureux possesseurs des chaussures adaptées, ainsi que du kit à brancher sur le baladeur, de gérer au mieux leur jogging en créant des listes de lecture spécifiques pour la course, en bénéficiant de commentaires audio, ou encore en synchronisant ses performances sur le site de Nike. Le Nano 5G intègre une version plus limitée de cette fonctionnalité en proposant un podomètre synchronisable avec le site de Nike. Celui-ci est évidemment dénué des fonctionnalités avancées de Nike+ telles que la gestion d'informations détaillées (cadence, distance parcourue, graphiques évolutifs, synchronisation avec machines cardio compatibles...) mais on trouvera tout de même un indicateur de calories brûlées, la possibilité de fixer des objectifs et un calendrier permettant d'accéder à un historique des sessions de jogging.Jeux iPod, calendrier et contacts
On oublie qu'avant l'App Store, Apple a fait ses premières armes ludiques sur l'iPod avec une série de jeux encore disponibles, mais qui n'a pas évolué depuis quelques mois. Ceux-ci sont compatibles avec l'iPod Nano, mais depuis le passage de celui-ci à un écran en mode portrait, ils souffrent d'une ergonomie quelque peu tordue : qui a déjà vu une console portable dont l'écran serait à côté du pad (sans boutons de l'autre côté, bien entendu) ? En outre, l'écran ayant gagné quelques pixels, les jeux sont désormais affublés de bandes noires disgracieuses. Pour couronner le tout, les jeux iPod sont toujours vendus au prix de 5,99 euros, un peu cher quand on sait que la plupart des jeux pour iPhone et iPod Touch sont proposés à un tarif inférieur. On trouvera néanmoins le sympathique casse briques circulaire Vortex, un Solitaire ainsi que Maze, un jeu de bille utilisant l'accéléromètre (de manière moins classe et intuitive que Labyrinth sur iPhone).Terminons par les fonctionnalités intégrées à i'iPod depuis la nuit des temps : les contacts, calendriers et notes. Les deux premiers sont toujours synchronisables depuis iCal et le Carnet d'Adresses de Mac OS X, ou pour les utilisateurs de Windows, depuis Outlook. En ce qui concerne les notes, il s'agit simplement d'une possibilité d'afficher des fichiers texte sur l'appareil. Autant ces fonctionnalités sont essentielles sur l'iPod Touch, autant elles font ici office de simple gadget ou de visionneuse : aucune possibilité d'édition n'est présente depuis l'appareil.
iTunes 9 : un nouveau compagnon pour l'iPod Nano
Une nouvelle gamme iPod ne serait pas complète sans la traditionnelle nouvelle version d'iTunes. La neuvième version du jukebox d'Apple apporte son lot d'améliorations ainsi que quelques changements dans l'interface, mais pas d'une réécriture 64 bits pour Mac comme on aurait pu s'y attendre après la sortie de Snow Leopard. Les premiers contacts avec iTunes 9 sont assez difficiles. Outre l'interface qui adopte des choix graphiques discutables (fond blanc pour la vue « grille » et pour les vidéos, aspect « brillant » pas du meilleur goût...), l'utilisateur habitué aux versions précédentes risque de se sentir perdu. La vue « Liste » semble dépourvue d'explorateur Artiste/album et la vue « grille » est désormais calée sur les albums, sans possibilité de classer les vignettes par artiste ou par genre ou de modifier leur taille. Pas de panique : ces possibilités sont toujours présentes, mais désactivées par défaut. Un passage par le menu Présentation permet de les réactiver, avec une bonne surprise : l'explorateur de la vue Liste peut désormais s'afficher sous la forme de colonnes occupant toute la hauteur de la fenêtre. Les puristes retrouveront quant à eux la disposition traditionnelle d'iTunes.Terminons sur la partie ergonomie avec l'iTunes Store qui bénéficie lui aussi d'améliorations, ou plutôt d'une refonte totale : la boutique en ligne d'Apple n'avait jamais évolué depuis sa création en 2003. Elle se voit revue et corrigée en utilisant Webkit pour son affichage, et en s'adaptant de manière assez ingénieuse à toutes les tailles d'écran : les bannières « premium » étant redimensionnables (vive les CSS). Un bémol par contre pour les ascenseurs horizontaux de certains encadrés : ceux-ci sont plus pratiques à utiliser sur une souris proposant une molette horizontale (la Mighty Mouse des Mac, au hasard ?).
Partage de bibliothèque
La principale nouveauté apportée par iTunes 9 réside dans le partage à domicile, permettant enfin de copier de la musique entre plusieurs ordinateurs de la maison, équipés d'iTunes. Jusqu'alors, le partage se limitait à l'écoute en streaming. Le partage à domicile utilise le compte iTunes Store : vous pourrez ainsi copier uniquement du contenu entre les différents ordinateurs autorisés sur le Store, une limitation sans doute destinée à faire plaisir aux maisons de disque.Une fois vos ordinateurs configurés, ils apparaissent dans la liste des partages, affublés d'une icône représentant une maison. Vous pourrez alors accéder à la bibliothèque d'un autre ordinateur et glisser/déposer des titres, albums ou artistes entiers vers votre propre bibliothèque. Deux options appréciables complètent la fonctionnalité : un filtre permet de n'afficher que les titres absents de la bibliothèque et des options proposent de synchroniser automatiquement les achats réalisés sur l'iTunes Store. On reproche parfois l'ajout de fonctionnalités gadget à iTunes : ça n'est pas le cas pour celle-ci qui s'avère extrêmement bien vue pour les foyers composés de plusieurs accros au jukebox d'Apple.
iTunes LP : l'avenir de l'album ?
Les rumeurs sur un nouveau format d'album numérique d'Apple couraient depuis quelques mois déjà. La dématérialisation de la musique a entrainé une perte de l'aspect visuel d'un album (pochette, livret, paroles...) sur laquelle les maisons de disques semblent enfin se pencher. iTunes 9 embarque un nouveau format baptisé iTunes LP, censé remédier à ce problème. Un album au format iTunes LP contient les pistes individuelles (que l'on peut transférer vers son iPod ou son iPhone) mais aussi un fichier ITLP, lisible avec iTunes, et permettant d'écouter l'album dans un environnement visuel spécialement conçu par les artistes et/ou la maison de disques.L'intention est louable, mais en pratique, un iTunes LP remplace-t-il le vinyle d'antan, auquel Steve Jobs a fait allusion lors de sa présentation ? La réponse est mitigée. Nous avons testé l'iTunes LP de The Resistance, le nouvel album de Muse. Visuellement, on constate qu'un réel effort a été consenti. Les menus sont très agréables et reproduisent l'univers de l'album « physique » de manière convaincante. On peut écouter l'album en entier en profitant d'une animation autour de la pochette, ou se plonger dans les paroles des chansons, ou les commentaires sur chaque titre écrits par le groupe. On trouve aussi une section photo, quelques vidéos exclusives et les fameux crédits. On note au passage que l'ensemble utilise Webkit et des technologies standard du web (CSS, HTML...).
Cependant, le problème ne vient pas tant du format lui-même que du medium utilisé.. iTunes est un dispositif très ergonomique pour gérer sa musique, importer des CD, ou encore synchroniser sa bibliothèque avec un iPod ou un iPhone. Mais l'écran d'un Mac ou d'un PC n'est pas un bon endroit pour écouter de la musique. Un album « physique » s'écoute dans son salon. On peut écouter de la musique en travaillant sur son ordinateur mais on ne reste pas planté devant la fenêtre d'iTunes à s'émerveiller devant la pochette d'un album, des menus animés ou des paroles de chansons. En outre, on est en droit de se demander ce qui justifie le surcoût de ces albums virtuels, et pourquoi Apple n'en profite pas pour proposer des titres en Apple Lossless, puisque ces albums « premium » sont censés s'adresser aux fans.
Bizarrement, les iTunes LP sont absents des écrans qui auraient pu être exploités par Apple : les iPod, l'iPhone et l'Apple TV. Lors de la présentation de l'iPhone en janvier 2007, Steve Jobs avait eu cette phrase magique : « you can Touch your music ! ». Pourquoi ne pas voir plus loin ? Que fait on avec un beau vinyle ou un CD en édition collector ? On touche, justement ! On ouvre la pochette, on sort le livret des paroles, on feuillette les photos... La dimension tactile manque ici cruellement. La réponse à cette énigme se trouve peut être dans la mystérieuse « iTablet » qui serait la pièce manquante du puzzle : il est vrai que pour apprécier pleinement un iTunes LP, le format de l'iPhone est sans doute trop réduit, et un format intermédiaire de style tablette serait plus adéquat. En définitive, iTunes LP est un format prometteur qui n'a pas encore exploité tout son potentiel.
iTunes 9 : du nouveau pour la synchro
Quoi de neuf dans iTunes au niveau de la synchronisation avec l'iPod ou l'iPhone ? Au menu de la version 9, on trouvera principalement une nouveauté destinée aux utilisateurs d'iPod Touch et d'iPhone. Couplée à la mise à jour 3.1 de l'iPhone OS, iTunes 9 permet en effet de réorganiser ses applications directement depuis iTunes. Plutôt fastidieuse à partir du moment où on dispose d'un grand nombre d'applications installées, cette tâche se retrouve grandement simplifiée depuis son ordinateur. L'interface de synchronisation affiche une vue d'ensemble des différents écrans de l'iPhone/iPod Touch et permet de faire glisser des applications directement depuis la liste de celles-ci vers un des écrans. On peut également réorganiser les icônes comme on le ferait depuis l'écran du baladeur. Deux possibilités exclusives à l'interface d'iTunes améliorent grandement le confort. Vous pouvez ainsi sélectionner plusieurs applications simultanément et les passer d'un écran à l'autre, et même modifier directement l'ordre des écrans. Plutôt pratique et rapidement indispensable pour les gros consommateurs de l'App Store. Du côté de la synchronisation de la musique, on note une amélioration : celle-ci peut désormais être affinée en ne synchronisant que certains artistes ou genres, en plus des listes de lecture déjà sélectionnées.Genius : quand iTunes fait le DJ
Introduite avec la version 8, la fonctionnalité Genius s'inspire de technologies comme l'audioscrobbling de Last.FM pour mettre en commun les bibliothèques de tous les utilisateurs iTunes (sur la base du volontariat) afin de vous renvoyer des listes de lectures censées être cohérentes. Par exemple, créer une liste Genius à partir d'un morceau des Beatles devrait logiquement vous jouer des titres d'artistes du même genre tels que les Rolling Stones ou les Who. La technologie est d'autant plus pertinente que de nouveaux utilisateurs renvoient les informations sur leur bibliothèque.iTunes 9 apporte une amélioration à Genius : la création de Genius Mixes, une série de programmes non-stop accessibles en un clic depuis une interface dédiée. Les différents mixes sont créés à partir des informations Genius envoyées depuis votre bibliothèque et se matérialisent sous la forme d'une mosaïque de stations, sur lesquelles vous n'aurez qu'à cliquer pour démarrer la lecture. En soi, la fonctionnalité n'apporte rien par rapport à ce qui était déjà possible avec Genius : il s'agit tout au plus d'un accès plus rapide à des mixes réalisés avec la technologie (qui s'avère du reste assez pertinente). On retrouve les mixes Genius sur l'iPod Nano 5G et sur l'iPod Touch 3G (mais pas sur l'iPhone ou l'iPod Classic !)
Conclusion
Au final, que penser du nouvel iPod Nano ? Indéniablement, il s'agit de la nouveauté la plus séduisante dans la gamme présentée récemment par Steve Jobs. Les autres iPod bénéficient au mieux d'améliorations des performances (les iPod Touch 32 et 64 Go), au pire d'une simple évolution de leur robe ou de leur capacité. Du côté du Nano, on a droit à une évolution cosmétique qui pourra plaire ou déplaire (le passage à la finition brillante et à des couleurs moins pastel), un écran un peu plus grand, une nouvelle fonctionnalité majeure (la capture vidé) et l'intégration en standard de fonctionnalités qui nécessitaient des achats supplémentaires auparavant !
Bien entendu, le bilan n'est pas positif à 100% : la capture vidéo apporte un plus, mais ne devrait pas satisfaire de besoins autres que la publication de petites vidéos destinées à YouTube ou Facebook. En outre, Apple s'est visiblement battu pour insérer un capteur sur une si petite surface et le résultat laisse à désirer : on aura facilement tendance à recouvrir l'objectif de ses doigts si on n'y fait pas attention. Toutefois, s'il ne s'agit pas de la fonctionnalité du siècle, il s'agit d'un ajout plutôt bienvenu, qui vient compléter un éventail de fonctionnalités désormais exhaustif : il aura fallu attendre 8 ans pour voir un iPod intégrer enfin un dictaphone et un tuner FM sans accessoire externe, mais on ne va pas cracher sur ces améliorations maintenant qu'elles sont présentes. Pour le reste, on retrouve tout ce qui nous avait déjà séduits sur les précédents Nano : un design agréable, léger et pratique (même si le Nano 3G a été injustement fustigé à l'époque), une autonomie largement satisfaisante et une très bonne qualité d'écoute (à condition de se procurer d'autres écouteurs que ceux livrés en standard).
En ce qui concerne le jukebox iTunes, qui profite également de sa mise à jour annuelle, le bilan est plus mitigé. Au rang des points positifs, on appréciera le partage à domicile qui offre enfin la possibilité de copier des titres entre plusieurs bibliothèques (à condition que celles-ci soient des ordinateurs autorisés du même compte iTunes). Les utilisateurs d'iPod Touch ou d'iPhone apprécieront également la possibilité de réorganiser leurs écrans d'accueil depuis le logiciel, ce qui s'avère nettement moins fastidieux que sur l'appareil lui-même. On reste plus réservé sur les évolutions de l'interface et sur le format iTunes LP, une solution prometteuse pour retrouver l'aspect visuel des albums, perdu avec la dématérialisation. Le contenu est agréable, mais l'interface d'iTunes n'est sans doute pas le meilleur endroit pour en profiter. Le même jour, l'autre Apple sortait de très belles rééditions des albums des Beatles dans des emballages cartonnés. Les livrets sont superbes et agrémentés de nombreuses photos, et le son remastérisé est une merveille. Bref, il y a encore du chemin à faire avant de remplacer les albums physiques. L'hypothétique « iTablet » apportera peut-être une réponse plus satisfaisante. Au final, iTunes 9 n'est pas tant une révolution qu'une évolution qui ajoute encore plusieurs couches à un logiciel qui devient un peu massif au niveau de son interface et de ses fonctionnalités. Il reste un moyen agréable de gérer sa bibliothèque multimédia, mais on se prend à rêver d'une version qui ferait table rase du passé, comme Apple a su le faire avec Quicktime X ou iMovie. Il est peut-être temps de porter un regard neuf sur iTunes. Un vœu pieux pour la version 10 (ou X) ?
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