Après les premières séries V et V+ concoctées en partenariat avec Intel, Kingston s'apprête donc à renouveler sa gamme avec des SSD qui conserve les appellations V et V+. La première est destinée au grand-public quand la seconde est davantage orientée vers les professionnels et les utilisateurs exigeants. C'est cette dernière série que nous allons tester aujourd'hui, à travers un modèle de 128 Go. L'intérêt de ce produit réside dans le tout nouveau contrôleur utilisé par Kingston dans ses SSD : un modèle issu de chez Toshiba prend la place de celui d'Intel. Pourquoi un tel revirement de situation ? Quelles performances pour ce nouveau contrôleur ? Toutes les réponses dans les lignes qui suivent !
Sommaire :
Du rififi avec Intel
Loué par de nombreux tests dont le nôtre, le Kingston V-Series était pourtant promis à un avenir très intéressant, du fait de son faible coût et de ses performances plus que correctes. Mais Intel n'a jamais voulu fournir de firmware TRIM à Kingston pour ses SSD, si bien que le constructeur américain a purement et simplement abandonné un produit pourtant prometteur, refusant de fournir à ses clients des disques sans la fonction TRIM. Les difficultés d'Intel à suivre les cadences de productions imposées par la demande ont probablement fini de consommer la rupture et poussé Kingston vers un nouveau partenaire.
Un nouveau partenaire : Toshiba
Au niveau de la mémoire utilisée par Kingston, difficile d'obtenir des informations précises de la part du constructeur : les fournisseurs sont multiples et les puces sont gravées en 34 nm. Toutes sont de type MLC, ce qui ne constitue pas une surprise. Les débits annoncés par Kingston sont pour l'heure inconnus, mais en recoupant diverses sources, on peut s'attendre à une réelle surprise : si le débit en lecture semble assez classique (230 Mo/s), le débit en écriture semble lui impressionnant, puisqu'on peut lire ça et là que les 150 Mo/s sont atteints ! Nous vérifierons les performances de ce SSD via quelques tests, synthétiques tout d'abord, puis applicatifs.
Un SSD seul ou vendu en kit
Ce SSD de 128 Go n'est pas le seul modèle de la série. Kingston commercialise en fait 4 SSDNow V+ G2, dont les tailles vont de 64 Go (pour un peu moins de 200 euros hors taxe) à 512 Go (pour une rondelette somme de 1166 euros hors taxe). Il est vendu seul ou accompagné d'un kit qui comprend un câble SATA, un connecteur d'alimentation Molex vers SATA, un adaptateur métallique vers un emplacement 3"1/2 et un logiciel permettant d'effectuer une migration de votre ancien disque dur vers le SSD de Kingston (basé sur le logiciel Acronis True Image). En plus de ces éléments déjà présents dans les kits fournis avec les premières générations, Kingston a ajouté un boîtier destiné à accueillir le SSD. Pour en faire un disque dur amovible ? Pourquoi pas, le SSD se prête bien à une utilisation nomade, de par sa légèreté, sa résistance au choc et ses dimensions réduites. Mais combien de personnes utilisent des racks amovibles avec leur SSD ? L'utilisation la plus probable est liée à la procédure de migration pour un ordinateur portable : placez votre SSD dans son boîtier, reliez-le en USB 2.0 à votre portable, effectuez la migration puis placez votre SSD dans votre portable.Les performances du SSDNow V+ G2
Les arguments marketing employés par Kingston et l'ensemble des constructeurs de SSD sont bien rodés : un démarrage et une extinction de Windows plus rapide, des applications qui se lancent plus rapidement, des performances en lecture supérieures... Le disque dur passe pour un véritable ancêtre ! Nous avons donc mené une petite série de tests afin de vérifier, dans la pratique, quels étaient les gains apportés par le remplacement du disque dur par le SSD de Kingston.- Alimentation Corsair TX850W,
- Carte-mère Asus Rampage II Extreme (BIOS 1406),
- Processeur Intel Core i7 920 2,8 GHz,
- Mémoire vive 2 Go DDR3-1066,
- Carte graphique NVIDIA GeForce 8500GT
Crystal Diskmark 2.2.0
Ce logiciel permet de réaliser des tests de lecture et d'écriture séquentielles et aléatoires sur notre SSD de test. La lecture et l'écriture séquentielles sont réalisées à partir d'un fichier de 100 Mo, tandis que les tests aléatoires ont lieu avec des fichiers de 512 Ko et 4 Ko. Voici les résultats de ces tests :Test séquentiel - Lecture d'un fichier de 100 Mo
Test séquentiel - Ecriture d'un fichier de 100 Mo
En lecture séquentielle d'un fichier de 100 Mo, le nouveau SSD de Kingston est tout d'abord bien plus rapide que son ancêtre de première génération. Le SSD Intel parvient tout de même à lui damer le pion dans ce domaine, pour quelques Mo/s. Au passage, le débit attendu de 230 Mo/s est effectivement observé. En écriture, le résultat se passe de tout commentaire : c'est impressionnant ! Le SSD Kingston se permet des performances tout simplement doublées par rapport au SSD d'Intel. On est en fait à un niveau de performances situé entre les X25-M et X25-E de la marque, c'est à dire ce qui se fait de mieux en la matière. Le débit de 150 Mo/s pressentis sont donc bien au rendez-vous.
Test aléatoire - Lecture d'un fichier de 512 Ko
Test aléatoire - Ecriture d'un fichier de 512 Ko
En lecture aléatoire de fichiers de 512 Ko, les performances du disque dur Seagate chutent de plus de 50%. Celles des SSD diminuent également, mais de manière moins prononcée. Encore une fois, le PostVille reste au-dessus en lecture, alors que les performances du SSDNow V+ G2 sont 5 fois supérieures à celles du disque dur Seagate. En écriture, le nouveau contrôleur de Toshiba fait des merveilles, avec un débit qui ne chute pas par rapport à l'écriture séquentielle. Réellement impressionnant, alors que l'écriture de petits fichiers était il y a encore peu le point noir des disques SSD.
Test aléatoire - Lecture d'un fichier de 4 Ko
Test aléatoire - Ecriture d'un fichier de 4 Ko
Appuyons donc là où ça fait mal avec des fichiers d'une taille encore plus petite. Ici, le nouveau SSD de Kingston ne se distingue pas vraiment de ses concurrents, là où le disque dur est vraiment à la peine. L'ancienne génération de SSDNow reste même en tête, devant son petit frère et le Postville d'Intel. Que ce soit en lecture et en écriture, d'excellentes performances donc, mais pas de réelles surprises.
HDTach 3.04 - Taux de lecture moyen
HDTach 3.04 - Temps d'accès au disque
Suite des tests synthétiques avec HDTach, qui teste ici à la fois la vitesse moyenne en lecture et le temps d'accès au disque, élément important pour les performances globales et la réactivité de la machine. Comme nous l'avions vu avec le test de lecture séquentielle sous Crystal Diskmark, le SSD Intel reste légèrement au-dessus de celui de Kingston, lui-même un peu plus performant que le SSDNow de première génération. Notez que les performances en lecture sont doublées par rapport à un disque dur classique comme celui de Seagate. Concernant le temps d'accès, aucune surprise : comme tout bon SSD qui se respecte, il ne faut que 0,1 ms pour accéder à un secteur du disque, performance rendue possible grâce à la mémoire NAND Flash qui les équipe.
Tests applicatifs : Mediacoder
Tests applicatifs : Winrar
Si ces tests synthétiques sont plus que flatteurs pour le disque SSD de Kingston, qu'en est-il lorsqu'il s'agit de test plus proche de l'utilisation de tous les jours ? Nous avons effectué une conversion d'un fichier de 700 Mo en H.264 avec un bitrate de 800 Kbps grâce au logiciel Mediacoder, ainsi qu'une compression d'un dossier de 972 Mo contenant tout type de fichiers avec le très connu Winrar. Les résultats sont sans appel : les différences entre les disques SSD sont minimes. Elles sont par ailleurs identiques à celles du disque dur de Seagate. L'unité de stockage, quelle qu'elle soit, n'est donc pas le facteur limitant dans ces opérations et le passage du disque dur au SSD n'apporte ici aucun gain.
Lancement de Windows
Fermeture de Windows
Si la conversion et la compression ne semblent pas mettre en valeur le SSD, le temps de mise en route et d'extinction de Windows montre quant à lui le gain apporté par le SSD dans le domaine. La différence est notamment particulièrement importante pour l'extinction, qui prend quasiment deux fois moins de temps avec le SSD. A l'usage, c'est réellement agréable. Pour rappel, c'est Windows 7 qui a été utilisé pour ce test.
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Un joli coup de la part de Kingston donc, d'autant que comme nous le pressentions lors de notre test du SSDNow de première génération, la marque semble encline à promouvoir le RAID 0 via la commercialisation de kit de 2 SSD. Une très bonne idée selon nous, notamment pour les disques de capacité réduite.
Pour ceux qui ne seraient pas tentés par le RAID 0 et qui souhaiteraient juste faire évoluer leur configuration, le kit de mise à jour proposé par Kingston est relativement intéressant : pour une dizaine d'euros supplémentaire, vous disposez d'un logiciel performant (Acronis True Image) qui vous permettra de migrer facilement vos données vers votre SSD. Les plus aguerris d'entre vous se passeront toutefois assez facilement de ce kit pour effectuer cette opération.
Enfin, quant au partenariat avec Toshiba, on peut dire qu'il semble tout à fait réussi. Pour autant, Kingston pourrait être tenté par d'autres constructeurs pour le contrôleur de ses SSD, comme Sandforce, qui a fait une apparition remarquée chez OCZ. L'avenir nous dira si le mariage Kingston-Toshiba est une affaire qui dure, mais en attendant, nous ne pouvons que vous conseiller le SSDNow V+ G2 issu de cette union, qui devrait arriver sur notre marché d'ici quelques jours, probablement le 25 janvier.
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