Test du TRENDnet TEW-673 GRU
Conception matérielle du produit
TRENDnet abandonne sa teinte bleue au profit d'une robe noire glossy qui n'apprécie pas vraiment les traces de doigt. Un autre point se remarque de suite : sur la partie supérieure du routeur, on trouve un petit écran couleur accompagné d'une croix directionnelle. Ce dernier affiche différentes informations, et permet d'effectuer quelques manipulations sans passer par l'interface d'administration Web de l'appareil.Dans l'ensemble, l'esthétique n'est pas extraordinaire. Le form factor fait dans le classique : on retrouve une coque qui nous propulse quelques années en arrière dans la mesure où la concurrence fait des efforts pour proposer des modèles nettement plus réussis (et souvent étudiés pour être placés à la verticale). Pour clôturer le chapitre du design, le mariage d'une bande vert pâle (collée en façade) avec le noir profond de la robe glossy n'est pas des plus heureux.
À propos de l'interface Web
Pour son routeur Wi-Fi n, TRENDnet propose une interface soignée et réactive. De plus, les différentes rubriques sont bien organisées. Pour peu que l'on soit habitué à ce genre d'appareil, la configuration ne pose pas le moindre problème... à condition d'être à l'aise avec la langue de Shakespeare ! En effet, le dernier firmware en date ne propose pas d'interface traduite en Francais. Dommage. Un point positif limite les dégâts : la prise en mains de l'interface est assez aisée (pour les anglophones), même si cela s'explique aussi par l'absence de certaines options que l'on attendait au tournant. À titre d'exemple, les deux ports USB ne sont pas configurables depuis les menus Web. Exit donc serveur FTP autonome, serveur d'impression, ou au serveur multimédia DLNA. Autre petit souci : après validation des données dans l'interface, il faut patienter plus de 40 secondes (reboot ?) pour que les données soient prises en compte.Redirection de ports et DMZ
Ces deux fonctionnalités se trouvent dans la rubrique « accès ». Commençons par la redirection de ports (nommé virtual server). Cette fonctionnalité permet d'ajouter des règles qui redirigent les requêtes entrantes vers un appareil présent sur le réseau local. L'option est principalement utilisée pour permettre à des utilisateurs distants d'accéder à un serveur Web ou FTP personnel. Par défaut, 10 serveurs virtuels sont pré renseigné dans l'interface. Chacun d'eux est configuré pour les protocoles (et ports) les plus courants.Pour adapter la configuration à ces besoins, il suffit généralement de saisir l'adresse IP locale souhaitée. Tous les paramètres peuvent être modifiés, mais il est impossible de saisir plus de 10 redirections de ports. Cette limitation risque fort de poser des problèmes aux geeks qui disposent de nombreux appareils proposant des possibilités d'accès (Home Server, caméra IP, etc.).
Concernant la zone démilitarisée (DMZ) cette fois, les choses sont nettement plus simples. Ici, il suffit de saisir l'adresse IP d'une machine pour qu'elle soit directement exposée à Internet. En revanche, on a également droit au fameux temps d'attente de 40 secondes à chaque validation de paramètres. Attention, le DMZ facilite les configurations lorsqu'une machine héberge plusieurs serveurs, mais il pose aussi des problèmes de sécurité puisque dans ce cas, la machine est directement connectée à Internet (sans être protégée par le pare-feu).
Dns Dynamique
Les personnes qui disposent d'une adresse IP publique statique rencontrent des problèmes lorsqu'elles tentent d'accéder à leur réseau local depuis Internet (pour contrôler une machine avec VNC, partager un serveur FTP, ou accéder à une caméra IP, par exemple). Pour contourner ce problème, comme avec la plupart des modèles concurrents, il est possible de paramétrer une redirection de DNS. Dans la pratique, une fois que tout est en place, l'adresse http://monserveur.servicedns.com (le nom de domaine varie en fonction du prestataire) pointe vers l'IP publique de votre réseau, même lorsque cette dernière a été fraichement modifiée par le fai.Sorti de la boite, le routeur est compatible avec trois services de redirection. Les deux blockbusters que sont DynDns et No-Ip sont bel et bien de la partie. Ils sont complétés par EasyDns. Pour ce qui est des options cette fois, TRENDnet se limite au strict minimum. On peut saisir le nom d'utilisateur, le domaine ainsi que le mot de passe. Parfois, la concurrence propose de choisir la fréquence qui sépare les rafraichissements, mais cette option n'est pas présente ici.
Un pare-feu paramétrable ainsi qu'un module de filtrage
Le TEW-673 GRU intègre un pare-feu paramétrable. Par défaut, trois règles ont été saisies par les développeurs de TRENDnet. Ces dernières sont surtout données à titre d'exemple, il est possible de les modifier intégralement. Dans les grandes lignes, on peut gérer des listes blanches ou noir d'IP ou de plages d'IP. Seuls les utilisateurs avancés devraient parvenir à trouver une utilité à ce module.Pour compléter ce pare-feu, à défaut de contrôle parental, il est possible d'utiliser un module de filtrage. Ce dernier propose de bloquer l'accès à des ports, adresses MAC, URL et domaines à un ou plusieurs utilisateurs du réseau local. Cette fois encore, la rubrique ne sera pas à mettre entre toutes les mains.
Un écran de contrôle LCD
Les ingénieurs de TRENDnet ont décidé d'intégrer un petit écran de contrôle LCD (couleur) sur la partie haute de l'appareil. Ce dernier propose quatre fonctions principales. Tout d'abord, il affiche des informations diverses sur l'état du routeur. À titre d'exemple, on peut visualiser les adresses Mac ou IP, l'état de la connexion sans fil, le numéro de firmware du routeur, la durée de fonctionnement depuis le dernier allumage ou redémarrage, etc.Ensuite, dans le menu des performances, quatre options sont proposées. Ces dernières permettent de sélectionner l'interface filaire ou sans fil souhaitée (Wi-Fi 2.4 et 5 GHz, connexions filaires, liaison Internet). Une fois l'adaptateur réseau choisi, des barres symbolisent la qualité d'émission et de réception.
Autre menu autre but : contrairement à ce que son nom indique, la rubrique « paramètres » donne surtout accès à un ensemble d'informations relatives au routeur. En vrac, on peut par exemple consulter la liste des appareils connectés ainsi que la date et l'heure du routeur. Seules deux actions sur le routeur sont possibles depuis ce menu : on peut effectuer un reset, ou revenir aux réglages d'usine... Autant dire que l'écran ne permet pas de se passer de l'interface Web lors des séances de configuration. Enfin, le menu WPS est là pour faciliter la configuration des réseaux sans fil (pour peu que la carte réseau gère ce système d'authentification). En réalité, dans ce cas, l'affichage ne sert pas à grand-chose puisqu'à l'instar des appareils concurrents, le TEW-673 GRU est également doté d'un bouton permettant d'entrer en mode WPS (configuration Wi-Fi automatique).
Au final, on a plus l'impression d'avoir affaire à un gadget sauce Sideshow qu'à une interface vraiment utile. Si tout fonctionnait à la perfection, on aurait tout de même pu apprécier la friandise, mais deux points gâchent un peu la fête. Tout d'abord, les quatre touches directionnelles dépourvues de bouton central de validation ne sont pas pratiques du tout. Tantôt les croix doivent être utilisées pour naviguer dans les menus, tantôt pour valider. Au final, on ne s'y retrouve pas vraiment. D'autre part, à chaque « clic », la sensation n'inspire pas confiance. Enfin, nous déconseillons fortement d'installer le dernier firmware en date (v1.00.36) : cette révision semble poser quelques problèmes d'affichage avec l'écran LCD.
Deux ports USB : oui, mais...
Les ingénieurs de TRENDnet ont intégré deux ports USB situés sur la partie arrière de l'appareil. Avec les meilleurs routeurs, il est possible de connecter un support de stockage pour partager son contenu via Samba (sur le réseau local) ou via FTP (sur Internet). Malheureusement, le TRENDnet TEW-673 GRU ne supporte pas ces protocoles nativement. Ce routeur s'appuie sur un système similaire à celui qui équipe le DIR-825 de D-Link. Pour que tout fonctionne, il faut installer un utilitaire sur son ordinateur. Ce dernier crée alors deux ports USB virtuels sur la machine hôte dont l'emplacement physique se trouve sur le routeur.Ce procédé présente des inconvénients multiples. Tout d'abord, les périphériques USB ne peuvent pas être utilisés par plusieurs personnes en même temps. D'autre part, le périphérique de stockage ne peut pas être utilisé depuis l'Internet (ce qui est le cas lorsqu'un serveur FTP est intégré au routeur). Enfin, pour que le système fonctionne, il faut installer un utilitaire ... qui est uniquement disponible pour Mac et Windows. Les personnes qui utilisent des systèmes alternatifs ou des appareils mobiles (iOS, Android) devront donc faire une croix sur le partage de fichiers.
Conclusion
Le routeur de TRENDnet est assez décevant. Pourtant, les premiers indicateurs étaient plutôt bons. Même si le look est loin d'être extraordinaire, la finition est globalement bonne et l'engin semble robuste. Du côté de l'interface Web, TRENDnet propose des panneaux de configuration soignés, réactifs et bien organisés. Malheureusement, lorsqu'on pousse l'expertise, les choses se gâtent rapidement. Du côté de l'interface, on s'aperçoit vite qu'il faut patienter 40 secondes à chaque modification de paramètres. Autre point et non des moindres : les non-anglophones n'auront peut-être pas le loisir d'être confrontés au temps d'attente puisque l'interface est uniquement disponible en anglais ! D'autre part, la gestion de l'USB s'avère être décevante. Au lieu d'un utilitaire à installer sur PC ou Mac, on aurait préféré que TRENDnet implémente un vrai serveur d'impression et surtout, un module de partage de fichiers via FTP ou Samba.Autre point qui fâche : les débits du module Wi-Fi s'avèrent décevants à longue distance, à plus fortes raisons lorsqu'on utilise l'adaptateur Wi-Fi n de TRENDnet (TEW-664UB) qui devrait pourtant donner les meilleurs résultats. Enfin, l'écran de contrôle qui part d'une bonne idée ne convainc pas. Les touches directionnelles ne sont pas pratiques (pas de touche de validation), leur contact n'inspire pas confiance et les fonctionnalités proposées ne sont pas extraordinaires. De plus, le dernier firmware en date semble poser des problèmes d'affichage sur ce même écran. Le prix aurait éventuellement pu faire pencher la balance du bon côté, mais ce n'est pas le cas puisque ce routeur est proposé à un prix supérieur à l'AirPort Extreme, ou au WRT610 N, deux pointures de ce comparatif.