Test de la Klipsch The One II : une petite enceinte Bluetooth sédentaire de référence

Alban Amouroux
Par Alban Amouroux, Spécialiste Audio Vidéo.
Publié le 20 octobre 2019 à 09h06
Qu'attend-on d'une enceinte Bluetooth ? De la simplicité, pas trop d'encombrement et un prix très accessible. L'enceinte Bluetooth est vue la plupart du temps comme une façon de sonoriser une pièce sans trop s'attarder sur les qualités sonores. C'est presque un produit de grande consommation. Klipsch, spécialiste américain du son depuis plus de 70 ans, a pris le problème dans l'autre sens avec la petite enceinte The One II.

Il est entendu qu'une grande partie des consommateurs ne veut plus entendre parler de chaîne hifi et des gros appareils occupant trop de place dans le salon. Certains veulent aussi éviter le WiFi et tout ce que cela peut engendrer en termes de complexité ou de stabilité lorsqu'on ne maîtrise pas son réseau. Le Bluetooth, malgré ses limites en termes de débit, est une bonne solution. On ne peut pas faire plus simple qu'une connexion point à point entre un smartphone et une enceinte.

L'offre d'enceintes Bluetooth regorge de solutions à tous les prix, surtout très bas. Difficile de se distinguer et d'apporter quelque chose de neuf. Klipsch est resté à bonne distance de ce créneau. La marque a choisi celui de l'enceinte Bluetooth qualitative, et donc forcément un peu plus cher que ce qui se pratique habituellement. Ce surplus doit se justifier. C'est déjà le cas à travers une présentation néo-rétro très bien réalisée. Mais aussi avec des capacités de reproduction sonore qui ne vous feront pas regretter votre ancienne mini-chaîne partie à la déchetterie.

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Une finition rétro en héritage

Pour faire sortir du lot toutes ses enceintes Bluetooth et WiFi, Klipsch leur a appliqué un design rétro inspiré de ses enceintes sorties dans les années 50. La marque a même nommé cette série Heritage. On ne peut pas être plus clair. Pour commencer, la caisse est en bois et non en vulgaire plastique. Deux finitions sont disponibles : en noyer clair ou en noir mat. Seul le bois des faces inférieures et supérieures est visible. Tout le pourtour de l'enceinte est recouvert d'un tissu à l'ancienne. Sur la version noyer, le tissu est gris strié ; sur la version noire il est quadrillé de noir et de blanc. Le côté rétro se retrouve sur le gros badge appliqué en façade et reprenant un ancien logo Klipsch avec une police d'écriture toujours très fifties.

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A l'intérieur, 60 Watts s'occupent d'amplifier deux larges bandes de 57 mm en stéréo et un woofer central de 114 mm. L'enceinte repose sur de gros pieds en métal. La face supérieure accueille un bandeau métallique sur lequel sont regroupées les touches et les leds de statut. Le premier potentiomètre est celui du volume. Le second sert à basculer entre les deux entrées. Il y a enfin le commutateur de mise en route. Deux leds indiquent quelle est la source en cours d'écoute. Elles clignotent rapidement lorsque l'on varie le volume sonore. Celle du Bluetooth clignote lentement tant que la One II est en mode association.

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Un autre bandeau métallique est présent à l'arrière. On y trouve la prise d'alimentation et le port mini-jack 3.5 mm pour relier une source auxiliaire de niveau ligne. Il est possible de brancher toute source analogique. Ce pourra être par exemple : un smartphone ou une tablette, un baladeur (DAP), une platine vinyle avec son propre pré-amplificateur RIAA, un téléviseur, un ordinateur via une carte son ou un DAC USB , etc. Klipsch livre un cordon mini-jack/mini-jack pour que vous puissiez profiter immédiatement de cette entrée auxiliaire.

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Association Bluetooth... et puis c'est tout

À part associer son smartphone à la Klipsch The One II, il n'y a rien d'autre à faire. Pas même des réglages cachés ou un mode expert. Voilà qui rassurera ceux à la recherche d'un système ultra simple et prêt à l'emploi. A l'allumage de l'enceinte, celle-ci est automatiquement en mode association. Notre smartphone l'a vue immédiatement, quelques secondes plus tard nous écoutions déjà un premier morceau.

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Cette simplicité va plaire, c'est évident. Il est facile de s'habituer aux manques et aux raccourcis, même si nous sommes habitués à tester souvent des enceintes connectées très (trop) complètes. Cependant, il y en a quelques-uns qui nous ont irrités. Nous comprenons les choix qui ont été faits pour ne pas compliquer inutilement l'enceinte, ni augmenter son prix.

Tout d'abord, il est étonnant d'avoir choisi un potentiomètre pour basculer entre deux sources seulement. Un simple commutateur aurait suffi. Klipsch a sûrement souhaité conserver une certaine cohérence avec les autres modèles Heritage.

Un peu plus embêtant à notre avis : il manque un témoin de volume. On ne sait pas à quel niveau on se trouve lorsqu'on lance la musique. Et cela pour une bonne raison : le potentiomètre de volume est indépendant de la commande de volume depuis le smartphone en Bluetooth. Par exemple, des petites leds tout autour du bouton de volume auraient pu nous indiquer l'état actuel.

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Justement, ce doublon entre le volume physique sur la One II et le volume via le smartphone est un peu perturbant. Si le volume est très bas sur l'enceinte, on peut monter autant que l'on veut depuis le smartphone, le volume maximal restera celui sur l'enceinte. Alors, on pourrait imaginer toujours mettre à fond. Mauvaise idée ! Dans ce cas, d'une part on monte le bruit de fond de l'enceinte qui devient audible sous la forme d'un souffle gênant. D'autre part, si l'on bascule sur l'entrée auxiliaire sans avoir pensé à baisser le volume physiquement, on va se retrouver avec le son à fond dans les oreilles.

Ce mode de fonctionnement n'est pas rédhibitoire à l'usage. On s'en sort très bien une fois habitué à ces contraintes somme toute très limitées au regard des excellentes qualités de restitution offertes par la One II.

Le son à l'américaine en mode miniature

Nous avons effectué notre séance d'écoute en Bluetooth depuis un smartphone Sony Xperia puis en filaire via un Mac associé à un DAC USB Pro-Ject. Dans les deux cas, la source était notre playlist de test Tidal habituelle. Dès les premières notes, nous avons pu déceler une intéressante signature sonore de la part de la One II : un son à l'américaine, avec les basses en avant, des basses bien rondes. Malgré tout, elles ne sont pas trop exubérantes. Bien moins que certains casques qui en font souvent des tonnes. Le grave en avant est quelque chose qui plaît aujourd'hui. Avec la One II, vous ne serez pas déçu. Elles ne descendent pas extrêmement bas en fréquence, elles se concentrent sur les fréquences principales de la batterie ou celles largement utilisées dans les musiques électroniques. Les graves sont dynamiques, bien tenus. Il leur manque un peu d'assise difficile à obtenir dans une si petite enceinte. La tenue en puissance est excellente, même à fort volume le grave ne talonne pas.

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Le résultat global est vraiment très plaisant à l'écoute. L'album Boys & Girl de Deluxe défile et nous profitons d'une belle neutralité dans le médium/aigu. La voix comme les instruments sont reproduits avec finesse et précision, sans jamais en rajouter. Ils ne sont pas projetés, mais bien intégrés à un ensemble dépassant les limites de l'enceinte. Un effet de profondeur se fait ressentir avec un semblant d'étagement des plans confirmant l'aération dans la restitution. L'effet stéréophonique existe, même s'il est très limité. Les résonances de la basse de Marcus Miller dans le haut grave/bas médium sont très bien rendues, une qualité rare sur de petites enceintes. L'extrême-aigu est écourté, il manque de l'information en haut. Basculons maintenant en liaison filaire.

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Passage en mode manuel avec le réglage du volume sur l'enceinte. Nous réglons la One II pour revenir au niveau sonore identique à celui en écoute Bluetooth. Évidemment, tout respire encore mieux. Les micro-détails apparaissent, ceux qui contribuent à saisir le cadre de l'enregistrement. Tout est plus précis, plus ciselé, avec un soupçon d'ouverture supplémentaire. La One II est avant tout une enceinte Bluetooth, mais elle pourrait très bien être choisie uniquement pour son mode « enceinte active » via la liaison filaire.

Une enceinte Bluetooth haute-fidélité

La Klipsch The One II est une enceinte Bluetooth qui pourra remplacer facilement une mini-chaîne dépassée ou pour débuter dans l'audio. Elle n'a pas les mensurations d'une enceinte nomade et encore moins la batterie nécessaire. Avec ses 3,86 kg, la One II est une enceinte sédentaire aux fonctions ultra simplifiées. Elle vous facilitera la vie en se reposant essentiellement sur votre smartphone en tant que source sonore. En complément, l'entrée auxiliaire pourra accueillir la source de votre choix.

La One II délivre un son étonnant dans un volume aussi petit grâce à ses cinq membranes. La signature sonore est tout à fait dans l'esprit Klipsch, avec un grave conséquent et une belle ampleur. La qualité du médium/aigu très neutre lui donne ce rendu hifi que l'on trouve rarement sur une enceinte Bluetooth et même sur bon nombre d'enceintes WiFi. Reste à vous habituer à son style. Certains vont adorer, car cela cadre parfaitement avec leur décoration rétro. D'autres pourront trouver la finition bois et tissu un peu trop désuète. Il serait dommage de se priver de ses qualités pour cette raison !

Klipsch The One II

9

Les plus

  • Rendu très HiFi
  • Tenue du grave
  • Finition rétro
  • Entrée auxiliaire

Les moins

  • Manque d'extrême-aigu
  • Absence des codecs Bluetooth Hi-Res
  • Aucun indicateur de volume

Audio9

Ergonomie7

Finitions10


Alban Amouroux
Par Alban Amouroux
Spécialiste Audio Vidéo

Journaliste-testeur audio / vidéo / multiroom / home cinema / AV pro / studio chez Clubic, Qobuz, Sonovisionmag et Multiroom

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molotofmezcal

Même si c’est pas donné (299e visiblement) pour ce que c’est on peut dire qu’elle a indéniablement de la gueule cette petite enceinte , autant sur le design que sur la qualité de finition apparemment.
En revanche la gestion du volume ne semble pas terrible en effet, d’autant que sur ce genre d’enceinte c’est quand même primordiale d’être ultra fonctionnelle.

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