La plateforme de crypto chinoise Binance a sorti l’artillerie lourde pour s’implanter durablement en Europe. Son P.-D.G., Changpeng Zhao, a choisi la France pour présenter un nouveau registre décentralisé et un programme d’éducation en ligne sur les crypto-monnaies.
Le projet, baptisé « Objectif Lune », promet 100 millions d’euros à des fins de recherche et d’éducation sur la blockchain. Une générosité vue par certains comme de l'opportunisme.
Tapis rouge pour Binance à Bercy
Dans le milieu crypto, on le surnomme « CZ ». Le milliardaire chinois ChangPeng Zhao s’est entretenu avec Cédric O, Secrétaire d’État chargé du numérique en France. Le but de cette conférence est clairement d’étendre le pouvoir de Binance, une des plus grandes plateformes d'échange de crypto-monnaies, en France et en Europe. La stratégie de la plateforme d'échange est de faire les yeux doux à la France pour obtenir une régulation.
Le projet à 100 millions d’euros comporte plusieurs branches. D’abord, Binance souhaite créer un centre de recherche et de développement (R&D) sur le territoire français, ainsi qu'un registre permettant la régulation des actifs électroniques. Un programme de formation en ligne sur les crypto-monnaies a aussi été évoqué, en partenariat avec France Fintech et Ledger, une start-up française qui commercialise des portefeuilles crypto physiques.
Notons bien qu'il s’agit seulement d’une promesse de don et qu'aucun accord n'a été signé pour l'instant. En voulant séduire la France, Zhao ne cache pas son ambition de s’implanter dans d’autres pays européens. Binance a installé son siège social en Irlande en septembre dernier. Un choix évident dû à la fiscalité avantageuse du pays pour les entreprises internationales – bien que Dublin ait récemment décidé d'augmenter son taux d'imposition.
Derrière cette somme, l’objectif de régulation de Binance
Binance n’est pas encore régulée par l’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers. C’est un détail d'important pour l’entreprise qui souhaite gagner des parts de marchés et s’implanter durablement en Europe. L’ambition du géant chinois est d’obtenir un statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN). Les autorités financières françaises, longtemps suspicieuses envers les crypto-monnaies, ne distribuent par ce sésame facilement. Ceci explique en partie pourquoi Changpeng Zhao a promis cette somme rondelette.
Sa rencontre avec Cédric O a par ailleurs provoqué une controverse puisque certains acteurs du milieu crypto français se sont sentis mis à l’écart. Paymium, une plateforme pionnière du bitcoin, a souligné l’absence d’entreprises de l’Hexagone à cette conférence, alors que le projet est présenté comme un développeur d’activité « à la française ». En résumé, il a semblé injuste à certains que Bercy fasse tous les honneurs à un investisseur étranger, alors que des entreprises françaises travaillent dans le domaine depuis une décennie.
- currency_bitcoin+500 cryptomonnaies
- inputdépôt min : 1 dollar
- price_changeFrais de trading : 0,10%
- gavelRégulation : PSAN France
Source : CoinTelegraph