Ces derniers temps, NVIDIA commençait à prendre un certain retard sur son concurrent AMD sur le secteur des PC mobiles. Les Radeon Mobility HD 5000 mettent à mal une série des GeForce 300M qui n'a que trop peu évolué face à la série 200M. Dans cette ambiance moribonde, la firme au caméléon a tout de même fait naître une réelle nouveauté dans le domaine de la puce graphique mobile, avec la technologie Optimus.
C'est donc sur cette note positive que la firme a tout d'abord insisté, arguant fièrement apporter enfin une solution « pour des PC portables performants et très autonomes ». Une solution d'avenir pour NVIDIA, car d'après leurs études internes, le nombre de notebooks équipés d'une solution graphique dédiée égalera, puis dépassera celui des modèles qui ne sont dépourvus, et ce, dans une année seulement. Notez que cette étude ne comprend pas les ventes de netbooks, pourtant encore très nombreux dans nos étales...
S'en est suivi la liste des constructeurs ayant adopté sa technologie Optimus, en promettant qu'elle sera effectivement prise en charge dans les portables (sous Windows), ce qui ne fut pas toujours le cas précédemment. Sont présents tous les grands noms du genre, à l'exception d'un seul : HP, qui n'est autre que le premier fournisseur mondial de notebooks. Cela fait un peu désordre, d'autant plus qu'à défaut de donner les véritables raisons de ce désamour, les représentants de NVIDIA se sont contentés de stigmatiser le choix du constructeur américain, pourtant leader dans son domaine.
Revenons donc aux nouveautés présentées par NVIDIA lors de cette conférence de rentrée. Comme nous le disions en introduction, la série des GeForce 400M est basée sur l'architecture Fermi : plusieurs mois après AMD, le support de DirectX 11 est donc enfin assuré pour toutes les puces de la série.
Ces dernières sont au nombre de 7 et se répartissent dans deux gammes distinctes, les GT 400M et les GTX 400M, ces dernières étant destinées aux utilisateurs enthousiastes, ou en d'autres termes, aux joueurs.
À première vue, les spécifications techniques distillées par NVIDIA laissent entrevoir un net gain de performances par rapport à la précédente série des GeForce 300M et ce, dès l'entrée de gamme. NVIDIA annonce même 40% de performance supplémentaire en moyenne face à l'ancienne génération. Las, plutôt que de nous présenter des exemples mettant en avant les progrès réalisés depuis la précédente gamme ou de confronter ses nouvelles puces à celles de la série Mobility HD 5000 d'AMD, NVIDIA a préféré opposer les GeForce 400M à l'Intel HD Graphics. Une confrontation évidemment largement à l'avantage de NVIDIA et qui n'avait pas but que d'enfoncer des portes ouvertes : non, il n'est pas possible de jouer avec le HD Graphics d'Intel et cela, nous le savions déjà. Attendons donc les prochains tests qui devraient nous en apprendre plus quant au réel potentiel de ces nouvelles puces graphiques.
Si l'on peut regretter l'arrivée tardive de la mémoire de type GDDR5 dans la gamme des GT 400M (seule la GT 445 en est équipée), on se félicite de la prise en charge de l'HDMI 1.4a par l'ensemble de cette série... et cette série seulement, puisque les GTX 400M en sont dépourvues ! Il faudra atteindre la prochaine série pour voir cette connectique proposée sur tous les modèles...
Notez également que NVIDIA continue d'alimenter la confusion en choisissant la même dénomination pour deux puces bien distinctes : deux GT 445M différenciées par bien des caractéristiques techniques portent le même nom. À la question soulevée par ce choix, les responsables de la marque n'ont, pour le moment, donné aucune réponse.
Finalement, si cette nouvelle série apparaît très intéressante d'un point de vue technique (net gain de performance à prévoir, prise en charge d'Optimus généralisée...), on ne peut s'empêcher d'émettre quelques doutes sur la chaleur dégagée par ces puces et sur leur consommation.
Quelques indices étayent nos doutes, au premier rang duquel le manque d'information fournie par NVIDIA concernant le TDP de ses GPU. S'il est évident que cette information peut varier d'un modèle d'une certaine marque à celui d'un autre constructeur, il devrait être toutefois possible à NVIDIA de fournir un TDP de référence. Ce que la firme au caméléon se refuse à faire.
Autre élément d'importance, la finesse de gravure de ces nouvelles GeForce 400M, qui ne diffère pas de celle de la génération précédente et stagne à 40 nm. On s'aperçoit ensuite que la fréquence du GPU et des cœurs CUDA diminue au fur et à mesure que le nombre d'unités de calcul croit, probablement afin de conserver un TDP raisonnable. Lorsqu'on se rappelle enfin la chaleur qu'avaient gentiment apportée les premières puces Fermi dans nos bureaux durant nos tests (voir NVIDIA GeForce GTX 480 : DirectX 11 chez NVIDIA), on est en droit de se poser certaines questions.
Cette conférence aura également été l'occasion de présenter quelques modèles de portable des partenaires de NVIDIA : Acer, Toshiba, Medion, Asus et MSI étaient de la partie, alors que Lenovo, Dell ou encore Samsung équiperont également certains de leurs modèles de GeForce 400M. Acer et Asus avaient même emporté des portables compatibles 3D Vision, une technologie qui supporte dorénavant pas moins de 425 jeux, dont Mafia II et le futur Civilization V. Notez que tous les modèles de la série GeForce 400M supportent 3D Vision (et donc 3DTV), exceptées les GeForce GT 415M et 420M.
Côté disponibilité, il faudra attendre mi-septembre pour voir apparaitre les premiers portables équipés de GeForce 400M, et même mi-octobre pour les modèles compatibles 3D Vision, qui seront pour certains commercialisés en kit avec une paire de lunettes (ce sera le cas chez Acer et Asus).