L'idée fondatrice ? « Montrer ce qu'est vraiment la censure, en révélant toutes les adresses Web censurées, par pays, et protester contre la censure, au nom du fait qu'elle ne constitue jamais une bonne solution », clame le site Censorcheap.org.
Le fonctionnement est dont le suivant : l'internaute qui souhaite participer au projet installe sur sa machine l'extension CensorCheap. Lorsqu'au cours de sa navigation, il rencontre un message d'erreur (la fameuse page 404, ou une non reconnaissance du nom de domaine), l'adresse de la page concernée est expédiée vers le serveur de CensorCheap. Si elle correspond à un site pour lequel l'existence d'un blocage depuis le pays où se trouve l'internaute est avérée, celui-ci reçoit alors un message d'alerte lui précisant cet état de fait. Ainsi, l'utilisateur brimé sait qu'il a été victime d'un filtrage et peut remonter une erreur s'il pense avoir été victime d'un faux positif.
Dans le même temps, ces alertes servent bien évidemment à enrichir la base de données qui liste les actions de blocage. « Au bout d'un certain nombre d'anomalie similaires (mêmes url, pays d'origine et FAI) sur une période donnée (tout cela est à ajuster), l'url est considérée comme bloquée dans le pays et par le FAI en question », expliquait par exemple Paul Da Silva quelques jours avant le lancement. Via le site Censorcheap, il est ensuite possible d'aller consulter la carte des sites censurés, pays par pays.
Pour l'instant, la carte est encore vide, puisque le projet connait ses premières heures d'existence publique. Pour se remplir, elle aura besoin que joue la mécanique du crowdsourcing, ce principe qui veut qu'une tâche puisse être accomplie au delà de toute attente si la foule se joint au mouvement. Afin de l'enclencher, l'auteur propose une extension de 19 Ko, que l'on peut greffer d'un clic au navigateur Firefox, et compte se bien se pencher sur d'autres navigateurs dans un avenir proche. Il lui faudra dans le même temps améliorer la portée de son outil qui, de son propre aveu, peut encore se laisser berner par des techniques telles que le DNS menteur, employées par certains pays et opérateurs à diverses fins dont, parfois, le filtrage.