En janvier 2018, un « New Deal Mobile » a été établi entre le gouvernement et les opérateurs. Celui-ci visait, comme le rappelle l'ARCEP, à « accélérer la couverture mobile des territoires ».
Près de deux ans plus tard, seulement trois nouvelles antennes ont été installées. D'après Les Echos, des centaines seraient cependant prévues pour les prochains mois.
5 000 nouvelles antennes à construire
En janvier 2018, au moment de la signature de ce New Deal Mobile, le gouvernement avait qualifié cet accord d'« historique », et comme permettant d'« en finir avec les zones blanches » (soit une zone pas ou peu desservie par les réseaux mobiles). Il prévoyait alors d'améliorer considérablement la couverture 4G sur le territoire, chaque opérateur signataire (Orange, SFR, Free et Bouygues) s'engageant à construire chacun 5 000 nouvelles antennes.Pourtant, ce 22 octobre, le résultat est encore loin de celui escompté, puisque seules trois nouvelles antennes étaient en service depuis la signature. Au total, 32 antennes ont été installées, mais 29 d'entre elles n'émettent pas encore. Des résultats qui n'ont pas satisfait le régulateur des télécoms, l'ARCEP, qui a adressé aux quatre opérateurs concernés une mise en demeure anticipée au mois de juillet. Ariel Turpin, le délégué général de l'Avicca (une association de collectivités) regrette également ce rythme : « Nous devrions être beaucoup plus avancés. Grâce aux simplifications administratives de la loi Elan, un déploiement devrait prendre six mois. Et dans les cas les plus difficiles, jusqu'à dix-huit mois ».
Le gouvernement semble pourtant confiant. Le secrétaire d'Etat chargé du dossier au ministère de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a déclaré que « La dynamique est profondément lancée. Les opérateurs vont tenir les délais ».
Des zones restées blanches
Quels sont ces délais ? Selon Les Echos, les opérateurs doivent convertir l'ensemble des sites équipés en 2G/3G à la 4G d'ici 2020. D'après la fédération française des télécoms, au 1er janvier 2019, il restait 16 346 sites à convertir sur un total de 81 000. Julien Denormandie déclare en outre que « l'un des engagements du "New Deal" est de passer 10 000 pylônes de la 3G à la 4G. C'est déjà le cas pour plus de 5 000 communes. Vous voyez à quel point ça va vite ».Interrogé par nos confrères, le chargé de la téléphonie mobile à l'AMF, Michel Sauvade, fait la part des choses : « Les choses avancent, ce serait malhonnête de dire le contraire. Mais les opérateurs arrosent là où c'est déjà mouillé : ils équipent le Rhône avant le Cantal. Globalement, le reproche n'est pas la réalité de l'accélération, mais l'absence de visibilité ». En d'autres termes, les opérateurs privilégieraient la conversion de sites déjà existants à la construction de nouvelles antennes en zones peu couvertes.
Les pylônes promis devraient néanmoins commencer à sortir de terre : 485 nouvelles antennes doivent être construites par chaque opérateur d'ici juin 2020. Pour les habitants de ces régions, il va falloir patienter encore un peu.
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