Le régulateur français des télécoms a voté la mise en place d'une API, qui devra être intégrée dans les box internet par les opérateurs d'ici deux ans et demi.
Pour connaître le débit de notre connexion internet, on a coutume d'utiliser un outil de mesure, que l'on appelle traditionnellement un speedtest. Si son aspect pratique est indéniable, sa fiabilité n'est pas totale, dans le sens où le test est mené sans connaître la technologie d'accès sur laquelle il pratique le test. Le speedtest ignore ainsi si l'on utilise un réseau cuivré, câblé ou fibré, ce qui peut induire en erreur le consommateur, selon l'Arcep.
Une API qui interroge la box et l'opérateur pour une meilleure fiabilité du test
Pour y remédier, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes a pris la décision, le 10 octobre 2019, d'imposer à de nombreux acteurs, parmi lesquels les opérateurs, d'intégrer directement dans les box une API (interface de programmation) qui sera reliée aux outils de mesure qui respectent les conditions de l'Arcep. L'API « carte d'identité de l'accès » ne sera sollicitée que lorsque l'utilisateur démarre un test de débit. Mais comment cela peut-il bien fonctionner ? L'API est prévue pour traverser trois étapes.D'abord, l'outil de mesure utilisé par l'internaute envoie une requête à l'API, située donc, nous le disions, dans la box internet. Dans un second temps, l'API répond à l'appel lancé par l'outil de mesure en lui transmettant les détails techniques qui caractérisent l'environnement de l'utilisateur, comme la technologie d'accès, les informations sur la connexion LAN et WAN, ou le compteur d'octets qui permet de détecter le cross-traffic. Ces informations sont disponibles, pour la plupart, nativement dans la box.
Les spécifications que la box internet ne peut pas fournir, comme le débit souscrit par l'utilisateur, sont envoyées depuis le système d'informations des opérateurs vers la box.
Cinq outils de test retenus
Pour l'instant, cinq outils de test se sont déclarés conformes au Code de conduite de la qualité de service internet. Ce dernier, datant de 2018, impose aux opérateurs et aux outils de mesure certaines bonnes pratiques à adopter, destinées à renforcer la transparence des choix méthodologiques réalisés. Les outils de test validés par l'Arcep, à ce jour, sont nPerf, SpeedTest UFC-Que choisir, DébitTest 60, 4GMark et IPv6-test.Zones blanches : seulement trois nouvelles antennes depuis deux ans... des centaines "à venir"
L'API sera progressivement déployée. Elle sera implémentée dans les box du parc concerné par la mise en place de cette dernière entre 22 et 30 mois après la publication de la décision.
Du moment qu'un opérateur totalise plus d'un million de clients haut débit et très haut débit, celui-ci est éligible à la mise en place de l'API.
Les box concernées doivent pouvoir recevoir les technologies xDSL, câble ou FTTH. Celles pouvant supporter la 5G le sont aussi. Les box doivent avoir été commercialisées après le 1er juillet 2008 et écoulées à au moins 30 000 exemplaires.