Au sein des communautés Android, la grogne monte, et certains n'hésitent pas à qualifier l'affaire de « SFR Gate ». En cause : la politique commerciale de l'opérateur SFR, qui distribue en exclusivité le Galaxy Nexus, la nouvelle Rolls des smartphones Android.
Jusqu'ici, les précédents Nexus (One et S) pouvaient en effet être achetés nus chez l'opérateur partenaire de Google pour le lancement. Ils étaient alors livrés déverrouillés, c'est à dire susceptibles d'accueillir une carte SIM venant d'un autre opérateur. Avec le Galaxy Nexus, la donne est légèrement différente, puisque même s'il est acheté sans forfait (à son prix maximum, soit 549 euros), le mobile est livré « simlocké ».
Les abonnés à un autre opérateur se sont alors tournés vers le service client SFR pour demander le déverrouillage de leur appareil. Plusieurs d'entre eux rapportent qu'il leur a alors été demandé de verser 65 euros pour que l'opération soit effectuée immédiatement, ou d'attendre trois mois pour l'obtenir gratuitement.
Parmi les acheteurs de la première heure, la nouvelle n'a pas fait que des heureux, et d'aucuns ont rapidement tiré à boulets rouges sur l'opérateur, invoquant notamment les dernières décisions (PDF) de l'Arcep en matière de blocage des terminaux.
« N'ayant pas d'engagement avec l'opérateur à l'achat d'un mobile Nu il est tout à fait normal que le desimlockage soit gratuit. De plus c'est de même pour une téléphone acheté avec "SFR à la carte", les cartes pré-payées de mobiles n'engendrant aucun engagement avec l'opérateur celui-ci ne doit pas vous refuser le désimlockage GRATUIT », s'insurge par exemple l'auteur du blog Android pour les Nuls.
D'aucuns reprochent également à SFR d'avoir effacé de façon un peu trop rapide les messages de consommateurs demandant des explications sur son forum officiel, et accusent l'opérateur de ne pas avoir communiqué correctement sur le caractère simlocké du terminal. Le 20 décembre, un laconique message signé d'un des administrateurs du Forum lève toute ambiguïté, à défaut de répondre au problème sur le fond : « Contrairement aux précédents mobiles Nexus, tous les Galaxy nexus livrés sont simlockés ».
Contacté par nos soins vendredi matin, SFR confirme le blocage par défaut du terminal, même s'il est vendu nu. Notre correspondante n'a toutefois pas été en mesure de nous expliquer, pour l'instant, la raison de ce blocage qui n'existait pas sur les précédents Nexus.
Elle a su en revanche nous apporter une réponse quant à la grogne des acheteurs de la première heure : « les acheteurs du Galaxy Nexus pourront obtenir le déverrouillage de façon gratuite, soit en s'adressant au service client, soit en se rendant directement dans un point de vente ». La procédure sera alors assurée en « cinq jours », sans qu'il soit nécessaire d'immobiliser le terminal. Le dispositif n'est pas encore actif, mais il devrait selon le service de presse être mis en place « dans les tous prochains jours ».
Que dit l'Arcep ?
« L'opérateur peut faire activer, lors de la vente ou de la location-vente de terminaux, des logiciels ou des dispositifs empêchant ces terminaux de se connecter sans adaptation préalable à un service autre que le sien, sous réserve des dispositions suivantes visant à garantir la liberté de choix de l'abonné :
- L'opérateur a l'obligation d'informer l'abonné de l'existence de ce mécanisme préalablement à son activation ;
- L'abonné a la droit de demander à tout moment que ce mécanisme soit désactivé ;
- L'opérateur a l'obligation de communiquer systématiquement et gratuitement à l'abonné la procédure de désactivation de ce mécanisme à l'issue d'une période au plus égale à la durée de l'engagement éventuel du client auprès de son opérateur, ne devant en aucun cas excéder six mois à compter de la date de conclusion du contrat d'abonnement. »
« L'opérateur peut faire activer, lors de la vente ou de la location-vente de terminaux, des logiciels ou des dispositifs empêchant ces terminaux de se connecter sans adaptation préalable à un service autre que le sien, sous réserve des dispositions suivantes visant à garantir la liberté de choix de l'abonné :
- L'opérateur a l'obligation d'informer l'abonné de l'existence de ce mécanisme préalablement à son activation ;
- L'abonné a la droit de demander à tout moment que ce mécanisme soit désactivé ;
- L'opérateur a l'obligation de communiquer systématiquement et gratuitement à l'abonné la procédure de désactivation de ce mécanisme à l'issue d'une période au plus égale à la durée de l'engagement éventuel du client auprès de son opérateur, ne devant en aucun cas excéder six mois à compter de la date de conclusion du contrat d'abonnement. »