Les groupes de hackers n'hésitent jamais à rebondir sur les inquiétudes collectives pour mener des campagnes malveillantes. La preuve avec le coronavirus et la militante suédoise.
Alors que le coronavirus a franchi la barre des 20 000 cas dans le monde mardi et Greta Thunberg fêté ses 17 ans en janvier, les deux sujets, très commentés ces dernières semaines pour le premier et depuis plusieurs mois pour le second, attirent aussi bien l'attention du public que celle des cybercriminels, qui y voient une opportunité pour développer leurs activités. La peur du coronavirus et du changement climatique constitue un vrai catalyseur. Le groupe TA542, très actif et notamment à l'origine du cheval de Troie bancaire Emotet, surfe sur cette tendance pour obtenir des clics.
Des menaces qui se répandent
Les équipes du spécialiste de la cybersécurité Proofpoint ont constaté l'utilisation de leurres sur le thème du coronavirus dans des campagnes frauduleuses par courrier électronique au Japon. Il n'est pas impossible que d'autres pays soient touchés à l'avenir.Coronavirus : des chercheurs alimentent en continu une carte qui suit la propagation du virus
Concernant Greta Thunberg, la jeune militante écologiste suédoise fait l'objet de diverses campagnes malveillantes réparties cette fois un peu partout dans le monde : de l'Australie aux États-Unis en passant par l'Autriche, l'Allemagne, Hong Kong, le Japon, la Malaisie, Singapour, l'Espagne, la Suisse ou les Émirats arabes unis.
Sensibilisation, conseils, offres de goodies... l'efficacité des techniques des cybercriminels
Le groupe TA542 dispose des moyens nécessaires pour mener plusieurs campagnes en même temps. Pour tenter de piéger les internautes japonais, les hackers envoient des courriers électroniques en se faisant notamment passer pour une salle de bien-être issue d'un centre de santé publique. Avec malice, TA542 inclut dans ses mails des conseils de santé en indiquant les symptômes et les précautions à respecter s'agissant du coronavirus. Les courriers sont généralement accompagnés d'une pièce-jointe au format Word, qui une fois ouverte permet l'installation d'Emotet.Les hackers commencent également à se servir de sites web sur le thème du virus pour se livrer à de nouvelles attaques malveillantes.
Les leurres sur le thème de Greta Thunberg sont aussi basés sur le principe de la pièce-jointe insérée au mail. Mais certains courriers électroniques tentent d'appâter les internautes en leur proposant de profiter d'une offre de t-shirts, pantalons, stylos, affiches et tasses à l'effigie de la militante, le tout gratuitement. Une première campagne de ce type avait déjà été lancée en décembre dernier. La retrouver à nouveau est une preuve qu'elle fut un succès pour les cybercriminels.
Source : Proofpoint