Le site créé par Upcode Academy regroupe des données très précises sur les personnes atteintes et guéries du Covid-19. Clubic s'est penché sur le sujet.
À Singapour, où l'on compte 6,2 millions d'habitants, le coronavirus a infecté 313 personnes depuis la déclaration des premiers cas le 18 janvier 2020. Si 199 patients sont encore hospitalisés, 114 sont sortis de l'hôpital et peuvent être considérés comme ne souffrant plus de symptômes, ou même guéris. Pour le moment, la pandémie n'a fait aucune victime dans celle que l'on surnomme « La Suisse d'Asie ». Mais une plateforme, covid19 SG, est apparue sur le web il y a plusieurs semaines, contenant de nombreuses données permettant de dresser le profil des personnes touchées par la maladie et de retracer leur parcours. Ce qui soulève le problème du respect de la vie privée des infectés.
L'attestation de sortie sur smartphone ne sera finalement pas suffisante en cas de contrôle
Des informations publiées par les services gouvernementaux regroupées sur une même plateforme
Aux manettes de la plateforme covid19 SG, on retrouve Upcode Academy. Si les données qui y sont exhibées proviennent des communiqués du presse publiés par le ministère local de la Santé et les hôpitaux du pays, le gouvernement ne serait pas à l'origine du site, puisque celui-ci a été créé et est géré au quotidien par Upcode Academy, une école de codage basée à Singapour.Sur les intentions de l'établissement, on peut tout imaginer : responsabilité civique, cas pratique rêvé pour tester ses compétences en codage et mettre à contribution ses élèves, ou un coup de pub' bien senti.
Quoi qu'il en soit, la plateforme fourmille de data. Sur cette dernière, vous pouvez prendre connaissance de tous les cas déclarés à Singapour, avec de nombreuses informations et statistiques, comme le sexe du patient, sa nationalité, sa tranche d'âge, la provenance de ce dernier (s'il était malade en revenant de l'étranger ou s'il a été contaminé sur l'île directement), la date de détection de la maladie, l'hôpital qui l'a admis, son lieu de résidence et son lieu de travail. Rien que ça.
Remonter le temps et établir la chronologie de chaque malade
Le plus fascinant (ou étonnant, c'est selon) est que l'on peut retracer le parcours chronologique complet de chacun des patients, et ainsi remonter avant même son admission, jusqu'à sa sortie de l'hôpital si le malade ne l'est plus.Prenons l'exemple du « cas 68. » On sait, grâce à la plateforme, qu'il s'agit d'une citoyenne singapourienne de 79 ans, infectée sans avoir mis les pieds en Chine. Après avoir ressenti les premiers symptômes le 30 janvier, elle fut détectée positive au Covid-19 le 14 février seulement au Centre national des maladies infectieuses (NCID), et n'a été considérée comme guérie que le 29 février 2020. Membre de la famille d'un autre malade (le n°66), dont les premiers symptômes étaient apparus le 29 janvier, on apprend qu'elle avait assisté à une messe de l'Église presbytérienne Bethany et vit à Mei Hwan Drive. Les deux membres de la famille (cas 66 et 70), eux aussi infectés, vivent dans la même rue que la patiente n°68.
On retrouve aussi le cas 173, identifié comme étant un militaire singapourien de 31 ans, revenu de France, où il avait séjourné du 15 février au 7 mars en délégation officielle, en compagnie de trois de ses compatriotes, âgés de 30 à 44 ans, aussi membres des forces aériennes singapouriennes. Tous ont été dépistés et déclarés infectés après avoir signalé des symptômes les 9 et 10 mars aux autorités sanitaires de Singapour. Ils sont aujourd'hui encore placés en isolement au NCID.
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