Le Contrôleur européen de la protection des données a milité, lundi, pour l'utilisation d'une seule et même application mobile Covid-19 pour l'ensemble des pays de la zone.
Alors que l'exécutif paraît être de plus en plus ouvert au « tracking », c'est-à-dire à cette idée de pouvoir tracer numériquement les malades du coronavirus de façon à enclencher un déconfinement sans crainte d'une relance de l'épidémie, le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD), Wojciech Wiewiórowski, a appelé, lundi, à la mise en place d'une application mobile dite « paneuropéenne ». Une solution proposée afin d'éviter de voir chaque pays livrer son propre outil, ce qui pourrait potentiellement porter atteinte à la vie privée des citoyens de l'Union européenne.
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L'appel au développement d'une application mobile pour toute l'Europe
Ces dernières semaines, plusieurs gouvernements européens (allemand, autrichien, irlandais ou polonais) ont déployé (ou envisagent de le faire) une application qui permet de suivre une personne précédemment atteinte du Covid-19 ou qui a pu être en contact avec un malade de façon à endiguer la pandémie. Mais celles et ceux qui militent pour la protection des données et le respect de la vie privée redoutent de fâcheuses conséquences futures comme le maintien de telles applications une fois la crise sanitaire passée, ou dénoncent le fait que les utilisateurs n'ont pas nécessairement accepté d'être « tracés » .« La crise ne sera pas terminée en quelques semaines. Il faudra des mois pour se battre avec et des années pour récupérer », a indiqué Wojciech Wiewiórowski dans une déclaration publiée le 6 avril. Le Contrôleur européen de la protection des données, en poste depuis décembre 2019, considère que « nous ne serons pas en mesure de résoudre (la crise) avec des outils nationaux seulement ».
Le dirigeant polonais appelle ainsi à la création d'une application mobile Covid-19 paneuropéenne, qui serait « coordonnée au niveau de l'Union européenne », en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé.
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Le RGPD ne devrait pas faire barrage
Le CEPD semble considérer qu'en utilisant des identifiants temporaires et la technologie Bluetooth pour le suivi des contacts, un équilibre entre la protection des données personnelles, de la vie privée et la protection sanitaire des citoyens européens pourrait être trouvé. Et ce, dans le respect du RGPD, qui ne devrait pas constituer un obstacle pour le traitement des données à caractère personnel, dans le sens où la mesure est « jugée nécessaire par les autorités sanitaires pour lutter contre la pandémie », justifie le contrôleur.L'autorité de l'UE appelle ainsi les développeurs à se manifester pour mener à bien cette entreprise collective.
Source : CEPD