L'annonce du confinement, le 16 mars 2020, a précipité des mouvements de populations assez importants, avec des départements bien plus touchés que d'autres par le phénomène.
Le lundi 16 mars, le président de la République Emmanuel Macron annonçait la mise en place du confinement au lendemain, le mardi 17 mars, dans un pays touché par la crise sanitaire provoquée par l'épidémie, devenue pandémie, de coronavirus. Un peu comme on peut le voir dans certains films catastrophes, les images en moins, cette annonce a été le déclencheur de mouvements de population importants en France métropolitaine, mouvements que l'INSEE et Orange ont décidé d'étudier d'un peu plus près.
11 à 12 % des Parisiens ont quitté la capitale après la mise en place du confinement
Si les résultats délivrés le 8 avril par l'INSEE restent encore provisoires, ils permettent déjà de se faire une première idée sur l'ampleur du phénomène. Précisons qu'Orange a procédé à une estimation des nuitées via sa branche Orange Business Service, en relevant les activations du réseau téléphonique provenant des smartphones connectés au réseau Orange. Les activations ont été repérées grâce aux antennes réparties sur tout le territoire.L'Institut national de la statistique et des études économiques note que près d'1,4 million de résidents métropolitains ont quitté un département où ils étaient de passage, pour rejoindre leur département de résidence. « En faisant l'hypothèse d'un solde net de 180 000 à 370 000 résidents métropolitains revenus sur le territoire, ce sont au total 1,6 à 1,7 million de personnes qui ont rejoint leur département de résidence », précise le service.
Dans la même veine, Google a publié il a quelques jours un rapport de mobilité qui donne à voir l'impact du confinement à échelle mondiale.
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Outre Paris, les stations de ski victimes collatérales du coronavirus
Si l'on étudie les données en fonction des départements, Paris intra-muros a vu une bonne partie de sa population plier bagages pour affronter le confinement. Dès lors, la population présente en nuitée du département a diminué de 580 000 à 610 000 personnes. Cela représente un quart de sa population avant le confinement (-23 % très exactement).Un résultat assez impressionnant, qu'il faut tout de même tempérer par le profil des partants. 40 % des citoyens en partance étaient des résidents d'autres départements et qui n'étaient que de passage dans la capitale. 33 % sont allés s'installer sur un autre territoire (11 % à 12 % de tous les résidents parisiens), et enfin, 28 % des partants étaient des étrangers qui n'avaient pas l'intention de rester à Paris mais qui ont préféré écourter précipitamment leur séjour.
Les départements où se ruent les vacanciers et amateurs de poudreuse tous les hivers ont vu leurs stations de ski se vider, décidément maudites cette saison, dès l'annonce du confinement. Si l'on compare le nombre de nuitées avant et après le confinement, les départements Hautes-Alpes (-26 %), Savoie (-38 %), Haute-Savoie (-11 %) et dans une moindre mesure Hautes-Pyrénées (-9 %) ont subi l'exode. Plusieurs départements comme l'Yonne (7 %), le Lot (6 %), la Haute-Loire (6 %), le Gers (6 %) et l'Ardèche (6 %) ont, à l'inverse, connu une croissance assez nette de leur population, avec le confinement.
Source : INSEE