Google promet d'améliorer ses contrôles, mais renvoie la balle aux sites eux-mêmes, malgré leur dépendance financière aux revenus de la publicité en ligne.
Les travers de Google AdWords
« Breaking news : Melania Trump quitte la Maison Blanche ! Pour en savoir plus, cliquez ici... » Une fois fait, vous voilà basculé sur une copie frauduleuse du site Vogue, déroulant un long papier entièrement bidon sur la First Lady. Cette fake news s'est retrouvée bien en évidence la semaine dernière sur les homepages de PolitiFact et Snopes, deux sites très respectés outre-atlantique pour leur travail de vérification des informations, la vraie ligne de front du débat public aux Etats-Unis en ce moment.La boulette est le fait de la régie publicitaire de Google. Les annonceurs derrière ces fake news profitent allègrement du système Google AdWords qui fonctionne par mots-clés, et qui permet de loger leurs annonces sur les sites correspondant à leur cible. Reste à savoir si dans le cas de cette fausse info sur Melania Trump, l'annonceur cherchait à apparaître précisément sur des sites de fact-checking.
Les sites impuissants à contrôler la pub
Cette affaire apporte en tout cas de l'eau au moulin de ceux qui reprochent à Google, mais aussi à Twitter et Facebook (accusé dans l'affaire des manipulations russes pendant la campagne présidentielle), de contribuer à la circulation de fausses informations, avec comme conséquence d'influencer le débat public.Révélée par le New York Times, l'affaire Melania/PolitiFact semble gêner Google, qui n'a pas souhaité expliquer comment cette fausse information a pu atterrir à un endroit si malvenu. La régie publicitaire de Google a en tout cas supprimé le compte de l'annonceur en question, et rappelle que les publications conservent toute liberté pour bloquer un contenu spécifique ou un annonceur. Une affirmation partiellement démentie par les faits : de nombreux sites, dont PolitiFact et Snopes, se plaignent en effet que l'automatisation de la gestion de la pub par Google les rend impuissants à filtrer leurs propres espaces publicitaires...