Test Crucial M500 : 20 nm pour un prix cassé ?

Frédéric Cuvelier
Publié le 09 avril 2013 à 15h00
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Le M500 de Crucial a fait sa première apparition au CES en début d'année. À l'époque, cette annonce a fait un peu de bruit puisque le constructeur promettait un SSD d'une capacité de 1 To à moins de 600 euros.

Après un m4 plébiscité par les consommateurs, Crucial semble donc décidé à poursuivre sa différenciation en utilisant l'argument tarifaire. Car il faut le reconnaître, le m4 n'a jamais été le plus véloce des SSD. En revanche, ce modèle s'est plutôt bien vendu, du fait d'un prix agressif et de mises à jour fréquentes, amenant ses performances à un niveau tout à fait acceptable.

Qu'en est-il du M500 ? Sur son nouveau modèle, Crucial reprend un contrôleur Marvell, des puces mémoire issues de ses usines et un design presque inchangé. Comment dès lors le constructeur peut-il proposer un tarif aussi serré pour le modèle 960 Go ? Nous nous intéresserons également aux performances de ce nouveau SSD, afin de savoir comment se place ce modèle face aux récents SanDisk Ultra Pro ou Samsung 840, ou encore face aux plus onéreux OCZ Vector, Intel 335 Series ou Samsung 840 Pro.

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Des composants connus

Pour animer son M500, Crucial a fait confiance, comme depuis plusieurs générations de SSD, à Marvell. Il est en effet pourvu d'un contrôleur 88SS9187, une puce qui équipe également le M5 Pro de Plextor et le Vertex 4 d'OCZ. Ce contrôleur fait suite au 88SS9174 que l'on retrouvait sur le M4 : Crucial fait donc évoluer son SSD en douceur.

Naturellement compatible avec la commande TRIM ou le NCQ, le contrôleur prend en charge le chiffrement AES sur 256 bits et assume la compatibilité avec l'interface SATA 6 Gb/s. La puce dispose d'une architecture ARM, composée de deux cœurs cadencés à 400 MHz assurant une gestion sur 8 canaux avec un débit de 200 Mo/s par canal. Pour fonctionner, elle fait appel à de la mémoire cache : ici, Crucial a disposé deux puces de DDR3 de 256 Mo pour épauler le contrôleur. Notez enfin la présence d'un pad thermique au-dessus du 88SS9187, qui lie directement la puce au boîtier en aluminium, pour une meilleure dissipation de la chaleur.


Au niveau du design, le constructeur reprend ce qu'il avait réalisé sur son M4, mais se met au goût du jour avec un format 2,5 pouces disposant d'une épaisseur de 7 mm. Crucial fournit par ailleurs un adaptateur permettant de passer à une épaisseur de 9,5 mm. Notez que le M500 est également disponible au format mSATA ou en M.2 (ou NGFF), afin de pouvoir se fondre dans la configuration d'un ultrabook, notamment.

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Mémoire 20 nm et politique tarifaire

Si le contrôleur ou le design évoluent en douceur, c'est au niveau de la mémoire que Crucial opère la transformation la plus importante sur son SSD. En lieu et place de la NAND 25 nm utilisée sur le m4, on trouve de la mémoire gravée en 20 nm par IMFT, la co-entreprise détenue par Intel et Micron, maison mère de Crucial.

Le passage à cette finesse de gravure a, en théorie, deux implications, au premier rang desquelles une diminution de la durée de vie des puces mémoires. À ce sujet, Crucial annonce que toutes les versions de son M500 pourront supporter jusqu'à 72 To d'écriture, soit 40 Go par jour pendant 5 ans. Un chiffre qu'il est difficile de vérifier bien évidemment, mais qui ne peut être envisagé qu'en réservant une partie des puces mémoire pour les mécanismes visant à limiter l'usure des puces (over-provisioning).

C'est le cas sur notre modèle de test, d'une capacité de 960 Go, puisqu'il dispose de 16 puces de 64 Go, et donc d'une capacité « réelle » de 1 024 Go. La proportion de mémoire réservée est donc de 6,25 %, ce qui est somme toute classique. Mais si l'on réfléchit en termes de capacité, cela fait 64 Go ! C'est donc la taille d'un petit SSD que Crucial dédie à l'over-provisioning.

La seconde implication du passage au 20 nm est, en théorie toujours, la diminution du coût de fabrication et donc potentiellement celui du prix de vente. Sur son modèle 960 Go, Crucial joue clairement le jeu : avec un tarif de 560 euros, on se trouve à 58 centimes d'euro le gigaoctet. Mais sur ses modèles plus modestes en termes de capacité, le compte n'y est pas : avec des tarifs de 370, 200 et 120 euros pour les versions 480, 240 et 120 Go du M500, on arrive à des résultats tout à fait différents, allant jusqu'à un euro du gigaoctet pour le plus petit modèle. Ce qui est au-dessus du marché actuel, sauf pour un modèle très haut de gamme comme le Vector d'OCZ.

Performances

Si Crucial joue la carte du prix au niveau de sa communication, c'est aussi parce que le constructeur ne peut pas se targuer de dominer le marché du point de vue des performances. En attestent les modestes chiffres communiqués concernant les débits et les IOPS pour son M500, qui sont parfois en deçà de ce qui existait sur le m4, notamment au niveau de l'écriture séquentielle du modèle 120 Go (128 Go pour le m4).

Performances M500 / m4
 120 Go250 Go480 Go960 Go
Lecture séquentielle (Mo/s)500 / 500500 / 500500 / 500500
Écriture séquentielle (Mo/s)130 / 175250 / 260400 / 260400
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS)62 000 / 45 00072 000 / 45 00080 000 / 45 00080 000
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS)35 000 / 35 00060 000 / 50 00080 000 / 50 00080 000

Notez que ces débits sont sujets à variation en fonction... de la température. Le M500 est en effet équipé d'un contrôle de la température : une fois la limite de 65 °C atteinte, les performances seront limitées jusqu'à redescendre à 55 °C. Enfin, Crucial met l'accent sur la capacité des condensateurs qui équipent son SSD, capables selon le constructeur de délivrer l'énergie nécessaire à la finalisation des opérations en cours en cas d'extinction subite.

Après ces données théoriques, qu'en est-il dans la pratique ? Nous avons effectué une série de relevés, grâce au logiciel Everest, mais aussi via des tests de copies et de lancement de programmes.


Quelles leçons retirer de ces tests ? Tout d'abord, que sur les tests synthétiques (Everest, PCMark), le M500 s'en sort plutôt bien sur les gros fichiers et dépasse le m4, mais peine sur les petits fichiers et reste globalement assez loin des ténors du marché, Vector et 840 Pro en tête.

Sur les transferts de fichiers, il reste dans le rang en lecture, mais affiche de très belles dispositions en écriture, si bien qu'en copie proche, il passe devant tous ses concurrents. Il se place également en tête sur la décompression Winrar. Sur les lancements d'applications enfin, il n'est pas le plus rapide, mais affiche des scores semblables à nombre de modèles du marché.

Notre avis

En faisant évoluer son m4 vers le M500, notamment grâce à l'introduction de puces NAND 20 nm, Crucial avait les moyens de jouer une fois de plus sa carte favorite, celle du prix. Et la marque a effectivement travaillé sur ce terrain... mais uniquement sur son modèle 960 Go ! Car à 200 euros, soit le prix du modèle 240 Go, on trouve un Samsung 840 Pro plus performant.

Est-ce à dire que le M500 est un mauvais produit ? Pas vraiment, puisque ses qualités (notamment en écriture) sont indéniables. Et on sait Crucial capable de faire baisser le prix de ses SSD rapidement. Mais nous attendions un peu mieux, il est vrai, de la marque, notamment sur les modèles de capacité plus faible. Car le prix reste le meilleur allié de Crucial face à la concurrence : la solution de Marvell / puces IMFT commence en effet à accuser un certain retard face à celles de Samsung ou d'OCZ.

Crucial M500

6

Les plus

  • Performances en écriture
  • Un contrôleur éprouvé
  • Le prix du modèle 960 Go

Les moins

  • Le prix des autres modèles
  • Des performances qui stagnent dans certains cas

Performances synthétiques7

Performances pratiques8

Performances / prix7


Frédéric Cuvelier
Par Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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