Vertex 2, Vertex 3... La série à succès du constructeur américain ne pouvait s'arrêter là, et c'est fort logiquement que nous testons aujourd'hui le Vertex 4, dans sa version 256 Go. Un petit dernier qui n'a, en réalité, rien de très commun avec ses aînés...
En effet, alors que les deux précédentes séries de Vertex étaient basées sur un contrôleur tiers fourni par l'inévitable SandForce, OCZ propose pour la première fois un SSD équipé d'un contrôleur maison, signé Indilinx. Retour en mars 2011. Après avoir échoué dans sa tentative d'acquisition de SandForce, OCZ rachète Indilinx, société sud-coréenne spécialisée dans la conception de contrôleurs pour mémoire flash. Même si OCZ s'en défend au moment du rachat, il devient bel et bien indépendant vis-à-vis de SandForce, préparant ainsi la génération de SSD post-Vertex 3.
Retour aux premières amours pour OCZ donc, qui avait travaillé avec Indilinx avant de se tourner vers SandForce : on se souvient du Barefoot, un contrôleur jadis présent dans le Vertex premier du nom, ou du Martini, qui équipait le Vertex Plus. Galop d'essai pour OCZ, qui étrenne son nouveau contrôleur (nom de code Everest 2) sur sa série Octane, avant de finalement l'intégrer à sa série phare, le Vertex, qui arrive donc dans sa quatrième génération.
Que donne ce contrôleur face à son principal concurrent le SandForce SF-2281 ? Quel rapport performance / prix pour ce nouveau Vertex ? A-t-on entre les mains le futur best-seller des SSD de l'été 2012 ? La réponse dans les lignes qui suivent !
Everest 2, un contrôleur maison ?
Après l'Octane et avant l'Agility 4 qui vient d'être annoncé, le Vertex 4 est donc le second SSD d'OCZ à être équipé du contrôleur Everest 2, le IDX400. Issu des usines Indilinx ? Une architecture ARM, deux cœurs cadencés à 400 MHz, une gestion de 8 canaux avec un débit de 200 Mo/s par canal... Rien de très nouveau, et pour cause ! En effet, le site américain AnandTech (dont nous relayons régulièrement les articles dans notre revue de presse) a découvert que la partie matérielle de ce contrôleur est en fait basée sur le 88SS9187 annoncé le 15 mars dernier par Marvell, qui fait suite à son 88SS9174. Une puce que l'on trouve dans le Crucial m4 ou l'Intel 510 Series. Le Vertex 4 ne serait donc tout sauf un nouveau SSD ?Le contrôleur du Vertex 4 et son pad thermique : une tendance à la chauffe ?
Relativisons toutefois cette remarque en précisant que le seul contrôleur ne fait pas tout. Pour preuve, les différences qui existent entre le m4 et le 510 Series. Car si la partie matérielle a son importance, la partie logicielle a un rôle au moins équivalent pour ce qui est du fonctionnement du SSD et de ses performances. Cette partie logicielle, c'est évidemment le firmware, développé pour le coup en interne par OCZ.
Encore des ratés sur le firmware ?
Un micrologiciel censé conférer au Vertex 4 un comportement et des performances bien différentes de celles de ses concurrents. Las, celui livré par OCZ à la sortie du Vertex 4 était loin d'être au point, ce qui n'est pas sans rappeler les importants problèmes rencontrés par SandForce lors de la commercialisation des premiers SSD en SF-2281. Heureusement, il aura fallu moins de temps à OCZ pour rectifier le tir, et le firmware 1.4 utilisé lors de nos tests est arrivé relativement rapidement. D'autant que ce dernier corrige « seulement » des soucis de performances, et non des écrans bleus et autres gels d'écran intempestifs...Pour les acheteurs de la première heure, sachez que la Toolbox d'OCZ procède à la mise à jour du SSD depuis Windows, entre autres fonctions. Sauf que cette mise à jour est destructive, c'est-à-dire qu'elle supprime l'intégralité de vos données ! Aucun intérêt du coup de disposer de cette fonction sous Windows, à moins de posséder un autre système prêt à mettre à jour votre Vertex 4.
Everest 2, spécificités et performances
Pour en revenir sur le contrôleur qui équipe ce Vertex 4, notez qu'il assure évidemment la compatibilité avec la norme SATA 6 Gbps, qu'il gère la commande TRIM et le NCQ, et qu'il propose une fonction de chiffrement sur 256 bits. Pas de compression à la volée comme chez SandForce, ce qui signifie que le comportement du Vertex 4 ne diffère pas selon le type de données traitées.Pour parvenir à égaler les SSD en SF-2281 sur les données fortement compressibles, l'Everest 2 embarque pas moins d'un gigaoctet de mémoire cache, matérialisé sous la forme de deux puces DDR3 de 512 Mo chacune. Les performances annoncées par OCZ sont ainsi relativement proches de ce que proposent les concurrents, avec une version 256 Go qui affiche 535 Mo/s en lecture et 475 Mo/s en écriture, pour 85 000 IOPS en lecture et même 90 000 en écriture.
Avec de tels chiffres, vous aurez deviné que ce Vertex 4 embarque de la mémoire synchrone de type MLC, provenant de chez Micron. Des modules de toute dernière génération, postérieure à celles qui équipent les Intel 520 Series et Kingston HyperX. 16 puces de 16 Go gravées en 25 nm, pour un total de 256 Go sur notre exemplaire de test, ce qui signifie qu'on ne trouve pas sur ce SSD de mémoire dédié à freiner les phénomènes d'usure des puces NAND.
En contrepartie, le firmware du Vertex 4 embarque la technologie Ndurance 2.0, qui regroupe tout un arsenal de fonctions visant à garantir une bonne durée de vie aux puces de son SSD :
- une correction ECC (pour Error Checking and Correcting) sur 128 bits : si une erreur est détectée lors de l'écriture, le bloc est déclaré défectueux est inutilisé ;
- algorithmes minimisant l'amplification d'écriture, un phénomène qui oblige le SSD à effacer davantage de blocs que ce que nécessite parfois un écriture, augmentant ainsi l'usure des puces ;
- technologie RNA (pour Redundant NAND Array), qui offre une protection des données proche, dans le principe, au mécanisme du RAID 5, en divisant sur plusieurs cellules les données enregistrées.
OCZ Vertex 4, les modèles
Comme souvent sur ses gammes, OCZ ne fait aucune impasse et propose son nouveau fer de lance dans toutes les capacités, de 64 à 512 Go. Les performances sont évidemment variables, comme le montre ce tableau, tout en demeurant dans la moyenne de ce qui se fait actuellement.Performances : les scores du Vertex 4
Qu'en est-il des performances de ce SSD dans la pratique ? Que donne-t-il face aux derniers modèles en date, Samsung 830 Series, Intel 520 Series, ou face à d'autres SSD ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis
Les Vertex 2 et 3 furent de véritables succès commerciaux pour OCZ, malgré les retards à l'allumage pour ce dernier. La gamme Vertex a ainsi acquis une notoriété qui fait d'elle une véritable référence dans le domaine du SSD. Le Vertex 4 est-il au niveau de cette réputation ? Nous serions tentés de répondre par l'affirmative, tant le nouveau modèle d'OCZ se démarque par ses performances en écriture. Il n'a actuellement aucun concurrent en la matière, et même le très véloce Samsung 830 Series est complètement lâché sur nos tests mettant en scène de gros fichiers.
Il est vrai que les performances en lecture sont nettement moins impressionnantes, voire même décevantes pour les petits fichiers. Mais le SSD n'a montré aucune faiblesse particulière lors de nos tests pratiques. Et ce qui finit de nous convaincre, c'est le prix réclamé par OCZ pour son nouveau SSD : on trouve actuellement la version 64 Go pour 85 euros, ce qui n'est pas la meilleure affaire, alors que les modèles 128 et 256 Go sont proposés à respectivement 129 et 245 euros. Pour rappel, l'Intel 520 Series se négocie autour de 170 euros en version 120 Go, et 320 euros pour la version 240 Go ! Et si Intel revendique une garantie de 5 ans pour justifier ces tarifs nettement au-dessus de la moyenne, sachez que le Vertex 4 en bénéficie également.
Finalement, le Vertex 4 est actuellement le meilleur SSD en écriture, est proposé à un tarif particulièrement compétitif, et OCZ semble être plus réactif que SandForce pour fournir de nouveaux firmwares. Reste à savoir ce que donnera ce SSD sur le long terme, puisque nous n'avons pour le moment aucune visibilité en la matière.