À Clubic, nous n'avons pas pour habitude de tester des NAS dotés d'une seule et unique baie. Ces derniers rentrent évidemment dans la définition du serveur de stockage en réseau, mais en se limitant ainsi à un seul disque dur, les NAS une baie perdent une partie des fonctions essentielles d'un NAS : l'augmentation des performances via la mise en place d'une solution RAID 0 ou une (toute relative) protection des données contre les pannes via les RAID 1 à 10. En revanche, et c'est encore plus vrai sur les NAS de quelques grandes marques comme Asustor, QNAP ou aujourd'hui notre petit Synology, un NAS une baie est encore en mesure d'offrir d'intéressants services dans la sauvegarde / le partage des données d'un réseau ainsi que dans les outils multimédias qu'il propose.
Fiche technique du Synology DS120j
Il y a quelques semaines, nous testions le modèle « poids lourd » de la gamme Synology, le DS1819+. Nous faisons aujourd'hui tout le contraire avec le produit le plus « light » du constructeur taïwanais. Le DS120j est un « poids plume » donc qui aura l'avantage de se glisser dans n'importe quel bureau, sur n'importe quel plan de travail. Autre avantage non négligeable par rapport à d'autres NAS : sa brique d'alimentation - externe - ne prend que très peu de place, à peine plus grosse que l'adaptateur d'un smartphone.Le Synology DS120j, c'est :
- Processeur : Marvell Armada 3700 88F3720 double-cœur @ 800 MHz
- Mémoire vive : 512 Mo, non-extensible
- Nombre de baies : 1x SATA3 compatibles 3,5'' et 2,5'' (avec support optionnel)
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 16 To
- Hotswap : non
- Dimensions : 166 x 71 x 224 mm
- Poids : 0,7 kg
- Alimentation : 36 W, externe
- Ventilation : oui, 1x 60 mm
- Connectique : 2x USB 2.0, 1x RJ45 GbE
- Port PCIe : non
- Normes RAID : aucune
- Garantie : 3 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 99,99 €
Digne successeur du DS119j, le DS120j dispose d'une fiche technique en apparence très proche de celle de son grand frère. On retrouve ainsi le même processeur, cadencé à la même fréquence, mais Synology a doublé la quantité de mémoire vive pour un usage collaboratif plus efficace. Dommage en revanche, le constructeur n'a toujours pas jugé bon de proposer de l'USB 3.0 et aucun port n'est présent en façade. Alors que le DS120j risque bien souvent de trôner sur le bureau, ça aurait été un petit plus bien pratique. Tant pis.
Design et ergonomie
Esthétiquement, le DS120j n'innove pas le moins du monde et Synology reste fidèle à une ligne qu'il suit depuis déjà de nombreuses années. Comme sur tous ses modèles dits d'entrée de gamme, le constructeur a opté pour une robe intégralement blanche si ce n'est la présence d'une bande noire en façade, sur le côté droit de la bête. L'aspect parallélépipédique est une fois encore conservé et les dimensions sont identiques à celles du DS119j. On se retrouve donc avec un produit relativement compact, au poids sensiblement sous la barre du kilogramme, mais qui reste malgré tout nettement plus encombrant qu'un disque dur externe... d'autant que ces derniers ont aujourd'hui tendance à être au format 2,5 pouces et à ne pas nécessiter de brique d'alimentation externe.En façade, Synology a disposé les principales LED d'état du NAS, sur la bande noire évoquée précédemment. On retrouve donc la diode de mise sous tension, celle d'activité du réseau et celle d'activité du disque. Dans la partie inférieure de cette bande, le bouton de mise sous tension... et c'est tout. Hélas, aucun port USB n'est présent sur la façade et pour retrouver de tels connecteurs, il faut retourner le NAS. Là, c'est encore une fois un copier / coller de ce que proposait déjà le DS119j, il y a un an de cela. On découvre donc le ventilateur de 60 x 60 millimètres derrière sa grille de protection, un verrouillage Kensington, deux ports USB seulement à la norme 2.0, un port Ethernet Gigabit RJ45 et un connecteur d'alimentation pour brancher la brique externe.
Rien que du très classique donc et surtout absolument aucune innovation par rapport à son grand frère, sorti l'an passé. L'ouverture de la bête n'est plus novatrice avec un système de partie de boîtier que l'on fait coulisser pour accéder à l'unique emplacement disque. Un périphérique 3,5 pouces vient s'installer le plus simplement du monde, même s'il faut toujours jouer du tournevis pour mettre en place les trois vis de fixation. On regrette toutefois que, de base, il ne soit pas possible d'insérer un disque dur 2,5 pouces : il faudra pour cela faire l'acquisition d'un adaptateur, pas toujours si facile à trouver chez les revendeurs. Le « montage » effectué, il suffit de brancher le NAS et d'attendre le bip de mise sous tension pour lancer Synology Assistant, l'excellent utilitaire de configuration pas-à-pas des NAS du constructeur.
Fonctionnalités et interface logicielle
Si matériellement les changements ne sautent pas forcément aux yeux, c'est « encore pire » du côté du logiciel... pour la bonne cause cependant. En effet, Synology ayant pour habitude d'utiliser une interface logicielle unique sur l'ensemble de ses NAS, il n'y a strictement aucune différence entre un DS119j régulièrement mis à jour et un DS120j acheté aujourd'hui. Mieux, Synology a pour habitude d'assurer un suivi sur plusieurs années. C'est ainsi que la dernière version du DiskStation Manager - le logiciel de Synology - est disponible en téléchargement jusqu'au DS112j, un NAS commercialisé il y a six ans de cela. Une dernière version qui ne révolutionne évidemment pas le fonctionnement propre à la marque taïwanaise, mais apporte son lot de nouveautés intéressantes comme l'arrivée d'un module de mise à jour plus « intelligent ». L'idée est d'avertir l'utilisateur de nouvelles mises à jour système, mais en tenant compte des paramètres du NAS afin, par exemple, d'éviter l'application d'une mise à jour qui n'aurait strictement aucun intérêt au vu de votre situation.Synology a également profité de la version 6.2.2 pour améliorer le module Migration Assistant qui permet de migrer les données et les configurations système d'un serveur à un autre. Attention, cela ne concerne bien sûr que la migration d'un Synology à un autre Synology, mais cela simplifie quand même pas mal les choses lorsque l'on cherche à évoluer. Le DS120j étant l'exemple même d'un produit d'entrée de gamme, il est fort probable que ses acquéreurs soient tentés de migrer un jour ou l'autre. Moins marquantes, les autres nouveautés de cette 6.2.2 viennent surtout renforcer encore la qualité d'un logiciel qui a su s'imposer comme le meilleur de sa catégorie tant par ses fonctionnalités que par l'excellence de son interface. Rares sont les interfaces NAS aussi simples à utiliser pour le débutant, mais malgré tout aussi versatiles et puissantes pour l'habitué.
À ce titre, le Centre de paquets est évidemment la clé de voûte de DSM avec des modules à installer pour à peu près tout et n'importe quoi depuis les outils liés au téléchargement ou à la mise en place d'un serveur FTP jusqu'aux solutions de travail collaboratif en passant par des modules dédiés à WordPress, Apache HTTP Server ou de multiples outils multimédias. Un dernier point évidemment clé pour un NAS comme le DS120j dont l'usage premier sera sans doute domestique. Vous pourrez ainsi compter sur la présence d'un module Plex Media Server ou iTunes Server pour gérer musiques et vidéos alors que les multiples solutions propres à Synology sont évidemment de la partie comme AudioStation, PhotoStation et VideoStation que l'on peut évidemment piloter depuis son smartphone. Rien de vraiment nouveau à signaler pour les habitués des produits Synology, mais le fait est que ce DS120j compense pleinement ses faiblesses matérielles avec un logiciel « aux petits oignons ».
Échauffement, nuisances sonores et performances
Dans la mesure du possible, les tests réalisés sur les différents NAS sont réalisés dans des conditions identiques. Ainsi, nous utilisons toujours le même matériel réseau et stockage. Dans le cas du DS120j, un SSD 860 EVO de marque Samsung d'une capacité de 250 Go a été mis à contribution. Afin de synthétiser les choses, nous ne vous proposons ci-dessous quelques éléments de test : résultats de benchs sous CrystalDiskMark, mesure de la température au niveau des disques, nuisances sonores enregistrées à une distance d'un mètre et consommation mesurée à la prise.Dans les rares cas où le NAS soit contraint de faire tourner son ventilateur à pleine puissance, on ne peut pas dire qu'il soit particulièrement discret. Reste qu'une telle situation est particulièrement difficile à atteindre dans la mesure où le DS120j n'est pas un monstre de puissance : de fait, la bête ne chauffe finalement pas tant que ça et si la température de la pièce reste modérée, les nuisances sonores seront-elles aussi contenues. Notons que le DS120j marque également une petite amélioration dans la gestion de sa consommation par rapport au DS119j. Nous n'avions pas ce dernier sous la main pour vérifier les propos de Synology, mais nos mesures tendent à confirmer ce que dit le constructeur.
Hélas, il n'en va pas de même pour les débits observés. Certes, sur CrystalDiskMark, nous obtenons bien quelque chose de conforme aux 110 - 112 Mo/s. avancés par Synology. En revanche, dès lors que l'on passe à des tests de copie réelle sous Windows, les choses sont moins formidables : nous plafonnons à 68 Mo/s. en écriture ce qui reste malgré tout confortable dans le cadre d'une utilisation domestique. Le DS120j paie ici les choix techniques de Synology qui a conservé le Marvell Armada 3700 du DS119j : le CPU n'a que deux cœurs cadencés à 800 MHz et, forcément, il ne peut rivaliser avec les autres modèles du constructeur. Saluons en revanche la décision de doubler la mémoire vive : nous avons noté une réactivité plus importante lorsque plusieurs utilisateurs accèdent au NAS en même temps. Appréciable.