Aux côtés de constructeurs tels Asustor, Netgear ou QNAP - pour ne citer que les plus en vue - Synology fait partie des plus importants acteurs sur le marché relativement confidentiel du NAS. Connaissant des hauts et des bas, ces unités de stockage en réseau semblent reprendre du poil de la bête, notamment auprès du grand-public, après les multiples histoires de fuites plus ou moins volontaires des services de stockage dans le cloud. Une situation dont profite évidemment les historiques comme Synology... sans toutefois que cela vienne bouleverser ses habitudes. Ainsi, réglé comme du papier à musique, le constructeur nous livre la dernière évolution de son DS4xxj : un nouveau processeur et deux cœurs supplémentaires suffisent-ils à faire la différence ?
Fiche technique du Synology DS420j
Depuis bientôt six ans, le constructeur taïwanais ne propose que des changements à la marge sur ses gammes de produits à destination du grand-public. La fiche technique du DS420j est d'ailleurs là pour en attester : elle ressemble à s'y méprendre à celle de son grand frère, le DS418j. Lui-même s'inspirait déjà énormément de son prédécesseur - le DS416j - qui procédait de manière identique avec l'ancêtre, le DS414j.Le Synology DS420j, c'est :
- Processeur : Realtek RTD1296 quadruple-cœur @ 1,4 GHz
- Mémoire vive : 1 Go, non extensible
- Nombre de baies : 4x SATA3 compatibles 2,5'' / 3,5''
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 64 To
- Hotswap : non
- Dimensions : 184 x 168 x 230 mm
- Poids : 2,21 kg
- Alimentation : 90 W, brique externe
- Ventilation : oui, 2x 80 mm
- Connectique : 2x USB 3.0, 1x RJ45 GbE
- Port PCIe : non
- Normes RAID : 0 / 1 / 5 / 6 / 10 / JBOD
- Garantie : 2 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 349 €
Sur la fiche technique, on note donc le changement essentiel par rapport au DS418j : on troque effectivement un processeur double-cœur RTD1293 cadencé à 1,4 GHz pour un quadruple-cœur RTD1296 opérant à la même fréquence. Sur le papier, le changement ne semble pas renversant, mais notable malgré tout. En revanche, aucune différence dans la quantité de mémoire et, plus gênant, toujours aucune possibilité pour étendre la capacité. Dommage.
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Design et ergonomie
Singulier pour celui qui le découvre aujourd'hui, le design du DS420j est strictement identique à celui du DS418j, Synology ayant simplement modifié l'intérieur de son produit. On reste donc face à un parallélépipède rectangle intégralement noir aux dimensions relativement réduites. Une espèce de brique compacte d'un peu plus de 18 x 17 centimètres pour 23 cm de profondeur. La façade est joliment dessinée même s'il n'est pas question de quelque chose d'extraordinaire. Synology a reconduit cette espèce de grille qui interpelle tout de suite sur un point : il n'est pas question d'insérer les disques par l'avant comme sur les modèles milieu / haut de gamme du constructeur. La façade n'est pas amovible et se contente de présenter les informations essentielles liées à l'activité du NAS : on retrouve donc le bouton de mise sous tension, une LED d'état, une autre lié aux débits LAN et quatre autres LED, une pour chaque disque. Très discrètement, au milieu de la façade, on peut voir la mention DS420j qui vient identifier la bête.Puisque la façade ne peut être retirée, c'est ailleurs qu'il faut chercher le moyen d'introduire les unités de stockage. En retournant le NAS pour être tout à fait exact. Au dos, on découvre évidemment tout ce qu'il faut de connecteurs pour brancher le DS420j : rien de très exotique puisque les prises se limitent à une RJ45 pour l'Ethernet Gigabit, un connecteur rond d'alimentation et deux prises USB 3.0. On découvre également les deux grilles ménagées pour les ventilateurs : le refroidissement de l'appareil est ainsi confié à deux modèles de 80 x 80 millimètres. Mais c'est donc aussi à l'arrière du NAS que l'on trouve le moyen d'insérer les disques : il faut pour se faire retirer les vis moletées situées aux extrémités et tout un pan de la face arrière peut alors se rabattre vers l'extérieur. Les câbles des ventilateurs sautent alors aux yeux, mais c'est surtout la présence de quatre tiroirs gris que l'on remarque : il suffit de les tirer pour qu'ils coulissent proprement en dehors du NAS. On peut aisément visser les disques durs, par les côtés pour des 3,5'' et par le dessous pour les 2,5''.
Ce système de fixation des disques est un peu plus long que sur les modèles haut de gamme où le montage se fait sans manipuler la moindre vis. On peut également noter que cela interdit toute fonctionnalité de remplacement à chaud et, enfin, qu'il n'existe aucun verrouillage par clé que ce soit au niveau des tiroirs individuels ou de la porte d'accès aux disques, si ce n'est via la fente de sécurité Kensington. Rien de dramatique compte tenu du public visé par un tel NAS. Il n'y a guère plus de remarques à faire côté design. On aurait pu souhaiter quelques nouveautés - comme la présence d'un port USB en façade ? - mais puisque ce modèle de conception a fait ses preuves, Synology n'a pas osé bouleverser les choses. Notez pour finir que comme toujours sur les « petits » modèles du constructeur, l'alimentation se fait via une brique externe, dans le cas présent capable de délivrer 90 watts, largement assez pour subvenir aux besoins de quatre disques 3,5 pouces, même de grande capacité (16 To maximum).
Fonctionnalités et interface logicielle
Une fois n'est pas coutume, nous n'entrerons pas ici trop dans les détails. En effet, comme toujours chez Synology, la mise en place puis l'utilisation du NAS repose sur deux logiciels. Le Synology Assistant permet de détecter le NAS sur le réseau alors que le Synology DiskStation Manager prend ensuite le relai pour en gérer toutes les fonctionnalités. Synology Assistant est plus particulièrement dédié aux néophytes en matière de NAS. Il permet d'identifier aisément un produit que l'on vient de brancher afin, ensuite, d'accéder à son interface Web. L'intérêt est alors de ne pas nécessairement à devoir se soucier de la configuration du réseau domestique auquel est connecté le NAS... pourvu tout de même que le DHCP soit activé, ce qui est généralement le cas.Si les disques durs - ou les SSD d'ailleurs - mis en place dans l'unité n'ont jamais été utilisés, alors le Synology DiskStation Manager va prendre le relai. Celui que les intimes nomment DSM se charge de proposer différentes étapes de configuration afin de définir quelques éléments essentiels. Mais là encore, tout est fait pour que le débutant n'ait pas à se poser trop de questions. Il est pris par la main tout au long du processus via une interface claire, dans la langue de Molière. Autre cas de figure, les disques ont déjà été utilisés, par exemple sur un autre Synology. DSM peut alors tenter une migration comme nous le montrons sur notre capture. Il s'agit d'une fonctionnalité classique dans l'univers des NAS, Synology n'est pas le seul à le proposer. Reste que c'est très pratique pour changer de NAS sans risquer de perdre la moindre donnée sur la pile RAID que l'on démonte / remonte très simplement.
Pour le reste et la présentation plus détaillée du DSM, nous vous invitons à consulter nos précédents articles dédiés aux produits Synology. Qu'il s'agisse des tests du DS620Slim avec ses baies 2,5 pouces, du DS1819+ et sa formidable capacité de stockage ou du DS120j, le Petit Poucet de la bande, nous avons à chaque fois abordé l'interface DSM. Rappelons simplement que DSM se présente comme un véritable système d'exploitation à manipuler comme un Windows avec son bureau, ses icônes et son pointeur de souris. De très nombreuses fonctionnalités sont en place pour gérer la pile RAID ou surveiller le bon état du NAS, mais il est surtout possible d'installer des paquets en fonction de ses besoins. Ainsi, une espèce de « boutique » est accessible et tous les logiciels y sont gratuits. Il y a des modules liés au développement, d'autres à la diffusion et au classement de contenus multimédia. On trouve également de quoi gérer les sauvegardes de données ou la synchronisation de divers appareils. Enfin, des accessoires liés au travail collaboratif ou la surveillance vidéo sont au menu.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Nos tests de NAS sont réalisés - dans la mesure du possible - dans les mêmes conditions. Ainsi, nous utilisons pour le stockage 2 à 4 SSD 860 EVO de marque Samsung et d'une capacité de 250 Go. Ces SSD ne posent aucun problème à notre DS420j puisque ses tiroirs 3,5'' sont parfaitement adaptés aux modèles 2,5''. Afin de ne pas encombrer cette page, nous limitons la présentation des tests à des mesures de performances sous CrystalDiskMark / en copie de fichiers Windows 10, à une mesure de la température au niveau des disques, des nuisances sonores enregistrées à une distance d'un mètre et de la consommation relevée à la prise.Sans grande surprise, sur des fichiers de grande taille, le DS420j est rapidement limité par la bande passante de l'interface Ethernet Gigabit. C'est systématiquement le cas pour les modèles de milieu de gamme et de plus en plus fréquent, même sur l'entrée de gamme. Nous n'avons pas de mesures réalisées sur un DS418j à vous présenter, mais sachez que les performances sont extrêmement proches et que l'intérêt du changement de processeur opéré par Synology ne saute pas aux yeux. Sur de plus petits fichiers - un dossier contenant de nombreuses photos - on peut observer une amélioration des débits, de l'ordre de 5% par rapport à ce que proposait le grand frère du DS420j.
Notons également un tout petit peu plus de confort dans l'utilisation simultanée du NAS par plusieurs personnes. Attention, avec seulement 1 Go de mémoire vive et un processeur malgré tout très limité (ce n'est déjà pas un x64), il n'est pas question de profiter de certaines des fonctions les plus en vue comme les machines virtuelles. Impossible également de l'envisager au cœur d'un vaste réseau, mais le DS420j s'accommode assez bien d'une utilisation conjointe à la maison avec la lecture d'une vidéo d'un côté et la consultation de photos de l'autre... rien de drastiquement nouveau par rapport à ce que proposait le DS418j. Enfin, notons que la consommation du NAS profite de ce petit processeur alors que les nuisances sonores sont particulièrement contenues. Les ventilateurs ne se mettent à 50% de leur puissance qu'après une utilisation très soutenue plusieurs heures durant et, même dans ce cas, on ne peut pas dire que le NAS soit bruyant.
Synology DS420j : l'avis de Clubic
Sur Clubic, nous n'avions jamais testé ni le DS418j, ni le DS416j, ni même le DS409, premier modèle à arborer le design de notre cobaye du jour. Nous découvrons en quelque sorte cette gamme de produits destinés à un large public mais ne négligeant pas la capacité de stockage : les 4 baies autorisent effectivement un vaste espace pour nos données, mais aussi une certaine polyvalence. On peut ainsi très bien débuter avec seulement deux disques et, ensuite, monter progressivement en puissance. Il faudra tout de même penser à configurer le NAS en mode SynoRAID afin que l'évolution se fasse le plus simplement du monde.La force des NAS Synology réside dans le confort et la puissance de l'interface DSM conçue par le fabricant. Une interface dont on profite évidemment sur le DS420j, mais qui souffre de limitations liées à la faible quantité de mémoire vive - seulement 1 Go non extensible - et au type de processeur embarqué. De fait, si le DS420j est très agréable à utiliser et que ses acheteurs pourront compter sur le dynamisme de la communauté, on reste un peu sur notre faim d'autant que Synology en demande encore un peu plus de 300 euros, une somme pour des particuliers. Aussi agréable soit-il, le DS420j n'est qu'une minuscule mise à jour du DS418j et les possesseurs de ce modèle sorti en 2018 n'aurons aucun intérêt à évoluer... Rendez-vous est pris dans deux ans pour davantage d'innovations ?
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