Parrot : le géant français du drone dégringole et s'apprête à licencier

Pierre Crochart
Par Pierre Crochart, Spécialiste smartphone.
Publié le 24 novembre 2018 à 12h01
Anafi Parrot

Malgré un Anafi lancé en juillet dernier et salué par la critique, Parrot enregistre un chiffre d'affaires en chute libre de 40% au troisième trimestre 2019, et s'apprête à licencier.

Parrot dans la tourmente. À la lumière des résultats financiers du troisième trimestre 2018 parus aujourd'hui, l'entreprise de Henri Seydoux ne parvient pas à composer avec une concurrence chinoise très agressive, et une tendance en perte de vitesse.

Les drones n'ont plus la cote

Fleuron de la French Tech, Parrot signe un troisième trimestre 2018 moribond, avec un chiffre d'affaires en berne de 40% (23,4 millions d'euros) et des pertes nettes de 51,8 millions d'euros. D'après Le Monde, la tendance ne devrait guère s'inverser au dernier trimestre, et même dépasser les 100 millions d'euros sur l'année.

Et pour expliquer ce net désaveu du marché, Henri Seydoux pointe la rudesse d'une guerre des prix croisée à une hype qui est clairement retombée depuis l'avènement des drones de loisir en 2015. "Nous sommes touchés de plein fouet par la crise de croissance du marché des drones grand public", déclare un porte-parole au Monde. Il faut dire que les plus récentes réglementations, qui obligent notamment les vidéastes ayant pour objectif de monétiser leurs prises de vue de passer une onéreuse formation, ont de quoi décourager.


Pour autant le ciel n'est pas tout gris, et certains signes montrent même une éclaircie - d'estime, du moins. La France figure ainsi parmi les seuls pays où les ventes de drones progressent (+12% en un an), et le Parrot Anafi cumule 60% des parts de marché. Un score excellent, rendu notamment possible par le rapport qualité-prix du flagship de Parrot qui, pour 699€, concurrence directement le DJi Mavic Air vendu 300€ plus cher.

Une centaine de licenciements à prévoir

Conséquence directe d'un marché qui dévisse : Parrot va devoir se séparer de nombreux collaborateurs pour rester à flots en 2019-2020. Le groupe a ainsi annoncé que des plans de départ allaient être mis en place, essentiellement dans les antennes américaines et asiatiques de l'entreprise.

Pour retrouver l'équilibre financier, Parrot va également miser davantage sur ses filiales oeuvrant notamment dans la modélisation par drone et l'inspection d'ouvrages.

Le salut du drone se trouvera-t-il dans des applications professionnelles ? L'avenir nous le dira sans doute.

Pierre Crochart
Spécialiste smartphone
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
KlingonBrain

" Il faut dire que les plus récentes réglementations, qui obligent notamment les vidéastes ayant pour objectif de monétiser leurs prises de vue de passer une onéreuse formation, ont de quoi décourager."

Un bel exemple de la façon dont on tue l’activité en France.

Et après, on chiale “ouin, ouin les gafa ils ont tout bouffé…”.

Mais la vérité, c’est qu’ici, on est dirigé par des vieux conservateurs qui cassent l’innovation depuis des années.

On peut facilement citer d’autres exemples, comme “Hadopi” qui a compliqué horriblement le déploiement de points d’accès Wifi en France.

Rumpelstiltskin

C’est pas nouveau , tout est fait de manière à tuer le marché, les emplois, ect …ici en tout cas , c’est : " en marche vers la France morte …"

ddrmysti

Réaction totalement stupide, d’autant que l’article dit plus bas que la france est un des rares pays où le marché du drone est en croissance. En fait comme souvent clubic croise des trucs qui n’ont rien à voir. La législation français n’a rien à voir avec la fin de la hype mondiale, surtout si le marché en france est en croissance.

Bref, c’est la réaction classique du ouin ouin, je ne peux pas faire ce que je veux comme je veux et je dois respecter les autres et ne pas faire de la merde. La législation française est à la fois peu contraignante et pleine de bon sens, obligeant les kévins à arrêter de faire les cons au milieu des zones peuplées et c’est une bonne chose.

KlingonBrain

Vous avez le droit de ne pas partager mon avis, mais un ton méprisant ne vaut pas argument.

Vous pensez que ces loi inutiles vous protègent et garantissent vraiment le respect des autres ? Sauf que dans la vraie vie, les “Kevin” qui font les imbéciles au milieu des zones peuplées se moquent totalement de la législation.
Qu’ils fassent les con avec leur voiture, leur scooter ou leur drone en plein centre ville, dans la vraie réalité personne n’y fera rien.

“La législation française est à la fois peu contraignante et pleine de bon sens, obligeant les kévins à arrêter de faire les cons au milieu des zones peuplées et c’est une bonne chose.”

A mon avis, vous rêvez. Si vous lisez les journaux, vous verrez que les forces de l’ordre sont souvent surchargées et qu’on peine déjà à faire condamner les délits bien plus grave comme les vols et les agressions…

En France on devrait apprendre que les loi ne remplacent pas le bon sens et que dans les pays qui ont beaucoup moins de réglementation, les gens n’y font pas pour autant plus n’import quoi.
Parce qu’il est plus lisible au final de faire moins de loi et d’insister sur la responsabilité civile que de chier des camions de lois que personne ne va connaitre.

Quand à dire que la législation française est “peu contraignante et pleine de bon sens”, ce n’est pas ce que pensent la majorité des entrepreneurs à propos de la France. Notre pays est particulièrement réputé pour sa diarrhée législative et ce n’est pas moi qui l’invente.

Tous les entrepreneurs vous expliqueront le temps qu’on passe en paperasse au lieu de travailler et tous les blocages que cela oppose au développement de l’activité. Et si les Gafa ne sont pas né en France, ce n’est pas un hasard.

Au passage, si nous sommes “un des rares pays où le marché du drone est en croissance”, on appelle ça un marché atone, avec un développement lent et mou. Cas d’école typique du marché Français…

obyoneone

la faute aux lois, vigipirate la propagande qui entretient la peur et qui nous protège nos enfants avec 3 barrières pourris devant l’école. se foutent de nous !

Al_Jardine

En effet…! Pourquoi s’embêter avec toute cette diarrhée législative alors qu’il y a des solutions tellement plus simples qui permettent de « neutraliser » à la fois le drone ET le kévin.

Vivi44President

Je pense l entreprise parrot pourrait faire mieux àu niveau technologie sur ces drone et être leader mondiale dans le milieu technologie des drone et pourquoi pas des drones de combats et militaire

Jupar

quand on est comme moi dans le milieu du drone amateur depuis 10 ans et pro et militaire depuis 6 ans, je peux vous dire qu’il faudrait des années pour que Parrot arrive à la cheville de sociétés qui ne font pas parler d’elles mais qui ont une avance considérable. il suffit d’une simple visite à l’UAV Show à Mérignac pour s’en apercevoir.

Jupar

tout faux… Visiblement, vous ne connaissez absolument rien au marché du drone ni en France, ni à l’étranger. Si le déeloppement est mou en gFrance, il l’est tout autant dans les autres pays. Le problème, c’est que depuis 3 ou 4 ans, tout le monde prévoit une explosion de l’activité, alors que personne n’est près à mettre un euro pour acheter des images. La demande n’est pas là, donc tous les gogos qui ont cru voir un moyen facile de se faire du fric, se sont rétamés lamentablement… pas de demande, l’offre est pléthorique, donc inévitablement, ça se casse la gueule. Les gens pensent qu’il suffit de décoller un drone et d’appuyer sur un bouton pour faire des images… Alors que la prise de vue n’est que 10% du travail d’un pro en drone. Moi je suis pro depuis 6 ans dans le drone et je peux garantir que les lois qui encadrent les drones ne sont absolument pas inutiles, même si effectivement, il y a de la paperasse à faire. Mais c’est le prix à payer pour travailler en toute sécurité et que les Kevin ne puissent pas venir casser le business de ceux qui font les choses dans les règles. . Les lois sont inutiles pour ceux qui sont dénués de bon sens et qui ne connaissent rien à l’activité professionnelles, à l’aéronautique, aux règles de l’air, et plus généralement, à toutes les contraintes liées à ce qui vole. Tous les pays ont désormais une réglementation dont certains ne se sont pas ennuyés, le drone y est carrément interdit.

ariakas

Oui, le marché pro est définitivement un coeur de cible plus sécurisé que le grand public…
Un drone, c’est cher et on en achète pas tous les 3 ans.
Je veux dire, au delà de filmer sa maison, ceux des voisins, de faires de jolies vidéos sympa,

ça reste ultra limité !!
J’en ai fait un peu un matin au bord de mer, j’ai vite rangé mes affaire à l’arrivé des premiers touristes.
Y’a un protocole de sécurité minimum à respecter pour le respect de chacun, et de ne pas avoir le moindre pépin.

Après bizarrement, y’a plus de règles pour les drones que pour les cerfs volants, alors que franchement, j’en ai fait à Dieppe, et d’autres aussi, et c’est un vrai danger publique en soit.
Va te prendre un cerf volants en pleine poire, c’est pas mieux qu’un drone.
Sauf que le drone, il est sensé être contrôlé nickel.
Un cerf volant, trop de vent et c’est incontrolable

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles