Malgré un Anafi lancé en juillet dernier et salué par la critique, Parrot enregistre un chiffre d'affaires en chute libre de 40% au troisième trimestre 2019, et s'apprête à licencier.
Parrot dans la tourmente. À la lumière des résultats financiers du troisième trimestre 2018 parus aujourd'hui, l'entreprise de Henri Seydoux ne parvient pas à composer avec une concurrence chinoise très agressive, et une tendance en perte de vitesse.
Les drones n'ont plus la cote
Fleuron de la French Tech, Parrot signe un troisième trimestre 2018 moribond, avec un chiffre d'affaires en berne de 40% (23,4 millions d'euros) et des pertes nettes de 51,8 millions d'euros. D'après Le Monde, la tendance ne devrait guère s'inverser au dernier trimestre, et même dépasser les 100 millions d'euros sur l'année.Et pour expliquer ce net désaveu du marché, Henri Seydoux pointe la rudesse d'une guerre des prix croisée à une hype qui est clairement retombée depuis l'avènement des drones de loisir en 2015. "Nous sommes touchés de plein fouet par la crise de croissance du marché des drones grand public", déclare un porte-parole au Monde. Il faut dire que les plus récentes réglementations, qui obligent notamment les vidéastes ayant pour objectif de monétiser leurs prises de vue de passer une onéreuse formation, ont de quoi décourager.
Pour autant le ciel n'est pas tout gris, et certains signes montrent même une éclaircie - d'estime, du moins. La France figure ainsi parmi les seuls pays où les ventes de drones progressent (+12% en un an), et le Parrot Anafi cumule 60% des parts de marché. Un score excellent, rendu notamment possible par le rapport qualité-prix du flagship de Parrot qui, pour 699€, concurrence directement le DJi Mavic Air vendu 300€ plus cher.
Une centaine de licenciements à prévoir
Conséquence directe d'un marché qui dévisse : Parrot va devoir se séparer de nombreux collaborateurs pour rester à flots en 2019-2020. Le groupe a ainsi annoncé que des plans de départ allaient être mis en place, essentiellement dans les antennes américaines et asiatiques de l'entreprise.Pour retrouver l'équilibre financier, Parrot va également miser davantage sur ses filiales oeuvrant notamment dans la modélisation par drone et l'inspection d'ouvrages.
Le salut du drone se trouvera-t-il dans des applications professionnelles ? L'avenir nous le dira sans doute.