La police de Los Angeles, la célèbre LAPD, ne compte plus désormais uniquement des membres en chair et en os : des drones en font également partie.
Ce déploiement se fait en dépit des inquiétudes exprimées par des avocats spécialistes du droit et relatives à la vie privée.
Utilisation dans des cas précis
Le choix d'intégrer des drones aux membres des forces de police de manière permanente fait suite à une période d'essai longue d'un an, durant laquelle les appareils ont été déployés quatre fois. Dans la plupart des cas, les drones ont été utilisés face à des personnes barricadée, afin d'apporter des renseignements tels que la configuration de la propriété concernée.La période d'essai étant terminée, les cinq membres de la commission de police civile ont accepté à l'unanimité les nouvelles réglementations, qui officialisent l'intégration des appareils à la LAPD. Ces règles interdisent notamment que les drones soient équipés d'armes ou de logiciels de reconnaissance faciale. Les missions sur lesquelles ils seront engagés seront aussi encadrées : les drones sont d'abord destinés à intervenir face à des suspects barricadés, à des tireurs et lors de perquisitions. Suite à une recommandation émise en juillet, les appareils doivent aussi intégrer l'unité d'intervention de la LAPD, le SWAT, pour des opérations de déminage et des missions impliquant des éléments radioactifs. Selon le chef de la LAPD, Michel Moore, à l'origine de la recommandation de juillet, « les drones fournissent de précieuses informations aux officiers, tout en réduisant le risque pour la vie humaine ».
Des craintes concernant la vie privée
Horace Frank, qui dirige le bureau des opérations spéciales et de la lutte anti-terroriste, se veut rassurant : la nouvelle régulation doit s'assurer que « les drones ne seront pas utilisés avec désinvolture ». Horace Frank ajoute que la régulation des drones de la LAPD est plus restrictive que celle d'autres agences.De fait, l'utilisation de drones inquiète. Selon des activistes, comme Michael Novick, la décision de la LAPD a négligé certaines réserves exprimées. Michael Novick a déclaré : « Nous sommes témoins de ce qu'est exactement le perversion d'une mission. Maintenant, il n'y a plus qu'à mettre à jour. La prochaine étape consistera à dire : "Nous avons réellement besoin de la reconnaissance faciale" ». Alors que la commission de police signait la nouvelle réglementation, l'audience a scandé : « Honte ! Honte ! »
Michael Moore, de son côté, s'est dit conscient des « préoccupations du Big Brother ». Et le programme d'essai doit effectivement être mis à jour : les DJI Spark utilisés lors du programme d'essai seront remplacés par des Mavics de la même marque, ces derniers offrant de meilleures capacités de vol en intérieur et une durée de vol plus importante.
Michael Moore dit aussi rester ouvert au débat : « Nous sommes déterminés à trouver le bon équilibre, en protégeant notre communauté, leur droit à la vie privée, mais aussi leur sécurité et leur droit d'exister sans craindre des dangers que cet outil pourrait servir à diminuer ».
Source : PoliceOne