Washington évoque un risque pour la sécurité nationale pour justifier cette nouvelle mesure drastique, qui n'est pas sans rappeler l'affaire Huawei.
Alors que Donald Trump vient d'annoncer interdire aux Européens l'accès aux États-Unis pendant au moins 30 jours sur fond de coronavirus, une nouvelle mesure prise par Washington pourrait presque faire figure de « mesurette ». Pourtant c'est tout sauf ça. L'administration Trump est en train de préparer un décret exécutif qui interdirait aux ministères, organismes et entreprises fédérales américaines de se procurer des drones fabriqués à l'étranger, révèle Tech Crunch.
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Un décret qui vise directement les acteurs chinois, DJI en tête
Rédigé durant le premier trimestre, le projet de décret vise les drones directement fabriqués à l'étranger, ou bien ceux dont certains composants proviennent de l'étranger. Les USA redoutent que les petits aéronefs télécommandés ne servent à s'emparer de données sensibles, qui seraient ponctionnées par des États souhaitant faire défaut à l'Oncle Sam.Les USA n'hésitent pas à évoquer un risque pour la sécurité nationale. Mieux, le texte pondu par les dirigeants américains cible spécifiquement la Chine et les menaces qui découleraient de son exploitation des drones, l'empire du Milieu hébergeant plusieurs acteurs majeurs de la technologie, parmi lesquels DJI, le leader mondial des drones de loisir qui distribuerait environ sept appareils sur dix dans le monde, et dont le siège est basé à Shenzhen, comme une certaine... Huawei.
Dans un communiqué de presse, le porte-parole de DJI, Michael Oldenburg, juge ce projet de décret comme « une autre attaque contre les technologies de drone basée sur le pays d'origine », rappelant au passage que plusieurs agences américaines avaient reconnu les produits DJI comme étant « sûrs pour une utilisation dans les opérations gouvernementales ».
Encore la crainte de l'espionnage
L'ordonnance exécutive précise que la politique fédérale entend favoriser l'utilisation de drones construits directement aux États-Unis. Si cette dernière est bien adoptée, les agences fédérales disposeront d'un gros mois pour s'aligner sur ses dispositions.Le département américain de l'Intérieur a pris une première décision symbolique, en tout début d'année, en diffusant une directive visant à immobiliser sa flotte d'environ 800 drones de fabrication étrangère, sauf en cas d'urgence.
Craignant que la Chine force ses entreprises à espionner pour son propre compte en utilisant certaines technologies, les USA ne prennent pas, ici, une mesure totalement inédite. Nous avons tous en mémoire la décision d'interdire les équipements Huawei et ZTE, deux entreprises chinoises, qui fait aujourd'hui toujours scandale et qui a conduit à une guerre commerciale entre les présidents Trump et Jinping.
Source : Tech Crunch