Dans le domaine du stockage en ligne, Dropbox se démarque par son interface utilisateur conviviale et ses synchronisations pratiques. Cependant, ses lacunes en confidentialité suscitent des questions. Alors en 2024, Dropbox est-il réellement en retard sur ses concurrents ?
On le sait : Dropbox a beau être un des services de stockage cloud les plus anciens du marché, il ne reste pas d'actualité uniquement grâce à son ancienneté. Au fil des années, l'entreprise a dû se renouveler, et offrir un service plus en phase avec les demandes du marché actuel.
- mood2 Go d'espace gratuit
- storagePas de stockage payant
- upload100 Mo en limite d'envoi
- home_pinServeurs en Europe
Prise en main, fonctionnalités, infrastructure, sécurité, synchronisation, sauvegarde… retrouvez notre protocole de test détaillé pour les services de stockage en ligne.
Parmi les facteurs désormais largement pris en compte par les utilisateurs, la sécurité des données dans le cloud et la confidentialité font aujourd'hui figure d'indispensables pour un outil de ce type. Ainsi, pour mieux convenir aux besoins actuels, Dropbox a pu annoncer début janvier 2023 avoir mis à jour ses conditions d'utilisation et sa politique liées aux données privées. Cette nouvelle politique a eu pour but d'inclure des informations permettant aux utilisateurs de comprendre comment s'effectuer la collecte des données via DocSend. D'autre part, une clarification globale de l'utilisation des informations de chaque utilisateur a été mise en place.
Ce n'est pas la seule mise à jour effectuée en 2023 : le 25 avril, Dropbox a annoncé son service Dropbox Replay, dont le but est "d'accélérer la révision et l'approbation des vidéos, images et des fichiers audio, en un seul et même endroit". Un moyen pour les utilisateurs de regarder une vidéo tout en consultant simultanément des annotations et commentaires en temps réel, pour permettre un travail collaboratif toujours plus efficace.
Malgré les efforts mis en place par l'entreprise pour rester une force tranquille dans le domaine, Dropbox a malgré tout souffert de la crise de la covid-19 : fin avril, l'entreprise a annoncé le licenciement de 500 employés (soit 16% de la main d'œuvre globale), à cause d'une croissance ralentie au cours des dernières années.
Fin août, Dropbox a par ailleurs pu annoncer une nouveauté à propos du plan tarifaire "Advanced". Désormais, les utilisateurs qui achètent un plan Dropbox Advanced avec trois licences actives reçoivent ainsi 15 To de stockage cloud partagés entre les membres de l'équipe. D'autre part, chaque licence supplémentaire du plan recevra 5 To de stockage dédié. Mais profitons-en pour rappeler que Dropbox n'est également pas avancé en termes de stockage cloud gratuit, ne proposant que 2 Go.
Une chose est certaine concernant Dropbox : si la firme semble avoir rencontré des problèmes de gestion et de crise post-covid, elle reste malgré tout très active pour proposer des mises à jour et des améliorations de son service au fil des mois, ce malgré son ancienneté sur le marché. Une recette qui ne devrait pas manquer de porter ses fruits.
Le mois d'avril est d'ailleurs un bon exemple. Plusieurs nouvelles fonctionnalités ont été annoncées pour travailler au mieux sur Dropbox. Au programme : des fonctionnalités de protection plus avancées, des outils pour les administrateurs ou encore pour gérer les différents membres des dossiers partagés.
Alors, avec ces nouvelles fonctionnalités, comment se place Dropbox sur le marché en 2024 ?
Présentation de Dropbox
Fondé à San Francisco en 2007 par Drew Houston et Arash Ferdowsi, Dropbox a été officiellement lancé un an plus tard en 2008 à l’occasion de la grande messe américaine des nouvelles technologies TechCrunch 50. Pour la petite histoire, Drew Houston aurait eu l’idée de créer le service de stockage après avoir oublié à plusieurs reprises sa clé USB au bureau lorsqu’il étudiait au MIT. Même s’il existait déjà quelques services à l’époque comme notamment Microsoft SkyDrive (rebaptisé depuis OneDrive) et Box.com, ils étaient souvent mono-plateformes, lents et relativement compliqués à utiliser.
Tout le contraire de Dropbox dont le fonctionnement s’est révélé d’une fluidité et d’une simplicité exemplaires dès le départ. Cela n’avait d’ailleurs pas échappé à feu Steve Jobs qui rêvait de l’intégrer dans l’écosystème d’Apple. Selon les rumeurs, l’illustre patron de la pomme aurait proposé fin 2009 pas moins de 800 millions de dollars pour mettre la main sur la jeune start-up, mais il a essuyé un refus catégorique de ses fondateurs. Bien leur en a pris, puisque l’entreprise était déjà valorisée plus de 4 milliards de dollars en 2013 et 7,7 milliards* à l’heure actuelle (*source : NASDAQ).
Le succès de Dropbox ne s’est jamais démenti depuis son lancement. Présent dans 180 pays, la société basée à San Francisco revendique plus de 500 millions d’utilisateurs et 300 000 clients entreprises à travers le monde. En constante évolution, le service de stockage offre aujourd’hui tout un écosystème qui fourmille d’outils permettant de communiquer, partager, et collaborer en ligne. Un must pour beaucoup d'utilisateurs.
Infrastructure et sécurité
Au fil des années, l’entreprise californienne a développé sa propre infrastructure réseau et stockerait plus 90 % des données de ses utilisateurs sur ses propres serveurs sécurisés. Seul bémol, ces serveurs se trouvent dans des datacenters basés aux Etats-Unis. Concrètement, cela signifie que Dropbox est soumis aux exigences des lois américaines restrictives telles que le Patriot Act, le Cloud Act, etc. Pour rappel, celles-ci autorisent les agences de surveillance gouvernementales d’accéder aux données des utilisateurs des services numériques sans que ceux-ci n’en soient informés. Un point à prendre en compte avec tous les services cloud de l’Oncle Sam pour ceux qui se soucient de la confidentialité de leurs données.
Pour rassurer ses clients professionnels européens, Dropbox leur propose depuis 2016 la possibilité d’héberger leurs données dans des datacenters basés en Allemagne. Reste à savoir si cette localisation permet vraiment d’échapper à la législation américain… Comme pour tous ses serveurs basés en dehors des Etats-Unis (10 % de son infrastructure), la société les loue à son partenaire historique Amazon Web Services. Si Dropbox a toujours été réputé pour ses performances et ses technologies de synchronisation de premier plan, on ne peut pas en dire autant pour sa sécurité. A plusieurs reprises entre 2011 et 2016, le service a été victime de failles de sécurité majeures entrainant notamment la fuite de plusieurs dizaines de millions d’identifiants. L’entreprise semble avoir depuis repris les choses en main, et autant dire qu’il était temps.
Tous les fichiers stockés dans Dropbox sont cryptés avec le chiffrement AES-256 bits et protégés durant leurs transferts par le protocole SSL (Secure Sockets Layer). Le service propose également la validation en deux étapes avec la possibilité de recevoir un code de sécurité via un SMS ou une application d’authentification. En plus d’être localisé aux Etats-Unis, Dropbox n’est pas vraiment une référence en matière de confidentialité. Contrairement à pCloud ou MEGA, Dropbox ne propose pas une sécurité de bout en bout (sans connaissance) et possède une clé de chaque compte lui permettant de déchiffrer les données qui s’y trouvent. Tout est dit…
Fonctionnalités
Compatible avec les principales plateformes (Android, iOS/macOS, Linux, Windows…) et accessible depuis n’importe quel navigateur web, le service offre l’une des couvertures multiplateformes les plus complètes du marché. L’inscription ne nécessite que quelques minutes. Il suffit d’indiquer un nom, une adresse email et un mot de passe, puis vérifier ensuite l’adresse email fournie. Une fois le compte créé, il n’y a plus qu’à télécharger le client correspondant à ses appareils. Depuis 2019, le service a malheureusement limité à 3 le nombre d’appareils pouvant être utilisés simultanément pour les comptes gratuits.
Le service possède de nombreuses fonctions utiles au quotidien telles que l’ « Historique des versions » pour récupérer la version précédente de documents ou d’un dossier (de 30 à 180 jours selon la formule), et l’« Historique des fichiers » pour restaurer un fichier supprimer par accident (30 à 180 jours). Le partage et la collaboration sont également à l’honneur avec la possibilité de créer des « Liens partagés ». Sur Windows par exemple, il suffit de faire un clic droit sur un fichier, sélectionner « Copier le lien Dropbox » et partager ce dernier ensuite via un chat ou un email. Le destinataire n’a plus qu’à cliquer sur le lien pour télécharger le fichier, même s’il n’a pas de compte Dropbox.
L’hébergeur met enfin à disposition un outil sur les clients bureau pour sauvegarder automatiquement le contenu de son ordinateur, mais celui-ci s’avère malheureusement bien trop limité. Disponible via le menu des « Préférences », il permet de synchroniser uniquement les dossiers du disque dur principal… Un gros point faible comparativement à des acteurs comme pCloud ou MEGA par exemple qui n’imposent pas de telles restrictions.
Sauvegarde et synchronisation
Lors de l’installation des clients bureau Windows, macOS et Linux, il créé un dossier baptisé « Dropbox » à la racine du disque dur principal. Tous les éléments ajoutés en local dans Dropbox sont automatiquement synchronisés sur les serveurs de Dropbox.com et répliqués à l’identique simultanément sur tous ses appareils (ordinateurs et terminaux mobiles). Il est possible de créer des dossiers et des sous-dossiers, de glisser/déposer des fichiers, de les déplacer, ou encore de les supprimer exactement comme dans n’importe quel dossier de Windows ou de Mac.
Une petite icône Dropbox située dans la barre des tâches (Mac et PC) permet d’accéder en un clic à ses dossiers locaux, à l’interface Web, aux préférences, de visualiser l’espace de stockage cloud disponible, ou encore l’état d’avancement des téléchargements en cours. Des icônes de synchronisation de différentes couleurs permettent de visualiser en un coup d’œil l’état des fichiers et des dossiers dans Dropbox : bleu (en cours), vert (synchronisé), gris (non synchronisé sur dropbox.com), et rouge (synchronisation impossible). La grande force de Dropbox réside dans son mode de fonctionnement en tâche de fond complètement transparent pour l’utilisateur.
Grâce à sa remarquable technologie de synchronisation par blocs dont il est l'inventeur, le service cloud synchronise uniquement les modifications des fichiers téléchargés sur le cloud. De même, Dropbox dispose de la synchronisation partielle qui permet de télécharger uniquement les métadonnées des fichiers en local afin de préserver l'espace de stockage utilisé. Toutes les données sont par ailleurs automatiquement compressées avant leur envoie de façon à accélérer leur transfert. Lors de nos tests, il nous a fallu 1,05 minute pour télécharger un fichier de 1,50 Go sur le cloud. C'est mieux que MEGA (1,38 mn) et OneDrive (1,23 mn), mais moins bien que pCloud (0,59 mn) ou Google Drive (0,46 mn).
Ergonomie
Beaucoup plus complète que les clients bureau, l’interface en ligne de Dropbox donne accès à de nombreuses autres fonctionnalités telles que « Transfer » pour envoyer de gros fichiers (comptes payants) ; « Paper » pour collaborer à plusieurs sur divers documents, ou « Showcase » (versions pro uniquement) pour réaliser des présentations de style PowerPoint. Sans oublier le kiosque « App center » permettant à Dropbox de s’interfacer avec des dizaines d’applications tierces : Adobe Actrobat DC, Microsoft Office, Zoom, Slack, Teams, Procreate, Vimeo, etc.
Une fois associées à son compte, les applications tierces permettent de créer, collaborer, communiquer, gérer des projets, etc. L'« App center » apporte incontestablement une forte valeur ajoutée à Dropbox. Les applications mobiles ne sont pas en reste et peuvent par exemple, envoyer automatiquement sur Dropbox toutes les vidéos et photos prises avec un smartphone ou une tablette. Vous pourrez ensuite retrouver vos photos stockées sur la plateforme Dropbox. Il est également possible de numériser des documents à l’aide du capteur ou enregistrer un extrait audio.
A l’usage, l’interface et l’ergonomie de l’application bureau pourraient sans doute être améliorées. Celle-ci ne sert in fine pas à grand-chose au quotidien.
Tout l’inverse de l’interface en ligne et des applications mobiles qui constituent des modèles de conception. Derrière leur apparence dépouillée, elles dissimulent en effet de puissantes fonctionnalités. Que cela soit pour collaborer sur des documents en ligne, transférer des contenus, récupérer d’anciennes versions de documents ou de dossiers, ou partager toute sortes de données, Dropbox à l’art et la manière de rendre les choses simples et accessible au plus grand nombre.
L’offre de Dropbox
L’essor du télétravail a énormément profité aux services cloud et notamment à Dropbox. Pour répondre aux nouveaux besoins des particuliers et des entreprises, le service américain ne propose pas moins de 6 formules. Outre l’offre de base « Dropbox Basic » comprenant toujours 2 Go d’espace de stockage gratuit (extensible jusqu’à 16 Go via un système de parrainage), le service propose désormais 4 formules payantes :
- Plus : 9,99 €/mois en paiement annuel, 1 utilisateur/2 To (historique de 30 jours)
- Essentials : 16,58 €/mois en paiement annuel, 1 utilisateur/3 To (historique de 180 jours)
- Business : 13 € par utilisateur et par mois en paiement annuel/ 3 ut. minimum/5 To (historique de 180 jours)
- Business Plus : 20 € par utilisateur et par mois en paiement annuel/ 3 ut. minimum/stockage illimité (historique de 180 jours)
Avec les versions payantes, les fichiers importés via les applications bureau ou mobiles ne peuvent pas dépasser 2 To (2 000 Go). La limite des transferts de fichiers volumineux varie de 2 Go pour les comptes « Plus » et « Standard », à 100 Go pour les comptes « Professionnal » et « Advanced ».
Au registre des innovations, le service propose l’application HelloSign permettant de faire signer électroniquement des documents. Quelle que soit la formule choisie, le nombre de signatures est limité à 3 par mois. Des offres qui se révèlent un peu plus onéreuses que la moyenne, mais plus intéressantes que celles de son concurrent Box. Il est en outre possible d'essayer gratuitement Dropbox Business durant une période de 30 jours. Le prix à payer pour bénéficier d’une efficacité de synchronisation sans faille et d’un écosystème particulièrement riche.
Conclusion
Grâce à son ultracompatibilité, son ergonomie irréprochable, sa fluidité, ses performances en lecture/écriture et ses fonctionnalités exhaustives, Dropbox constitue un service de stockage remarquable. C’est le seul service cloud à être capable de s’intégrer aussi bien dans chaque plateforme. Même iCloud, OneDrive et Google Drive ne fonctionnent pas de manière aussi transparente sur leur propres OS respectifs iOS, Windows et Android.
Bien qu’il possède l’un des écosystèmes les plus riches du marché avec son « App Center », Dropbox reste le champion de la simplicité. Il pêche toujours en revanche sur certains points comme la confidentialité toute relative des données, des fonctions de sauvegarde bien trop limitées et un espace de stockage gratuit minuscule de 2 Go…
- Synchronisation remarquable
- Écosystème complet
- Performances lecture/écriture
- Productivité et partage
- Offre d'essai 30 jours
- Espace de stockage gratuit minuscule
- Sauvergardes sélectives limitées
- Politique de confidentialité
- Serveurs installés aux États-Unis
- Tarifs élevés
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