Le débat, lancé aux États-Unis, pourrait s'élargir à d'autres pays du globe où les vélos électriques pullulent désormais. Outre-Atlantique, on se demande si emprunter les voies cyclables demeure raisonnable.
Un peu partout dans le monde et bon an, mal an, les pistes cyclables foisonnent et tendent à démocratiser l'usage du vélo électrique, dont les ventes ont augmenté de 240 % en 2021 sur la planète si l'on en croit les données du cabinet d'études NDP Group – dépassant ainsi celles des bicyclettes traditionnelles. La pandémie de Covid-19 est passée par-là et a contribué à accélérer l'adoption du vélo électrique, qui pour beaucoup est considéré comme un vrai moyen de transport alternatif à la voiture par exemple, permettant de mieux lutter contre le réchauffement climatique. Mais certains se demandent si la place des vélos à assistance électrique, dotés d'un moteur, est bien sur les pistes cyclables.
La vitesse des vélos électriques mise en cause
Du côté de Nashville (Tennesse, USA), où la société de vélo en libre-service BCycle a repris ses activités en juillet 2021 après s'être arrêtée –Covid oblige – au printemps 2020, les pistes vertes réservées aux cyclistes ont gagné du terrain. Et cela fait progressivement émerger le débat autour de la circulation du vélo à assistance électrique. Du point de vue réglementaire, la loi de l'État du Tennessee permet aux vélos électriques circulant à moins de 45 km/h de rouler où bon leur semble. Mais il existe des exceptions.
Les véhicules motorisés, et les vélos à assistance électrique en font partie, ont longtemps été interdits sur les pistes vertes. À Nashville, il existe un certain traumatisme, après des accidents ayant été provoqués par des trottinettes électriques sur ces fameuses pistes vertes. Et l'été dernier, la ville a commandé un rapport sur la possibilité d'établir de nouvelles règles en la matière.
La voiture étant particulièrement populaire à Nashville, interdire aux vélos électriques de circuler sur les pistes vertes priverait leurs propriétaires d'une voie sur laquelle ils se sentent en sécurité, les exposant ainsi davantage aux dangers de la circulation, sur les terres de la country music.
Des positions divergentes, de nouvelles infrastructures pour mettre fin au débat ?
Selon l'une des membres du conseil métropolitain de Nashville, des piétons s'inquiètent de la vitesse des vélos électriques, couplée à leur relatif silence, qui les rendent plus dangereux encore. « Ils sont plus rapides et plus lourds, cela inquiète vraiment les gens », ajoute-t-elle. Et cette position se heurte à celle des militants de mobilités douces, qui considèrent que les voies vertes doivent définitivement s'ouvrir aux propriétaires de vélos électriques.
Plus à l'Est, à New York et toujours aux États-Unis, on tient aussi ce débat. Sur place, les vélos électriques sont légaux depuis 2020. Mais la ville les considère comme des véhicules motorisés n'étant pas autorisés à rouler sur les sentiers ni dans les parcs de la Big Apple.
Mais ce qui manque encore aux différentes villes qui se questionnent sur la réglementation future de la circulation des vélos électriques, ce sont des données liées aux blessures qu'ils peuvent causer. Chris Cherry, ingénieur et professeur universitaire à Knoxville, explique que certaines blessures du fait de vélos électriques sont directement classées dans la catégorie des accidents de moto. Les deux versions s'affrontent, les uns estimant que l'arrivée du vélo électrique dans certaines zones augmente le nombre d'accidents, les autres affirmant l'inverse. La création de nouvelles infrastructures plus adaptées à la circulation des vélos électriques, aux USA, en France et ailleurs, aiderait sans doute à mettre tout le monde d'accord. Mais cela est évidemment plus facile à dire qu'à faire.
Source : Wired